C’était le soir d’un dimanche du mois d’avril. Fatima, vingt-quatre ans, attend à la place Maréchal le bus desservant la ligne n°7 reliant le centre-ville de Casablanca et le quartier Maârif. Elle devait rejoindre ses employeurs français pour commencer son travail tôt le lendemain . Elle travaille chez eux depuis deux ans. Ils ont confiance en elle. Elle leur a prouvé qu’elle le mérite. Elle n’a jamais commis de bêtises, même en leur absence. Elle veillait sur leur foyer comme s’il était le sien.
Fatima monte dans le bus, paie un ticket et prend une place, parmi celles qui s’allongent à droite du receveur. Le bus démarre. Il n’y avait pas trop de passagers. Elle n’a pas osé lever ses yeux dans un premier temps. Elle s’est rendue compte qu’un passager la fixe avec ses yeux. Il occupe une place juste devant la sienne. Et enfin, elle s’est permis de le regarder timidement. Ils ont échangé un sourire plus timide que leurs regards.
Elle descend dans l’arrêt, près de la rue du Jura, marche à pas lents comme si elle attend quelqu’un. Elle tourne sa tête. L’homme traîne. Il lui sourit et lui fait un geste de salut. Elle commence à marcher très lentement qu’auparavant comme si elle l’appelle à la rejoindre. Il l’invite à un café. Elle accepte immédiatement.
“Je me prénomme Abdelilah, …Je suis actuellement sans boulot, parce que je viens d’entrer au Maroc…J’étais en Libye depuis trois ans…Tu m’as plu et vraiment j’ai dit pourquoi ne pas chercher une fille pour le mariage“ lui dit-il.
Le sang de Fatima s’échauffe et son coeur bat lorsqu’elle a entendu le mot mariage. Son âge et sa situation ne lui permettent pas d’attendre plus. Depuis, ils se rencontrent d’un week-end à l’autre, seulement dans des cafés. Trois mois plus tard, elle l’accompagne à son domicile, à Hay Mohammadi. Ils ont fait l’amour. C’était agréable pour elle de découvrir ce nouveau plaisir. Sans savoir pourquoi il ne veut plus l’emmener chez lui. Et elle commence à l’inviter à l’appartement de ses employeurs à chaque fois qu’ils sont absents.
L’été arrive. Fatima accompagne ses employeurs à Sidi Bouzid, téléphone à son amant, lui demande de la rejoindre au moins pour un après-midi.
Ses employeurs se rendent à la ville d’El Jadida pour faire un tour. Elle le fait entrer au cabanon. Ils ont fait l’amour. Une fois terminé, il lui quémande cinq mille dirhams. je voudrais acheter un taxi-colis, lui dit-il. Elle entre à la chambre à coucher de ses employeurs, ouvre une petite valise et prend l’argent. Il les empoche et disparaît.
Son patron, sa femme et ses deux enfants arrivent. Elle sanglote et leur explique qu’un voleur l’a surprise et la a agressée. Une plainte a été déposée et classée. Les vacances prennent fin. Ils retournent à Casablanca. Et la relation amoureuse entre Abdelilah et Fatima continue. Ses employeurs voyagent lors d’un week-end. Elle appelle son amant. Il arrive. La soirée a commencé sur le lit. Elle était dans un état euphorique ce soir. Elle ne sait pas comment et à quel moment elle a perdu conscience. Le lendemain matin, elle ouvre ses yeux; elle ne trouve ni son amant, ni des bijoux de son employeuse, ni l’appareil vidéo. Elle téléphone à son amant. Il ne veut plus lui répondre.
Elle est convaincue qu’elle est trompée. Ses employeurs alertent la police. Elle s’est mise à table. La police arrête Abdelilah. «J’avais seulement une relation avec elle pas plus», déclare-t-il. Menottée, elle a été conduite devant le parquet général qu’il l’a poursuivie pour vol qualifié et débauche alors qu’Abdelilah n’a été poursuivi que pour débauche.