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Femme de science : Sara Bellali, la Marocaine qui a pris les premiers clichés du coronavirus

© D.R

«Le professeur Didier Raoult m’a proposé de m’encadrer pour ma thèse parce qu’il a vu tout le travail que j’ai effectué et les recherches que j’ai réalisées. Je n’ai pas hésité une seconde à accepter sa proposition. Ma thèse a duré au total 4 ans».

Ses travaux auront marqué les recherches sur le coronavirus. Ingénieur de recherche à l’Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) de Marseille, Sara Bellali se passionne pour les prouesses scientifiques, le partage des connaissances, et la biologie. En effet, la jeune chercheuse a réalisé de nombreuses découvertes scientifiques et a pris les premières photographies au microscope du Covid-19. Reconnue par la communauté scientifique pour ses réalisations, Sara Bellali s’est confiée à ALM sur son parcours et ses ambitions pour la recherche scientifique au Maroc.

Graine de sciences

Issue d’une famille modeste, Sara Bellali est née en 1992 dans un des quartiers les plus populaires de Casablanca. C’est à la métropole qu’elle nourrit sa passion et sa curiosité pour les sciences. Du primaire jusqu’à l’Université, la scientifique a fait toutes ses études à l’école publique marocaine. Après avoir eu son Bac en Sciences Physique-Chimie, elle a choisi d’étudier la biologie à l’Université Ben Msik pour ensuite s’orienter vers un master international en sciences de la vie et du développement en collaboration avec la Faculté de Médecine à Marseille. Sara Bellali nous raconte que le coup de chance a fait qu’elle soit sélectionnée pour faire un stage à IHU de Marseille. «C’est à partir de là que l’amour pour la microbiologie a commencé», nous confie-t-elle. Tout n’a pas été facile au départ pour la jeune scientifique. loin de sa famille et de ses proches, les 6 premiers mois étaient très durs mais ce sacrifice en valait la peine. «Pour oublier, je m’investissais totalement et à 100% dans le travail», raconte-t-elle.

Ascension

Juste avant son retour au Maroc, la jeune chercheuse a été repérée par le professeur Didier Raoult. «Il m’a proposé de m’encadrer pour ma thèse parce qu’il a vu tout le travail que j’ai effectué et les recherches que j’ai réalisées. Je n’ai pas hésité une seconde à accepter sa proposition. Ma thèse a duré au total 4 ans», explique la scientifique qui a intégré l’équipe du Pr Didier Raoult depuis 2015. Dans son parcours, Sara Bellali a fait plusieurs découvertes (notamment sur les bactéries du tube digestif) suite auxquelles elle a obtenu un brevet de recherche. Sur les recherches associées au Covid-19, l’équipe de l’IHU de Marseille à traité plus de 3.039 patients avec un protocole particulier, parmi eux on compte seulement 12 morts. Au niveau de Marseille 105 décès ont été enregistrés depuis le début de la pandémie. La scientifique ajoute que «l’IHU a montré in vitro (au laboratoire) et in vivo (sur des patients) l’efficacité du traitement dans la diminution de la charge virale.

Ramadan loin de la famille

A Marseille, Sara Bellali essaye de recréer l’ambiance du Ramadan à la marocaine avec ses amis et ses compatriotes. «On fait des ftours marocains pour ne pas nous sentir éloignés de nos familles. Je n’ai pas vu ma famille depuis le mois de décembre et je comptais rentrer au Maroc pour quelques jours en juillet. Malheureusement, cela risque de prendre du temps vu le contexte exceptionnel dans lequel on vit tous. J’espère que cette crise se terminera le plus vite possible pour que je puisse voir ma famille et mes proches».

Ambition : Avoir sa propre équipe de recherche au Maroc

Pour la jeune chercheuse, le retour au Maroc est tout à fait envisageable. Son rêve serait de constituer sa propre équipe de recherche. «J’aimerais bien avoir ma propre équipe au Maroc pour mener des projets scientifiques dans mon domaine d’expertise, exercer ma passion et inspirer la jeune génération mais tout cela dépend du financement. Je suis ouverte à toute proposition… J’espère que dans l’avenir proche il y aura des financements suffisants pour pouvoir travailler sur des recherches au Maroc. Je ne suis pas la seule à avoir cette ambition, il y a beaucoup de chercheurs marocains qui veulent mener leurs recherches scientifiques dans le pays. Ils travaillent en toute discrétion et veulent juste une occasion opportune pour rentrer au Maroc», confie la jeune scientifique.

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