L’extension, jeudi, des équipements du datacenter principal du département de l’Éducation nationale à Rabat se veut, tel que le précise sur place Chakib Benmoussa, de répondre à trois principes.
Le ministre de l’éducation nationale, du préscolaire et des sports, qui s’exprimait en prélude à l’inauguration de ces équipements, énumère ces principes. Il s’agit de l’efficience, l’accélération de la réforme de l’éducation et la résilience.
Le détail des trois principes
«En termes d’efficience, le développement du datacenter national et sa sécurisation par un datacenter de backup représente la solution idoine pour la mutualisation des ressources informatiques et de l’expertise demandées au niveau des différentes structures du ministère aux échelles centrale, régionale, provinciale et locale», détaille M. Benmoussa. A propos de l’accélération de la réforme, le responsable gouvernemental indique que «le datacenter national concentre un nombre important de solutions informatiques qui soutiennent la majorité sinon la totalité des projets de réformes du ministère avec un actif important dans le développement de l’usage et de services rendus aux citoyens». Quant à la résilience, elle trouve son explication dans le fonctionnement du datacenter pendant la période de la Covid qui «reste le meilleur exemple en supportant la plate-forme d’enseignement à distance qui était ouverte dans un temps record et gratuitement à tous les élèves marocains et leurs parents, grâce à l’appui de l’ANRT et des opérateurs télécoms, et en assurant un ensemble de services administratifs en ligne ainsi que le télétravail à tous les cadres du ministère», précise le ministre.
Consolider le système Massar
Mieux encore, ce projet d’extension a permis d’augmenter la capacité et la performance «de notre datacenter national et de disposer d’un second datacenter de backup à même d’offrir une infrastructure informatique suffisante, qui répond aux normes internationales en termes de sécurité et d’hébergement, et qui ouvre une voie sûre pour le développement de notre système d’information». Cette réflexion, rappelle-t-il, est menée dans le cadre d’une vision globale de renforcement du système d’information Massar qui a concerné sa complétude en termes fonctionnel, sa mise en œuvre sur le terrain, sa performance et sa sécurité et qui a été développée dans le cadre du projet «Education secondaire» du programme de coopération «Compact II».
«Les résultats atteints dans le cadre de ce projet vont appuyer nécessairement les trois axes de notre feuille de route stratégique, à savoir «l’Elève», «l’Enseignant» et «l’Etablissement»»», enchaîne le ministre.
De plus, il s’exprime sur deux leviers stratégiques et importants qui sont à considérer. «D’abord, notre capacité en termes de gestion et de gouvernance de la data. En effet, le ministère dispose au niveau du datacenter national d’un volume de data qui se mesure en centaines de téraoctets. A cet égard, notre défi est triple», ajoute-t-il. Dans ce sens, il énumère ces challenges. Pour lui, le premier défi réside «dans notre capacité, au niveau des différents paliers décisionnels et particulièrement au niveau de l’école, à valoriser cette data pour la prise de décision, pour le leadership et pour le développement de la culture de l’anticipation et du management par la preuve». «Ensuite, il réside dans notre capacité de rendre cette data accessible et ouverte au profit de la communauté éducative et des partenaires de l’école. Enfin, il réside dans notre capacité de sécuriser cette data dans le respect de la loi de protection de données à caractère personnel et des directives nationales de sécurisation du système d’information gouvernemental», poursuit-il. Quant au deuxième levier, il concerne la ressource humaine.
L’apport de la MCC
Egalement de la partie, la directrice générale de l’Agence Millennium Challenge Account-Morocco (MCA-Morocco), Malika Laasri, révèle: «C’est un travail qui n’était pas facile et qui a suscité énormément d’heures de travail et de concentration avec les bureaux d’études qui ont été recrutés pour faire face à une pandémie à laquelle rien ne nous signalait de s’y apprêter mais qui a assuré le relais avec les écoles et les régions. Et c’était quelque chose qui a aidé même MCA dans l’exécution du projet de l’éducation secondaire à ne pas accuser de retard». «Sur 114 millions de dollars investis dans le secteur de l’éducation secondaire, une grande partie est allée à tout ce qui est infrastructure et réhabilitation de 90 établissements scolaires, formation de milliers d’enseignants et d’administrateurs, achat de tout ce qui est équipement pour les écoles que ce soit des outils didactiques ou informatiques ou autres. C’est allé aussi dans tout ce qui est mise en œuvre du modèle lycée «Attahaddi» et ce sont tous des projets pilotes», détaille-t-elle. De son côté, la directrice résidente adjointe de Millennium Challenge Corporation (MCC) au Maroc, Claudia Pirela, déclare : «Le compact vise à augmenter les opportunités de l’éducation». «MCC est fier d’être un grand partenaire dans l’effort de développer un système d’information selon les standards internationaux», ajoute-t-elle en révélant également la mise en place d’un datacenter de backup à Marrakech. A son tour, la directrice du datacenter principal, Hind Belhabib, indique à propos de la cité ocre : «Marrakech se retrouve dans une plaque tectonique différente de Rabat et cela a été matérialisé par la mise en place d’un datacenter qui permet une seconde sauvegarde des données, une synchronisation permanente et régulière avec le datacenter principal, ainsi qu’une sécurité centralisée».
Salima Guisser