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Ftour Avec Youssef, gardien d’un chantier de construction

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En principe, Ramadan rime toujours avec rassemblement familial, regroupement autour de la table du ftour avec un menu aussi varié que le permet le budget de chaque famille…

Mais, par la force des choses, il y a des exceptions à cette règle. Certaines personnes, en raison de leur travail qui coïncide avec l’heure de la rupture du jeûne, sont obligées de rompre le jeûne en dehors du cadre familial, souvent dans un café ou sur le lieu même du travail. ALM a décidé cette année de partager avec ces gens ce moment qu’ils sont obligés de passer en dehors de l’environnement habituel et du cadre familial. Comment prennent-ils leur ftour ?

Agé de 21 ans seulement, Youssef travaille depuis son plus jeune âge dans la construction et le bâtiment en tant que maçon. Le jour il travaille dans le chantier avec les autres maçons, une fois les autres partis il reste pour surveiller le matériel laissé sur place. Originaire de la ville de Khemisset, Youssef est l’aîné d’une fratrie de 5 garçons. «Je ne prends presque pas de congés, mon revenu est très modeste, je dois travailler même pendant le Ramadan. Il m’arrive aussi très souvent de travailler pendant les jours de fête».

Sur un chantier en construction non loin de Tamesna à Temara, Youssef confie qu’avant la rupture du jeûne il achète ce dont il a besoin auprès de l’épicier qui se trouve à 1 km du chantier. «Mon repas se compose de produits alimentaires à base de dattes, œufs, pain, lait et harira que j’ai appris à préparer moi-même car petit j’aidais ma mère en cuisine. Grâce a elle j’ai appris à faire quelques plats traditionnels».

Le jeune gardien de chantier souligne qu’il fait parfois ses courses de la semaine à Souk Sebt (à Temara). «Cet endroit me rappelle ma ville natale», dit-il. «Vous savez, pour un gardien de chantier, le Ramadan cette année est difficile surtout avec la hausse des températures à partir de l’après-midi». Quant à ses habitudes au moment du ftour, Youssef explique que son seul divertissement c’est la radio. «Je ne dispose pas de télé et pour avoir le Wifi je dois aller au café qui est à 4 km du chantier. Or, je dois surveiller le matériel de construction, je ne peux pas quitter le chantier, je n’ai pas de remplaçant pour l’instant».

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