Surfant sur la vague du développement personnel, manipulateurs, charlatans voire même gourous s’improvisent coachs, formateurs ou coachs-formateurs, quand ce n’est pas formateurs-coachs. Le droit individuel à la formation pourrait amplifier ce phénomène. La réforme suppose en effet plus d’heures de formation et une initiative plus forte du salarié à titre personnel.
Mais au-delà du problème des compétences, il existe également un risque de faire appel à un prestataire lié à un mouvement sectaire et susceptible d’infiltrer l’entreprise. C’est en effet l’occasion pour les sectes de faire du prosélytisme, de s’approcher des dirigeants, de collecter des données personnelles (notamment dans le cadre de prestations informatiques) et bien entendu de gagner de l’argent.
D’après différents observateurs, les entreprises prennent de plus en plus conscience du phénomène. «Le nombre des questionnements d’entreprises, de salariés, de représentants du personnel s’accroît et des précautions commencent à être prises dans certains secteurs d’activités. Cela peut s’interpréter comme une prise de conscience de l’émergence d’un risque nouveau», indique-t-on à la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives à caractère sectaire). Nous observons plus de subtilité dans la technique d’infiltration. Avant de choisir, il convient de savoir depuis combien de temps l’organisme existe. Vous trouverez ces informations sur des sites comme Euridile ou societe.com. Prenez aussi connaissance du chiffre d’affaires des deux dernières années et des capitaux de l’entreprise, cela donne un aperçu réel de l’entreprise en question. Les normes ISO et NF sont un gage de confiance, de même que la qualification OPQF (Office professionnel de qualification des organismes de formation) et le certificat FFP (Fédération de la formation professionnelle). La publicité d’un organisme de formation peut faire mention de la déclaration d’activité sous la forme "Enregistrée sous le numéro…", mais cet enregistrement ne vaut pas agrément de l’Etat. N’hésitez pas à demander leq expériences professionnelles et les diplômes (attention, les dénominations "faculté" et "université" ne sont pas protégées) de vos formateurs. Renseignez-vous également sur la répartition des effectifs entre formateurs et administratifs. Méfiez-vous des prestations annexes : ouvrages, voyages ou autres stages.
• Le Journal du Management
Six questions avant de faire son choix
1. Quel est le programme de formation ?
Soyez attentif au vocabulaire utilisé dans le programme. Assurez-vous que les objectifs sont clairement définis et cohérents.
2. Quelles sont les méthodes pédagogiques ?
La PNL et l’analyse transactionnelle sont souvent (mal) utilisées.
3. Qui seront les autres participants ?
Une certaine homogénéité des participants et des objectifs communs sont nécessaires pour une formation efficace.
4. Où et quand la formation a-t-elle lieu ?
Les formations organisées par des mouvements sectaires ont souvent lieu dans des hôtels ou des salons, pendant une durée de plusieurs jours, avec des horaires très fatigants.
5. Impose-t-on des degrés de progression ?
Les niveaux de progression permettent à certains mouvements de faire suivre plusieurs stages au salarié et de l’enrôler progressivement.
6. Quels sont les retours ?
Assurez un suivi et tenez compte des remarques des participants. Veillez aux relations entre formateur et participants.