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Halima Razkaoui : «CARE Maroc porte aujourd’hui une expertise testée avec succès sur des territoires»

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Entretien avec Halima Razkaoui, directrice de CARE Maroc

[box type= »custom » bg= »#eeedeb » radius= »5″]L’association CARE Maroc mène son combat depuis 2008 en faveur des femmes vulnérables. Reconnue d’utilité publique, elle continue d’apporter son appui aux femmes pour leur permettre d’exercer une activité génératrice de revenus. Sa directrice nous en dit davantage… [/box]

ALM : Votre campagne vise à sensibiliser à des pratiques discriminatoires à l’égard des femmes. Comment envisagez-vous de faire entendre votre voix auprès des institutionnels ?
Halima Razkaoui : CARE Maroc, association reconnue d’utilité publique, œuvre auprès des femmes vulnérables depuis 2008. Nous avons pu tisser un lien fort avec les institutionnels, notamment le ministère du tourisme, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire (MTAESS, ndlr), comme le montre la signature d’une convention-cadre. Nous menons dans le cadre de cet exercice notamment des tables rondes faisant avancer conjointement la question de l’entrepreneuriat féminin en abordant les barrières liées au genre de façon intersectionnelle.
Nous avons également piloté avec succès une approche issue des bonnes pratiques internationales appelée «Association villageoise d’épargne et de crédit (AVEC)», instrument permettant aux femmes les plus marginalisées d’amorcer une activité génératrice de revenus et bénéficier de l’encadrement nécessaire. Le MTAESS est en cours de considération d’institutionnalisation de cette méthode afin de la dupliquer dans le Royaume et démultiplier l’impact de cette approche faisant la promotion de l’égalité femmes-hommes.

Cet événement fait écho à un autre d’envergure mondiale, notamment le Forum Génération Égalité. Un engagement collectif y a été pris. Où en êtes-vous quant à sa concrétisation ?
CARE Maroc s’inscrit dans cet engagement depuis sa création. Cela se traduit dans sa stratégie 2030 avec notamment un axe majeur de la justice économique pour les femmes, la lutte contre les violences basées sur le genre et le leadership féminin.
Mais également nous investissons dans l’action collective en formant les associations locales et institutions d’appui à l’entrepreneuriat à considérer l’inclusion du genre dans leurs actions.
Enfin, nous tentons de stimuler les idées de démarches RSE auprès des entreprises qui puissent porter des actions permettant un changement structurel sur leur territoire pour un meilleur impact, en s’appuyant sur l’expertise de la société civile comme CARE Maroc.
Nous sommes convaincus que le partenariat entre la société civile et les entreprises à travers leurs fondations ou démarche RSE permettrait de mettre en œuvre plus efficacement le nouveau plan de développement.
Vous menez un projet d’autonomisation des femmes à travers l’entrepreneuriat durable à Marrakech-Safi. N’envisagez-vous pas de dupliquer l’expérience dans d’autres régions ?
Comme évoqué plus haut, nous travaillons étroitement avec le MTAESS pour institutionnaliser l’outil d’épargne solidaire développé et testé par CARE. Ceci garantira la pérennité des actions mais également permettra la duplication dans toutes les régions du Maroc. Il est également à noter, qu’actuellement, nous recevons des sollicitations des douars voisins à ceux couverts par nos programmes -pas seulement dans la région de Marrakech-Safi mais aussi quatre autres régions – dont les femmes désirent dupliquer le projet après avoir observé ses bienfaits sur les bénéficiaires et leur communauté.

CARE Maroc publie annuellement des rapports. Pourriez-vous nous donner, d’ores et déjà, un avant-goût des statistiques de 2022 ?
A 2022 et depuis sa création, nous aurons près de 200 associations d’épargnes créées soutenant plus de 11.400 femmes et foyers dans des projets d’innovation sociale, une centaine de coopératives renforcées dans leur écosystème, 59 associations locales et acteurs institutionnels sensibilisés à l’accès aux services sensibles au genre et plus de 1.400 activités génératrices de revenus.
CARE Maroc porte aujourd’hui une expertise testée avec succès sur des territoires, modélisée avant d’être dupliquée à plus large échelle. L’attraction de financements supplémentaires permettrait de démultiplier notre impact. J’en profite pour remercier les partenaires financiers qui nous font déjà confiance ainsi que les citoyens donateurs fidèles qui nous versent chaque mois une contribution ayant permis ces réalisations.

Vous êtes pharmacienne de formation avant de devenir, depuis 2014, directrice nationale de l’organisation CARE International Maroc. Que recommandez-vous à d’autres femmes pour adopter le même parcours que le vôtre ?
Ne pas craindre le changement de cap si cela correspond mieux à nos aspirations et accomplissements. Les trésors se trouvent souvent nichés sur les routes qui semblent plus risquées. J’ai pu constater que les expériences passées ne sont jamais vaines car même si elles semblent de nature éloignée, elles apportent toujours des forces particulières contribuant au succès de notre objectif.
Je pense que chaque personne, avec sa mission, est unique. Il est donc préférable d’être à l’écoute de sa petite voix pour disposer de sa singularité, plutôt que de se conformer à une norme, pour apporter ainsi sa petite différence.

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