Le Centre antipoison du Maroc (CAPM) appelle les consommateurs à la prudence lors du choix et de l’utilisation des lampes à basse consommation. Ces ampoules qui consomment quatre à cinq fois moins d’énergie pour des performances équivalentes en termes d’éclairage et qui ont une durée de vie plus longue peuvent être nocives pour la santé. Dans son alerte, le CAPM explique que le principal danger provient en cas de bris de ces lampes fluocompactes (LFC). Celles-ci ont la particularité de contenir du mercure sous forme gazeuse avec une moyenne de 5mg/ ampoule. Un bris de ces lampes peut provoquer l’échappement du mercure, lequel est très toxique. «L’intoxication se manifeste par plusieurs symptômes comparables à ceux présents en cas de bris d’un thermomètre à mercure. Les symptômes les plus apparents sont des maux de tête, de la fatigue, des douleurs articulaires et palpitations cardiaques. L’intoxication peut se manifester par des troubles respiratoires pouvant être graves, allant d’une simple irritation, à la détresse respiratoire et aux troubles rénaux et neurologiques» note Rachida Aghandous, ingénieur d’État chargée du dossier des intoxications au monoxyde de carbone au Centre antipoison. En plus du risque d’intoxication, l’autre danger réside dans le fait que les LFC produisent beaucoup plus de rayons ultra-violets qui sont responsables de plusieurs problèmes dermatologiques et ophtalmologiques tels que les kératites, les cataractes.
Ces ultra-violets peuvent aussi entraîner une dégénérescence maculaire, un vieillissement prématuré voire un cancer de la peau.
De son côté, le Centre de recherche et d’information indépendantes sur le rayonnement électromagnétique (Criirem) basé en France, affirme que les LFC émettent des champs électromagnétiques pouvant être responsables de dépression, fatigue chronique, psychoses, épilepsie, asthme, cataracte, problèmes thyrodiens et même paralysie.
La situation est d’autant plus alarmante en l’absence d’une réglementation. Si le thermomètre à mercure a été banni au Maroc grâce à une circulaire du ministère de la santé en date du 6 octobre 2010, Mme Aghandous reconnaît qu’il sera difficile d’interdire la commercialisation de ces ampoules. En attendant une réglementation en la matière et par mesure de précaution, le CAPM recommande de privilégier les lampes affichant les quantités de mercure les plus faibles. «Le consommateur doit faire attention aux ampoules de contrebande qui contiennent beaucoup de mercure», signale Mme Aghandous.
En cas de lampe brisée, le CAPM recommande de quitter la pièce et ventiler longuement puis de ramasser les débris à l’aide de gants et de papier absorbant et les placer dans des sacs en plastique en veillant à ne pas les percer. Il ne faut surtout pas utiliser l’aspirateur qui contribue à mettre en suspension dans l’air les particules de mercure. Enfin, il est fortement conseillé de se tenir à une distance minimale de 30 cm d’une LFC en cas d’exposition prolongée. Autrement dit, il faut éviter d’utiliser ces ampoules comme lampe de chevet, très proche de la tête de lit ou sur la table du bureau.