Société

Hausse de plus de 77% des mouvements de grève

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Le mouvement de protestation sociale au Maroc bat son plein depuis le début d’année. Les manifestations de protestation pour des réformes et les grèves sectorielles dans les différentes administrations sont devenues monnaie courante dans les différentes villes du Royaume. Durant les trois premiers mois de l’année 2011, le nombre de grèves observées a connu une augmentation de 77,78 % par rapport à la même période de l’année précédente. C’est ce qu’affirmé Nizar Baraka, ministre chargé des Affaires économiques et générales. Les mouvements ont, ainsi, passé de 45 à 96 durant les mois de janvier, février et mars. A noter que les syndicats ont organisé plusieurs grèves dans les différents secteurs pour faire pression sur le gouvernement. Aussi, le Mouvement des jeunes du 20 février ne cesse d’appeler à des marches pour réclamer plus de réformes politiques, économiques et sociales. Les répercussions économiques, financières et sociales néfastes de ces grèves sont non-négligeables. Il est question, selon le ministre, de l’arrêt du circuit de la production et de la commercialisation, outre son impact sur les services et prestations offerts aux citoyens. En réponse à une question orale à la Chambre des conseillers sur les impacts négatifs de l’accroissement des grèves sectorielles sur l’économie nationale, M. Baraka a fait, également, état de la perte de 31.330 journées de travail, avec une moyenne de grève quotidienne de 6,58 journées de travail. «Cette augmentation est due à la montée du mouvement de protestation et de revendications relatives aux réformes démocratique et sociale que connaît le Maroc», a expliqué le ministre, dans une réponse lue en son nom par Khalid Naciri, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement. Tout en mettant l’accent sur la légitimité du droit à la grève, M. Baraka a rappelé les démarches entreprises par le gouvernement pour lutter contre la multiplication de ces mouvements de protestation. Il a dit, dans ce sens, que «le gouvernement, en sa qualité d’employeur, engage un dialogue avec tous les partenaires économiques et sociaux dans les secteurs public et privé et dans les secteurs industriel et commercial». Il a noté, également, que «les services du ministère de l’Emploi ont pu faire éviter que 201 conflits se transforment en grèves dans 193 établissements au cours des trois premiers mois de l’année en cours. Ces conflits ont été enregistrés dans les régions de Casablanca, Marrakech-Tensift, Doukkala-Abda, Meknès-Tafilalet, Fès-Boulemane et Tanger-Tétouan». Pour ce qui est des conflits ayant conduit à des grèves durant la même période, selon la même source, ils ont atteint 96, dans 83 établissements qui emploient 25.694 personnes, avec une participation de 8.329 employés. M. Baraka a souligné, en outre, que plus de 90 % de ces conflits ont été résolus définitivement, soit 87 grèves. En plus de l’impact des grèves sur l’économie marocaine, il faut noter également que la multiplication des mouvements de protestation nuit également aux intérêts des citoyens qui payent généralement les pots cassés des bras de fer opposant les syndicats au gouvernement. «Certes, tout mouvement de protestation a un impact négatif sur l’économie et nuit au consommateur à court terme. Mais sur le long terme, il a un impact positif. Les mouvements de protestation donnent généralement lieu à des réformes. Ainsi, dès que le projet de la nouvelle Constitution sera approuvé, chose que nous espérons bien, il y aura beaucoup de changements en faveur du développement du pays, notamment sur les plan économique et social. Cela va se traduire par une amélioration des conditions de vie des citoyens. Ceci donnera lieu automatiquement à une diminution des journées de grèves et il n’y aura plus d’impact négatif sur l’économie», précise Bouazza Kherrati, président de l’Association marocaine de protection et d’orientation des consommateurs (AMPOC). «Il faut dire que le processus de réformes au Maroc a débuté dès l’intronisation de SM le Roi Mohammed VI. Le mouvement de protestation n’a fait qu’accélérer la cadence des réformes. Le plus important au Maroc c’est que les mouvements de protestation se font dans un climat de paix sociale, contrairement à ce qui se passe ailleurs», souligne M. Kherrati.

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