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HCP : 34% des ménages sans aucune source de revenu

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Ils sont 79% à avoir respecté le confinement

Le Haut Commissariat au Plan (HCP) a livré ce mardi 19 mai les résultats de son enquête sur l’impact du Coronavirus sur la situation économique, sociale et psychologique des ménages. Cette enquête qui a été réalisé du 14 au 23 avril a ciblé un échantillon de 2350 ménages des différentes couches socio-économiques dans le milieu urbain et rural. Compte tenu des circonstances du confinement et de l’état d’urgence sanitaire, l’enquête a été réalisée par voie téléphonique en utilisant la méthode de collecte assistée par tablettes. L’enquête du HCP révèle que 34% des ménages marocains se sont confinés avant même l’entrée en vigueur de l’état d’urgence sanitaire. Ainsi, 54% ont commencé le confinement depuis l’adoption de l’état d’urgence sanitaire, et 11% depuis la promulgation du décret-loi relatif à la déclaration de l’état d’urgence. On apprend également que près de huit ménages sur dix soit 79% ont respecté entièrement les règles du confinement ( 83% en milieu urbain et 69% en milieu rural). En revanche, 21% ne l’ont respecté que partiellement.

Selon l’enquête, 82% des personnes qui sortent du domicile pendant le confinement sont les chefs de ménage, les personnes âgées de 25 à 59 ans représentent 15%, les enfants de moins de 18 ans (2%) et les personnes âgées de 60 ans et plus ( 1%). Par ailleurs, pour 94% des ménages, l’approvisionnement domestique est la principale raison de sortie du domicile. Pour 30% des ménages, il s’agit du travail. Parmi les autres raisons invoquées figure les affaires administratives pour 10% des ménages les besoins récréatifs pour 7% des ménages et les soins médicaux pour 7% des ménages.

86% des ménages pointent la rigueur dans l’application du confinement

Pour freiner la propagation de la pandémie, 86% des ménages évoquent en premier lieu la rigueur dans l’application du confinement. 44% d’entre eux la disponibilité des moyens de protection, 25% l’approvisionnement de proximité. A noter que 24% évoquent la distribution de savons, détergents, désinfectants et masques. Seulement 23% et 22% s ont répondu respectivement le dépistage massif et des infrastructures hospitalières adaptées.

14% des ménages recourent à l’endettement

L’enquête révèle que 34% des ménages affirment n’avoir aucune source de revenus en raison de l’arrêt de leurs activités. Cette proportion est légèrement plus élevée parmi les ruraux (35%) que parmi les citadins (33%). Cette proportion s’élève à 44% parmi les ménages pauvres. Elle est de 42% parmi les ménages de l’habitat précaire, 54% parmi les artisans et ouvriers qualifiés. Elle s’élève à 47% parmi les commerçants, et à 46% parmi les ouvriers et manœuvres agricoles. Autre donnée importante à relever : pour 38% des ménages, le revenu couvre juste les dépenses. 22% puisent de leurs épargnes (20% en milieu urbain et 26% en milieu rural), 14% recourent à l’endettement et 8% comptent sur les aides de l’Etat pour couvrir leurs dépenses quotidiennes.

Perte d’emploi : un ménage sur cinq a reçu une aide de l’Etat

S’agissant des aides publiques aux ménages pour perte d’emploi , l’enquête signale qu’un ménage sur cinq (19%) a reçu une aide de l’Etat pour compenser la perte d’emploi : 13% dans le cadre du programme RAMED et 6% dans le cadre du programme d’aide aux salariés formels (CNSS).D’autre part, 49% des ménages affirment qu’au moins un de leurs membres actifs occupés a été contraint d’arrêter son activité, 40% d’entre eux ont reçu une aide de l’Etat ou de la part de l’employeur. Selon la source d’aide, 31% des transferts reçus proviennent de l’Etat à travers le programme d’aide aux salariés formels (CNSS),( 34% en milieu urbain et 16% en milieu rural). Rapportés à l’ensemble des ménages marocains, la part des ménages bénéficiaires de ce programme d’aide s’élève à 6% à l’échelle nationale( 8% en milieu urbain et 2% en milieu rural).

L’aide de l’Etat à travers le ciblage du programme RAMED a été évoquée par 67% des ménages bénéficiaires. A l’échelle nationale, cette proportion s’élève à 13%, (15% en milieu urbain et 9% en milieu rural). Elle atteint 22% pour les ménages dirigés par des ouvriers et manœuvres agricoles, 19% par des ouvriers et artisans qualifiés, et 16% par des commerçants .Par ailleurs, le HCP révèle que 18% des ménages n’ayant pas perdu de l’emploi ont également bénéficié de l’aide de l’Etat. Ils représentent 3,6% des ménages marocains. Près de trois ménages sur quatre (72%) bénéficiaires de l’aide de l’Etat, estiment que ces aides ne sont pas suffisantes pour compenser la perte des revenus, 75,9% en milieu urbain et 55,7% en milieu rural.

Difficultés d’accès aux aides publiques pour un grand nombre de ménages

Cette enquête a aussi mis en exergue les difficultés d’accès aux aides publiques. 60% des ménages ayant un membre qui a perdu son emploi ont déclarés avoir des difficultés d’accès aux aides publiques. 59% d’entre eux affirment qu’ils sont enregistrés mais non encore bénéficiaires. Rapportés à l’ensemble des ménages marocains, ces pourcentages s’élèvent à 21% à l’échelle nationale, 19% en milieu urbain et 26% en milieu rural. Les autres raisons se déclinent comme suit : 7% n’ont pas encore formulé leur demande au moment de l’enquête mais comptent le faire, 11% ne sont pas affiliés à la CNSS, 9% ne sont pas adhérents au RAMED et 3% estiment qu’ils n’ont pas besoin de l’aide.

48% des ménages ont peur d’être contaminés par le virus

Selon le HCP, le risque de contamination est la principale source d’inquiétude des ménages. En effet, 24% des ménages sont très inquiets des menaces du Covid-19, et 46% sont plutôt inquiets. Ces inquiétudes sont dues principalement à la crainte d’être contaminé par le virus (48%), de perdre son emploi (21%), du décès (10%), à ne pas pouvoir subvenir aux besoins alimentaires du ménage (10%) et par rapport à l’avenir scolaire des enfants (5%).

7% des ménages n’ont aucune connaissance des symptômes du Covid-19

Les symptômes du Covid-19 les plus connues par les chefs de ménage sont la fièvre, avec une part de 89%, la toux sèche (77%) et la dyspnée (64%). En revanche, 7% des ménages n’ont aucune connaissance de ces symptômes, (13% des ruraux et 4% des citadins) , 12% dirigés par un chef sans niveau scolaire et 13% des ménages individuels. Cela dit, les ménages sont unanimes à adopter des gestes barrières pour se protéger contre le Covid-19. La totalité des ménages (99,5%) ont adopté des gestes barrières pour se protéger contre le Covid-19. Les différentes mesures prises consistent à se laver les mains avec du savon pour 97% d’entre eux, à porter des masques ou des bavettes (65%), à éviter les poignées de main et les salutations physiques (63%), à sortir moins fréquemment (60%), à désinfecter régulièrement les surfaces et les objets susceptibles d’être infectés (51%), à garder une distance de sécurité avec les autres personnes (48%), à désinfecter les mains régulièrement (47%), et à porter des gants (7%). D’autres précautions sont également adoptées à savoir, le contournement des points de vente (marchés, souks, etc.) avec 31% ou le télétravail (3%).

Prolongation du confinement : Pas plus de 32 jours !

Un ménage sur deux (53%) serait prêt à supporter, mais difficilement, une éventuelle prolongation de la période de confinement alors que 36% la supporteraient sans difficulté. Hormis les ménages susceptibles de supporter n’importe quelle durée de prolongation du confinement fixée par le gouvernement (40%), le nombre maximal de jours moyen que les ménages pourraient supporter est de 32. La médiane se situe à 30 jours : 50% des Marocains seraient prêts à supporter un nouveau confinement de 30 jours et plus. Les ménages aisés pourraient supporter en moyenne une durée plus longue (47 jours) que les ménages pauvres (32 jours).

Manque ou insuffisance de canaux pour suivre les cours à distance

Selon l’enquête , 51% des ménages ayant des enfants au primaire et 48% au collège ont des difficultés à suivre les cours à distance pour manque de canaux d’accès aux cours. Ce motif est soulevé, en particulier, par les ménages ruraux (55% pour le primaire et 54% pour le niveau collégial), et les ménages pauvres (respectivement 60% et 53%). Pour 41% des ménages ayant des enfants au secondaire, et 29% au supérieur, l’insuffisance de ces canaux est la principale difficulté.Le désintérêt est également pointé du doigt par 13% des ménages ayant des élèves au primaire, 11% au collège et 16% au secondaire.

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