En l’espace d’une année, le taux de chômage a augmenté de 0,3 point pour s’établir à 13,3% en 2024. La création d’emploi a concerné le milieu urbain avec 160.000 postes alors que le rural a perdu 80.000 emplois. Les détails.
Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) vient de livrer les chiffres sur la situation du marché du travail en 2024. Le taux de chômage a augmenté de 0,3 point entre l’année 2023 et 2024 en passant de 13% à 13,3% au niveau national. En milieu urbain, ce taux est passé de 16,8% à 16,9% et de 6,3% à 6,8% en milieu rural. Après une perte de 157.000 postes d’emploi en 2023, l’économie nationale a créé, en 2024, 82.000 postes, résultat d’une création de 162.000 postes en milieu urbain et d’une perte de 80.000 en milieu rural. Le secteur des «services» a créé 160.000 postes, résultat d’une création de 141.000 postes en milieu urbain et de 18.000 en milieu rural. Le HCP précise que les nouveaux emplois créés au niveau de ce secteur résultent de la création de 51.000 postes au niveau la branche du «commerce», 44.000 postes par des «services sociaux fournis aux collectivités» et de 39.000 postes des «activités financières, d’assurance, immobilières, scientifiques, techniques, de services administratifs, de soutien». Pour sa part, le secteur de l’industrie a créé 46.000 postes d’emploi au niveau national (35.000 en milieu urbain et 11.000 en milieu rural). Le secteur des BTP a créé 13.000 postes au niveau national, suite à la création de 36.000 en milieu rural et une perte de 24.000 en milieu urbain. En revanche, le secteur de l’«agriculture, forêt et pêche» a perdu 137.000 postes au niveau national, résultat d’une perte de 146.000 en milieu rural et d’une création de 9.000 en milieu urbain. Par type d’emploi, le secteur des services a créé 159.000 emplois rémunérés et 1.000 emplois non rémunérés. L’industrie a créé exclusivement des emplois rémunérés (46.000 postes). Le secteur des BTP a créé 14.000 emplois rémunérés et a perdu 1.000 emplois non rémunérés. Pour sa part, le secteur de l’«agriculture, forêt et pêche» a perdu 94.000 emplois non rémunérés et 43.000 rémunérés.
58.000 chômeurs de plus
En l’espace d’une année, le nombre de chômeurs a augmenté de 58.000 personnes, passant de 1.580.000 à 1.638.000 chômeurs, ce qui correspond à une hausse de 4%. Cette hausse est la conséquence d’un accroissement de 42.000 chômeurs en milieu urbain et de 15.000 en milieu rural. Le chômage reste élevé parmi les femmes, passant de 18,3% à 19,4%, soit une hausse de 1,1 point. Chez les hommes, ce taux est passé de 11,5% à 11,6%. Le HCP fait remarquer que cette hausse a concerné l’ensemble des catégories d’âge. Ainsi, le taux de chômage est passé de 35,8% à 36,7% (+0,9 point) parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans, de 20,6% à 21% (+0,4 point) pour les personnes âgées de 25 à 34 ans, de 7,4% à 7,6% (+0,2 point) pour celles de 35 à 44 ans, et de 3,7% à 4% pour celles de 45 ans, et plus (+0,3point). Selon le diplôme, le taux de chômage a connu une quasi-stagnation (-0,1 point) parmi les diplômés, passant de 19,7% à 19,6%, et une hausse de 0,3 point parmi les personnes n’ayant aucun diplôme, passant de 4,9% à 5,2%. Le chômage a frappé de plein fouet les titulaires de diplômes en qualification professionnelle (+1,5 point avec un taux de 23,9%), suivis des titulaires des diplômes de l’enseignement secondaire qualifiant (+1,3 point avec un taux de 24,6%). Le HCP signale que le chômage a été marqué par la hausse de la proportion des personnes récemment en chômage. La part des personnes en situation de chômage depuis moins d’un an s’est élevée de 33,3% à 37,1%. Ainsi, la durée moyenne de chômage est passée de 32 mois à 31 mois. Il est important de noter que 30% des chômeurs se sont retrouvés dans cette situation suite au licenciement ou à l’arrêt de l’activité de l’établissement et 25,6% suite à l’achèvement des études. Par ailleurs, le HCP précise que 50,7% des chômeurs ont déjà travaillé. Près de 80% de ces chômeurs résident en milieu urbain, plus de trois quarts sont des hommes (77,5%) et plus de la moitié d’entre eux sont des jeunes âgés de 15 à 34 ans (57,5%).Près de 7 chômeurs ayant déjà travaillé sur 10 (72%) ont un diplôme, 45,2% de niveau moyen et 26,8% de niveau supérieur. En outre, 85,8% de ces chômeurs étaient des salariés et 12,8% des auto-employés. Près de 55,6% exerçaient dans le secteur des «services», 17,7% dans les «BTP» et 15,7% dans l’ «industrie».
Près de 48% des actifs occupés n’ont aucun diplôme
Sur les 10.673.000 actifs occupés, 38,2% d’entre eux résident en milieu rural et 20,6% sont de sexe féminin. Les jeunes âgés de 15 à 34 ans constituent 34% du volume total de l’emploi (8% pour les 15 à 24 ans et 26% pour les 25 à 34 ans). Près de 48% des actifs occupés n’ont aucun diplôme, 32,9% ont un diplôme moyen et 19,1% un diplôme supérieur. A noter que le secteur des services emploie 49,4% des actifs occupés, suivi de «l’agriculture, forêt et pêche» avec 26,3%. De son côté, l’industrie contribue pour 12,6%. Quant au secteur des BTP, il emploie 11,6% des actifs occupés. L’emploi salarial concerne près de 6 actifs occupés sur 10 (59,9%). Il reste plus fréquent parmi les femmes citadines actives occupées avec 84,8% contre 66,8% parmi leurs homologues hommes. Les indépendants représentent 26,5% des actifs occupés, 30% parmi les hommes et 13,3% parmi les femmes. Le HCP précise que les aides familiales représentent 9,5%, avec une forte concentration chez les femmes rurales (66,6%). Le statut d’employeur représente 1,7% de l’ensemble des actifs occupés. Près de 10% des actifs occupés exercent un emploi non rémunéré, avec une proportion plus élevée chez les ruraux (22,7%) que chez les citadins (2,2%), et chez les femmes (26,4%) que chez les hommes (5,8%). Près de 12,1% des actifs occupés exercent un emploi de type occasionnel ou saisonnier, 17,8% en milieu rural et 8,6% en milieu urbain. Selon les données du HCP, seulement trois actifs occupés sur dix (30,6%) bénéficient d’une couverture médicale liée à l’emploi (42,4% dans les villes et 11,7% à la campagne). Il est à noter que les actifs occupés exerçant dans l’industrie enregistrent le taux de couverture médicale le plus élevé (49,2%), suivis de ceux relevant du secteur des services (42,3%), des BTP (13,2%) et de l’agriculture, forêt et pêche (7,5%). Par ailleurs, plus de la moitié des salariés (52%) disposent d’un contrat formalisant leur relation avec l’employeur. Plus du quart (27,5%) disposent d’un contrat à durée indéterminée, 15,2% d’un contrat à durée déterminée et 9,2% d’un contrat verbal.
Statistiques : Cinq régions concentrent 69,8% des chômeurs, au niveau national. La région de Casablanca-Settat vient en tête avec 25,2%, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (12,8%), de Fès-Meknès (12,6%), l’Oriental (10,1%) et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (9,1%). Les taux de chômage les plus élevés sont observés dans les régions du Sud (22,2%) et dans la région de l’Oriental (20,9%). Deux autres régions dépassent la moyenne nationale de 13,3%, à savoir Casablanca-Settat (15%) et Fès-Meknès (14,4%). En revanche, les régions de Marrakech-Safi, de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma et de Drâa-Tafilalet enregistrent les taux les plus bas, respectivement 8,9%, 10,2% et 10,7%.