La qualité des prestations est jugée «faible» par 44% de la population
Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) avait publié en décembre 2019 un document portant sur la perception des Marocains en matière de protection sociale.
A travers ce document, il a été question d’analyser les opinions des citoyens âgés de plus de 18 ans sur le système de protection sociale, de comprendre leurs préoccupations et attentes par rapport aux prestations de sécurité sociale et de définir les solutions qu’ils proposent pour surmonter les déficits inhérents à ce système. Il en ressort que la majorité des Marocains est insatisfaite du système de protection sociale. Ils ont une vision négative du système de couverture médicale et des services de santé publique.
Le HCP relève une insatisfaction par rapport au système de couverture médicale face au coût élevé des prestations médicales.
En effet, 60,3% des Marocains interviewés jugent les dépenses de santé «exceptionnellement élevées» et que l’endettement reste à hauteur de 37,1% la solution pour financer les prestations de santé.
Quant à la qualité des prestations de la couverture médicale, elle est jugée «faible» par 44,3% de la population, «moyenne» pour 38,5% contre 17,3% qui jugent qu’elle est «bonne». Les femmes apparaissent plus critiques que les hommes sur cette question, puisque 56,2% d’entre elles jugent la couverture médicale faible contre 43,2% des hommes.
Les moins de 35 ans sont aussi plus nombreux à estimer que la qualité est faible (49,4% contre 45,7% pour les plus de 50 ans). Il est à relever que 51,7% des citoyens qualifient la qualité de la couverture médicale comme faible ou très faible, 35% moyenne et 13,3% bonne.
Presque la moitié (47,6 %) des interviewés se sont déclarés d’accord avec la privatisation des services de santé en vue de généraliser la couverture médicale pour tous.
Mauvaise qualité des services de santé
Selon les personnes enquêtées, le système de santé marocain est caractérisé par la mauvaise qualité des services, la faillite du système de santé public à cause du manque de ressources et d’infrastructures.
A ceci s’ajoute la montée continue des dépenses catastrophiques de santé pour les ménages. Pour réduire le recours à l’endettement ou aux paiements directs par les ménages pour les services de santé, les Marocains proposent «d’étendre l’assurance-maladie à toute la population».
S’agissant de la qualité de l’offre de santé publique, les Marocains sont insatisfaits des prestations de santé. Ce constat se dégage à partir des déclarations sur les causes du faible accès à la santé. 50% des enquêtés affirment que «la mauvaise qualité des services» et le «faible encadrement médical» sont les deux principales causes de ce faible accès aux services de santé.
L’absence d’une couverture sociale pousse les Marocains à travailler au-delà de 60 ans
Seuls 3,8% des jeunes chômeurs ayant déjà travaillé sont inscrits dans un régime de pension ou un régime de retraite. En 2016, les trois quarts des Marocains (75,1%) ne sont pas inscrits dans une caisse de retraite. Selon le statut socioprofessionnel, on constate que 84,5% des cadres supérieurs et responsables hiérarchiques et 82,4% des cadres moyens et employés sont inscrits dans une caisse de retraite. A l’inverse, seuls 19,3% des artisans et ouvriers qualifiés, 10,2% des commerçants et intermédiaires, 9,4% des ouvriers non qualifiés, 4,2% des exploitants agricoles et 4,3% des chômeurs ayant déjà travaillé font partie du système de retraite. Près de deux tiers des Marocains interrogés (64,3%) estiment que l’âge de 60 ans est l’âge maximum pour se retirer de la vie active. Un Marocain sur cinq (21,2%) souhaite une retraite avant 60 ans. Alors que seuls 14,5% des Marocains acceptent de prolonger l’âge de retraite au-delà de 60 ans.
Concernant les motifs poussant les gens à travailler au-delà de 60 ans, 44,7% des Marocains affirment que la faiblesse ou l’absence d’une couverture sociale constitue la principale raison. 22% avancent comme raison la longévité en bonne santé. Il est important de noter que chez les personnes âgées, c’est la question de la couverture sociale et le financement des retraites qui constituent la principale inquiétude (63,4%).