Mauvaise qualité des services de santé, coût élevé des prestations médicales, faible couverture médicale…
[box type= »custom » bg= »#eeedeb » radius= »5″]Près de deux tiers des Marocains questionnés (64,3%) estiment que l’âge de 60 ans est l’âge maximum pour se retirer de la vie active. Un Marocain sur cinq (21,2%) souhaite une retraite avant 60 ans.
[/box]Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) vient de publier un document portant sur la perception des Marocains en matière de protection sociale. A travers ce document, il a été question d’ analyser les opinions des citoyens âgés de plus de 18 ans sur le système de protection sociale, de comprendre leurs préoccupations et attentes par rapport aux prestations de sécurité sociale et de définir les solutions qu’ils proposent pour surmonter les déficits inhérents à ce système. Il en ressort que seulement 46% des Marocains déclarent connaître les programmes sociaux de lutte contre la pauvreté. Parmi eux, 37% ont cité l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), 25% le programme d’aide aux veuves, 23,9% le programme «Un million de cartables» et 7,9% le programme Tayssir. En tenant compte des statuts socioprofessionnels, ce sont les ouvriers qui ignorent le plus l’existence de ces programmes (59,8 %).
Viennent ensuite les exploitants agricoles, pêcheurs, forestiers et chasseurs (52,1%), artisans et ouvriers qualifiés (51,6%), les chômeurs (51,1%), les commerçants et les intermédiaires (49,9%) et enfin les cadres moyens et les cadres supérieurs et responsables hiérarchiques (respectivement 33,7 et 20,9%). Pour ceux qui connaissent l’existence de ces programmes, ils estiment que les pauvres bénéficient très peu de ces programmes (65,5%) ou pas (23,5%). La plupart des catégories socio-professionnelles concernées considèrent que «le clientélisme» suivi par «la faiblesse des services» et «la difficulté d’accès» aux prestations constituent les principaux facteurs limitant l’efficacité et l’efficience des programmes d’aide aux pauvres.
Santé : Des dépenses catastrophiques pour les ménages
Selon les personnes enquêtées, le système de santé marocain est caractérisé par la mauvaise qualité des services, la faillite du système de santé public et la montée continue des dépenses catastrophiques de santé pour les ménages. Pour réduire le recours à l’endettement ou aux paiements directs par les ménages pour les services de santé, les Marocains proposent «d’étendre l’assurance- maladie à toute la population». 50% des enquêtés affirment que «la mauvaise qualité des services» et le «faible encadrement médical» sont les deux principales causes de ce faible accès aux services de santé. A cette insatisfaction de la qualité des prestations médicales, s’ajoute une insatisfaction par rapport au système de couverture médicale face au coût élevé des prestations médicales.
En effet, 60,3% des Marocains interviewés jugent les dépenses de santé comme «exceptionnellement élevées».Les résultats de l’enquête sur l’emploi (2017) estiment que 46,6% des Marocains ont une couverture médicale, presque neuf Marocains sur dix (88,9%) pensent que le système de couverture médicale «n’est pas éligible» pour tout le monde. Quant à la qualité des prestations de la couverture médicale, elle est jugée «faible» par 44,3% de la population, «moyenne» pour 38,5% . Ils ne sont que 17,3% à estimer qu’elle est «bonne». A noter que les femmes apparaissent plus critiques que les hommes sur cette question. 56,2% d’entre elles jugent la couverture médicale faible contre 43,2% des hommes.
Il faut aussi relever que 51,7% des citoyens qualifient la qualité de la couverture médicale comme faible ou très faible, 35% moyenne et 13,3 % bonne. Presque la moitié (47,6 %) des interviewés se sont déclarés d’accord avec la privatisation des services de santé en vue de généraliser la couverture médicale pour tous.
Sentiment d’insécurité chez les jeunes
Les jeunes sont les plus nombreux à dévoiler un sentiment d’insécurité de l’emploi. Ce sentiment d’insécurité se montre légitime quand on découvre que seuls 3,8 % des jeunes chômeurs ayant déjà travaillé sont inscrits dans un régime de pension ou un régime de retraite. En 2016, les trois quarts des Marocains (75,1%) ne sont pas inscrits dans une caisse de retraite. Selon le statut socioprofessionnel, on constate que 84,5% des cadres supérieurs et responsables hiérarchiques et 82,4% des cadres moyens et employés sont inscrits dans une caisse de retraite. A l’inverse, seuls 19,3% des artisans et ouvriers qualifiés, 10,2% des commerçants et intermédiaires, 9,4% des ouvriers non qualifiés, 4,2% des exploitants agricoles et 4,3% des chômeurs ayant déjà travaillé font partie du système de retraite. Près de deux tiers des Marocains questionnés (64,3%) estiment que l’âge de 60 ans est l’âge maximum pour se retirer de la vie active. Un Marocain sur cinq (21,2%) souhaite une retraite avant 60 ans. Alors que seuls 14,5% des Marocains acceptent de prolonger l’âge de retraite au-delà de 60 ans. Concernant les motifs poussant les gens à travailler au-delà de 60 ans, 44,7% des Marocains affirment que la faiblesse ou l’absence d’une couverture sociale constitue la principale raison. 22% avancent comme raison la longévité en bonne santé.
[box type= »custom » bg= »#fddeef » radius= »5″]Préoccupation croissante des Marocains pour le financement des retraites
Les solutions pour lutter contre les inégalités sociales concernent en premier lieu l’amélioration de la qualité de l’emploi et la valorisation des salaires et des allocations de chômage, à hauteur de 55,1%. Suivent l’appui social public aux pauvres et la généralisation de la couverture sociale (34,5%) et l’amélioration des conditions d’habitat et de l’accès aux services sociaux de base (10,3%). La préoccupation croissante des Marocains pour le financement des retraites est intergénérationnelle, mais davantage portée par les personnes d’âge actif. Les moins de 29 ans se soucient principalement de l’emploi (66%, contre 37% chez les 60 ans et plus), suivi de la prise en charge des pauvres et de l’indemnisation du chômage (29,8%). En revanche, chez les personnes âgées, c’est la question de la couverture sociale et le financement des retraites qui constituent la principale inquiétude (63,4%).
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