Société

Huit députés menacent de quitter le groupe parlementaire du MP

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à quelques jours seulement de la rentrée parlementaire, une nouvelle polémique secoue la maison interne du Mouvement populaire (MP). Huit députés du parti dirigé par Mohand Laenser ont décidé de boycotter la réunion du groupe parlementaire de ce parti prévue ce jeudi 7 octobre. A travers cette démarche, les parlementaires du MP menacent de quitter le groupe parlementaire harakis vers une autre formation politique, étant donné que lors de cette réunion, les députés haraki seront appelés à confirmer leur appartenance au groupe parlementaire du MP, en accordant leurs signatures. C’est ce qu’a affirmé, mardi 5 octobre, Fatima Moustaghfir, députée MP, dans une déclaration à ALM.
Le groupe des dissidents, dont Mme Moustaghfir se réclame porte-parole, justifie sa démarche par ce qu’il qualifie de mainmise de certains membres du parti sur la gestion des affaires du parti haraki et la mise à l’écart des autres cadres du parti. «Nous avons décidé de boycotter la réunion de jeudi, mais les négociations sont toujours en cours avec le secrétaire général du parti. Nous sortons de notre silence aujourd’hui parce que cette situation ne peut pas continuer. Le MP est mourant. Des personnes bien déterminées dirigent le parti à leur fantaisie. Il est temps de remettre les choses à l’ordre au sein du parti», précise Mme Moustaghfir, ajoutant que pas moins de 14 députés pourraient quitter le groupe parlementaire, sinon huit parmi eux le feront certainement au cas où la direction du parti ne prendrait pas au sérieux leur mécontentement. D’après la députée MP, c’est ce qu’elle qualifie d’exclusion de Driss Sentissi, ex-caissier du parti et ex-maire de Salé, et son remplacement par Abdelkader Tatou qui est la goutte qui a fait déborder le vase. «C’est la répartition des tâches au sein du bureau politique et du groupe parlementaire du MP qui nous a poussés à dénoncer haut et fort la mauvaise gestion du parti. Driss Sentissi, un homme ayant rendu des services énormes au parti, a été exclu, au profit d’une personne qui a été soutenue par le parti pour atteindre des postes de responsabilité, à savoir M. Tatou. Lors d’une récente réunion du bureau politique du parti, il a été procédé au vote pour désigner le nouveau caissier du parti alors que l’article 51 du règlement intérieur du MP confie au secrétaire général la mission de choisir le caissier parmi les membres du bureau politique. Et c’est ainsi que M. Sentissi a été écarté au profit de M. Tatou», s’insurge Mme Moustaghfir, précisant que le groupe des dissidents veut aussi que la présidence du groupe parlementaire du MP au niveau de la Chambre des représentants soit attribuée à M. Sentissi à la place de Mohamed Moubdi. Mme Moustaghfir, membre de la commission de l’Intérieur, de la décentralisation et des infrastructures, pointe du doigt Mohand Laenser, Abdelkader Tatou et Halima Assali membres du bureau politique leur imputant ce qu’elle qualifie de «situation catastrophique dans laquelle se trouve actuellement le MP». «Avec tout le respect que je dois au secrétaire général du MP, je dis qu’il paraît qu’il soutient l’autre partie du MP, celle qui est responsable de la dégradation de la situation du parti. La veille de la rentrée parlementaire ayant suivi les élections législatives de 2007, le groupe parlementaire du MP comptait près de 43 députés, se positionnant ainsi en troisième place. Aujourd’hui, nous nous ne trouvons qu’avec 26 députés, soit à la sixième position. Quel est le responsable de cette situation? Que se passe-t-il au sein du MP? Ce sont là des questions légitimes auxquelles la direction du parti doit apporter des réponses claires», souligne Mme Moustaghfir, ajoutant que le Mouvement national populaire (ex-formation politique de Mahjoubi Aherdane) a payé très cher la fusion entre les trois composantes harakies en 2006. Fatima Moustaghfir a affirmé que les huit parlementaires du MP n’entendent nullement quitter le parti mais uniquement le groupe parlementaire du parti haraki. Ceci dit, et contacté par ALM, Mohamed Moubdi, chef du groupe parlementaire du MP, a balayé les arguments avancés par Mme Moustaghfir. «Je démens catégoriquement les informations selon les lesquelles certains députés du MP pourraient quitter le groupe parlementaire haraki», a-t-il indiqué. «Certes, des voix se sont élevées au sein du groupe parlementaire pour contester la répartition des missions au sein du groupe, mais cette contestation se fait dans un climat démocratique. Nous sommes ouverts au débat. D’ailleurs, l’existence du débat prouve que les choses se font dans un cadre démocratique loin des prétentions d’exclusion et de marginalisation», ajoute M. Moubdi. Le MP plonge ainsi, encore une fois, dans la dissidence. La décision de la direction du parti haraki de soutenir le gouvernement Abbas El Fassi, en 2009, juste après le retrait du PAM, a été très contestée par certains membres du MP et ne fait toujours pas l’unanimité au sein de la maison du MP. Aussi, le onzième congrès du MP, tenu en juin dernier et ayant reconduit Mohand Laenser à la tête du MP, n’a pas réussi, selon les observateurs, à resserrer les rangs du parti haraki.

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