Société

Il était une fois Azemmour

Hideuse et lugubre, la ville d’Azemmour ne donne plus cette allure majestueuse d’antan et n’est plus cette fascinante et éblouissante cité qui charmait les coeurs et ensorcelait les esprits. D’ici et d’ailleurs. Perdant ce teint et cet aspect envoûtants, la malheureuse vit dans la déchéance totale.
Plus rien en elle ne réconforte et ne réjouit. Jamais de mémoire d’un Zemmouri, elle n’a atteint ce seuil désolant et effrayant. Le déclin, le délabrement, la débauche dans toutes ses formes semblent être sa destinée. Le tant d’espoir émis et énormément souhaité d’un redressement et d’une réhabilitation s’est révélé, en fin de compte, n’être qu’une pure illusion. Même les sublimes et imposants édifices, témoins d’une glorieuse et séculaire histoire, se détériorent et s’effritent au fil du temps. Au niveau de l’entretien et de la maintenance de la cité et de ses artères, c’est le désistement total. Les immondices caracolent partout. Les ordures font désormais partie du quotidien des citoyens. Aucun quartier n’est épargné. Ville au mille trous, certaines de ses rues sont impraticables alors que d’autres sont tout simplement inaccessibles. Leur état est alarmant et ne cesse de s’aggraver de jour en jour. Lors de la tombée d’une pluie, c’est le supplice que doivent supporter leurs usagers. Impuissants et/ou indifférents, les gestionnaires de l’une des premières municipalités du Royaume, créée en 1924, ne s’en soucient point. Les rives de l’Oued Oum Er-Rabiâ, au palmarès riche en événements heureux, n’ont plus ces traits enjolivant auxquels nul ne pouvait rester insensibles. La municipalité, elle-même, n’est plus ce service d’utilité publique. L’anarchie totale y règne. On peut enfreindre toutes les lois possibles. Pourvu qu’on satisfisse la cupidité. Ainsi, on peut signer n’importe quoi pour n’importe qui en contre-partie de n’importe quoi comme on peut refuser de parapher ce qui n’est pas n’importe quoi. Car l’Hôtel de ville est devenu vraiment n’importe quoi au lieu d’être cet établissement institutionnel qui devrait imposer, pourtant, respect et considération. Les dossiers chauds dont dépend l’avenir de la cité traînent sur les bureaux et personne n’ose trancher. Manque de courage ou tout bonnement de tact et de savoir-faire? En tous les cas, et quoi qu’il en soit, il semble que la léthargie et l’impuissance, paralysant ses élus, est une qualité les caractérise.
Les électeurs zemmouris avaient espéré de leurs élus une réparation des erreurs du passé, 1983-1992, par une gestion saine, sage, réfléchie, bénéfique et efficace. Ils avaient espéré la traduction des paroles mielleuses et des promesses de la campagne électorale en actes réels. Ils avaient cru en ce conseil.
Malheureusement, il s’est avéré que ce dernier ne diffère guère hélas de ses prédécesseurs. Il sombre autant qu’eux dans la médiocrité et l’improvisation.
Lésés et frustrés, ces électeurs assistent impuissants à l’écroulement d’une cité qui fait la fierté de tout un peuple. Les coeurs saignent. Les avisés n’ont, certes, jamais cru en cette majorité spécialisée uniquement dans l’organisation de festivals culturels bidon. Encore une leçon dont il faut tirer les conclusions appropriées. L’habit n’a jamais fait le moine.

Articles similaires

SociétéUne

50 villages touchés connectés désormais grâce à Intelcia et l’Apebi

Le programme Smart Douar soutenu par le sponsor officiel 2024 Intelcia a...

SociétéUne

Epreuves du permis de conduire : Les précisions de la Narsa

Durant les deux premiers jours de la mise en vigueur de la...

Société

Tarfaya : Intensification des opérations de contrôle des prix et de la qualité des produits

La commission provinciale mixte de contrôle des prix et de la qualité...

RégionsSociété

A l’occasion de la Journée mondiale de l’eau : La gestion rationnelle de l’or bleu en débat à Béni Mellal

Sous le thème «La préservation des ressources en eau est une responsabilité...