ALM : Quelles sont les étapes-clefs lors du montage d’une entreprise ?
Abdelhak Marsli : Pour le montage d’un projet d’entreprise, il y a différentes phases dont notamment l’étude de marché qui détermine les moyens logistiques, financiers, humains et immatériels de l’entreprise, et un plan de financement de ces moyens techniques pour pouvoir installer physiquement l’entreprise. Mais il n’y a pas que cela. Il y a également l’aspect juridique ainsi que toutes les modalités de financement du fonctionnement de l’entreprise. Il y a donc une multitude de questions qui se posent pour le montage d’un projet. Mais l’étude de marché constitue effectivement un facteur important, qui décline toutes les autres études.
Qu’apporte la Fondation pour le porteur de projet, en ce qui concerne l’étude de marché ?
La Fondation dispense un caoching ou un accompagnement personnalisé. Chaque porteur de projet est accompagné par des navettes sur le terrain pour pouvoir collecter un certain nombre d’informations. Il s’agit d’abord de déterminer si le produit ou le service que le porteur de projet compte commercialiser existe déjà sur le marché. Si oui, il doit alors connaître les prix qui sont appliqués ainsi que la qualité du produit ou service des concurrents. Il doit par la suite définir son champ d’action, s’il est local, régional ou peut-être même destiné à l’export. Il doit donc collecter des informations sur le produit, sur la concurrence ainsi que sur l’offre et la demande. Il faut qu’il décrive sa clientèle, qu’il la segmente pour repérer ses besoins spécifiques afin qu’il puisse évaluer dans quel sens il peut apporter une valeur ajoutée par rapport à la concurrence. Parce que sinon, je ne vois pas comment est-ce qu’il peut accrocher des clients.
Est-ce que c’est une étape qui est prise au sérieux par les porteurs de projets ?
Dans leur accompagnement par un conseiller de la Fondation, les porteurs de projets sont tenus, par un engagement moral, de suivre effectivement le conseil et l’accompagnement qui leur sont apportés. Sinon, ils ne vont pas déboucher sur le résultat requis. Bien entendu, il y a le fait qu’ils doivent être orientés sur la manière de collecter ces informations. Alors, on leur propose sur le plan pratique soit une manière de faire un sondage par un questionnaire, soit carrément de partir voir les produits qui existent au niveau du marché, soit de collecter les informations à partir de sources administratives, notamment les communes, les associations des professionnels… mais il n’y a pas que cela. Il y a également le fait qu’ils doivent, au niveau de cette étude de marché, déterminer déjà une éventuelle possibilité de chiffre d’affaires hypothèse. S’ils consultent suffisamment le marché, ils doivent être en mesure de se situer dans telle ou telle dimension après l’installation physique de l’entreprise. Il faut qu’ils sachent également déterminer, au niveau d’un document appelé «étude économique», une politique de distribution et une approche du marché.
Est-il plus opportun de sous-traiter l’élaboration de l’étude de marché à un organisme privé ?
Sincèrement, ce serait dommage. Parce que si le porteur de projet sous-traite son étude de marché, il n’aura pas l’occasion de pouvoir maîtriser son dossier. C’est certes un expert qui va mettre en forme le dossier que le créateur va éventuellement présenter à un banquier. Si ce dernier se goure et passe le dossier, et si le financement arrive, alors ça va être le fiasco pour l’entreprise et pour le promoteur. C’est la raison pour laquelle la Fondation estime que c’est l’accompagnement qui est fondamental pour la pérennité de l’entreprise après sa naissance.