Société

Il tue l’amant de sa femme

© D.R

Quartier Tarek, Sidi Bernoussi, à Casablanca. Il est 19h 30 ce mercredi 16 février. Le «Palais des Glaces», situé au boulevard Abou Darr Al Ghaffari, juste devant le jardin d’une mosquée, est encore bondé de clients.
Pratiquement toutes les tables du rez-de-chaussée et du premier étage sont occupées par des consommateurs des deux sexes. Les serveurs courent à gauche à droite, ne sachant pas où donner de la tête pour satisfaire tout le monde. Au seuil de la porte des toilettes, situées à l’étage, juste devant les escaliers menant au rez-de-chaussée, se tient une femme de ménage. D’habitude, tous les clients qui gravissent l’escalier passent devant elle. À deux pas de l’escalier, trois clients, dont une femme, la quarantaine, sont attablés. Cette dernière déguste une boisson gazeuse, tandis que les deux autres clients sirotent des verres de thé. La femme semble très proche de l’homme qui est à sa gauche, la trentaine, et paraît ne pas trop se soucier du second, plus âgé que le premier.
Qui est ce jeune homme ? Son mari? Son amant? Personne au glacier ne s’est jamais posé la question.
Car chacun est plongé dans une conversation sans fin. Elle, également, est en pleine discussion surtout avec celui qui est à sa gauche. Elle semble avoir une liaison avec lui, puisqu’elle ne voit pas d’objection à ce qu’il lui prenne la main et l’embrasser même de temps en temps.
Des comportements qui la rendent pleine de joie. La femme de ménage observe ce manège et trouve que cette femme, quadragénaire, se comporte avec des jeunes hommes comme une jeune fille. Si le temps passe très vite pour les clients, notamment pour les couples, pour la dame chargé de l’entretien des toilettes, il semble très lent. Elle est à son poste depuis le matin et elle attend avec impatience la fermeture du glacier, dans deux heures, pour faire le nettoyage et rentrer chez elle. Seulement, une scène étrange s’est produite devant ses yeux, qui a fait d’elle le témoin d’un de meurtre. Que s’est-il passé?
La femme de ménage se tient comme à l’accoutumée à l’entrée des toilettes. Ses yeux, qui tournent à gauche et à droite, sans objectif remarquent un homme vêtu d’une veste verte qui monte lentement les marches de l’escalier. Quatre ou cinq marches avant d’arriver au seuil de l’étage, il s’est penché pour sortir de sa chaussette gauche un couteau qui brille comme s’il venait d’être acheté.
Quand la femme de ménage l’a vu, elle s’est réfugiée à l’intérieur des toilettes. Elle n’a pas pu crier pour alerter les clients.
À pas de loup, l’homme est arrivé tout près de la table occupée par le trio, et, sans transition, il a lardé de coups le dos du jeune homme collé à la femme. Un cri strident a fusé.
La femme a tenté de prendre la fuite. Elle s’est levée en criant et a couru vers l’escalier. L’homme l’a rattrapée et lui a porté plusieurs coups de couteau avant de rebrousser chemin. Les clients se bousculent, crient au secours, renversent les tables, les verres, les théières et les bouteilles de boissons gazeuses. Les serveurs qui ont tenté arrêter l’auteur du crime cherchent la victime. Elle n’est plus à sa place, près de la table où il était en compagnie de la femme et son ami. L’un d’eux court vers la terrasse, à la sortie du café. «Le voilà, appelez la police et la Protection civile» demande-t-il à ses collègues.
L’homme est tombé à terre, gisant dans une mare de sang. Très vite, les éléments de la Protection civile se sont rendus sur les lieux. Ils évacuent le jeune homme et la femme vers les urgences. Les éléments de la brigade urbaine de la police judiciaire de Sidi Bernoussi-Zeanata sont également là pour entamer leurs investigations. Après quelques questions aux employés du glacier et aux autres témoins, les limiers se sont rendus vers les urgences de Sidi Bernoussi pour prendre connaissance de l’état de santé des deux victimes. Le jeune homme a rendu l’âme suite à ses blessures et la femme est encore en vie, mais grièvement blessée. «C’est mon mari qui a fait cela», affirme-t-elle aux enquêteurs. C’est son mari qui l’a surprise avec son amant. Père de six enfants, Bouchaïb, cinquante-quatre ans, avait des problèmes avec sa femme depuis quelques mois au point qu’elle l’a chassé de l’appartement qu’ils occupent avec leurs enfants et qui lui appartient. En plus, elle a intenté une plainte pour l’obtention d’une pension alimentaire.
Entre- temps, elle n’hésitait pas à fréquenter des jeunes hommes, avec lesquels, elle entretenait des liaisons. L’auteur du crime est encore recherché par les enquêteurs de la police judiciaire de Sidi Bernoussi.

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