Société

Il tue sauvagement son employeuse

© D.R

«C’était une brave femme que je n’ai jamais pensé tuer un jour.». C’est par ces mots que Brahim s’est adressé aux magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Il paraît regretter son acte criminel. Mais, ce sentiment de regret ne rendra pas l’âme à sa victime Fatima.
Âgée de cinquante-huit ans, cette veuve, sans enfants, vivait seule depuis le décès de son mari, il y a plus d’une dizaine d’années. Elle menait une vie aisée grâce à l’héritage que son mari lui a légué. Elle possédait plusieurs hectares de champs agricoles à la périphérie de Casablanca. Très généreuse, elle soutenait financièrement et moralement ses voisins et les membres de sa famille. Ses proches se souviennent encore de sa grande générosité avec une famille dont la fille, âgée de cinq ans, souffrait de typhoïde et risquait la mort. La famille de la petite fille n’avait pas les moyens pour la soigner.
Apprenant la souffrance de la fillette et de sa famille, Fatima est intervenue pour déployer tous ses efforts matériaux pour emmener la petite dans une clinique de Casablanca. Après quelques mois, la santé de la fillette s’est rétablie. Une action humanitaire qui lui a valu l’estime et le respect de toute la région. Par ailleurs, Fatima saisissait également les occasions des fêtes religieuses pour aider ses voisins. Mais quelle relation avait-elle avec Brahim ? Et pour quelle raison l’a-t-il liquidée ?
Âgé de vingt-quatre ans, Brahim est un jeune garçon de la région qui n’a pas dépassé le niveau primaire. Il a commencé à travailler à l’adolescence en labourant les terres des tiers. Fatima le connaissait bien parce qu’il est né et grandi devant ses yeux. Après avoir économisé un peu d’argent et atteignant son vingt-troisième printemps, il décida de se marier. Il quitta le douar pour débuter une nouvelle vie dans la grande métropole économique. Il rêvait depuis belle lurette de regagner Casablanca. Mais sa mère l’empêchait. Il est son unique enfant.
Elle ne pourra pas imaginer sa vie loin de son fils. Il était sa raison d’être. Elle lui a exprimé à maintes reprises son refus. Mais en vain. Il ne voulait pas renoncer à sa décision. Pour le dissuader, elle lui a affirmé que le coût de la vie à Casablanca est très élevé et qu’il ne pourra jamais fonder un foyer là-bas.
Et pourtant, il décida d’y aller. Il emballa ses bagages et se prépare pour le grand voyage. Entre temps, sa mère s’est adressée à Fatima pour la supplier d’intervenir afin d’empêcher Brahim d’aller à la ville. Sans perdre de temps, Fatima l’a rejoint chez lui. Elle lui a rappelé son devoir envers sa mère. Elle lui a même proposé un emploi chez elle en plein temps et l’a promis de l’aider pour fonder un foyer. Enfin, Brahim accepta. Sa mère était très contente de la décision de son fils. Ce dernier lui a confié le nom de sa bien-aimée avec laquelle il souhaite se marier. Soutenue par Fatima, la mère de Brahim s’est adressée à la famille de l’heureuse élue pour la demander au mariage.
N’ayant pas d’enfants, Fatima considéra Brahim comme son propre fils. Elle lui a confié la gestion de tous ses biens et propriétés au point qu’il est devenu le maître de maison. Disposant de sa propre clé, il y rentrait et y sortait librement. Le jour «J», Brahim s’est réveillé tôt et a quitté la maison vers une destination inconnue. Quand Fatima s’est réveillée, elle ne l’a pas trouvé. Elle l’a recherché partout, mais il était introuvable. Fatima l’attendait impatiemment chez elle parce qu’elle avait besoin de lui. Il n’est rentré que le soir à une heure tardive. Il a ouvert la porte et a trouvé Fatima encore éveillée. Sans lui adressé la parole, il s’est dirigé vers la cuisine, s’est emparé d’un couteau et s’est acharné sans aucune raison apparente sur elle.
Avec une incroyable haine, il lui asséna plusieurs coups dans différentes parties de son corps. En criant, les voisins de Fatima ont couru vers elle. Ils ont trouvé Brahim dans un état hystérique. Ils l’ont immobilisé en attendant l’arrivée des gendarmes. «Pourquoi l’as-tu tuée ?», lui demanda le président de la Cour. Il répondit qu’il avait l’intention de s’emparer de son argent et de ses bijoux. Cet acte criminel lui a valu 25 ans de réclusion criminelle.

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