Société

Il viole son propre ami

© D.R

Ils sont issus du même douar et de la même famille. Leur nom de famille, E.A, le prouve. L’un s’appelle Abdelhadi, vingt-quatre ans et l’autre Abdelilah, vingt-trois ans. Ils sont tous les deux des fellahs à leur douar Shila, commune rurale Selfat, Caïdat Zegatta, province de Sidi Kacem encore célibataires. Lorsqu’ils se rencontrent, ils n’hésitent pas à évoquer les bons moments de leur enfance qu’ils avaient passés ensemble en jouant, bavardant, rigolant, ainsi que les périodes qu’ils ont passées en aidant leurs parents à cultiver leurs champs.
Certes, ils se sont séparés au fil du temps, après que chacun d’eux choisit de se débrouiller en dehors de leur douar et plus précisément à la ville de Sidi Kacem. Abdelilah s’y est installé depuis quelques mois en quête d’un job lui permettant de gagner sa vie et aider sa famille. Alors qu’Abdelhadi a séjourné également depuis quelques mois chez son frère qui loue depuis longtemps un appartement situé à la rue Moulay Youssef.
C’était vendredi 2 juillet 2004. Comme à l’accoutumée, Abdelhadi faisait un tour dans la ville et passait son temps à visiter le marché et les locaux commerciaux. Il ne voulait rien acheter, mais juste faire un tour avant de rebrousser chemin. Soudain, il s’est rendu compte d’un jeune homme qui se tenait devant un local commercial. Le connaissait-il ? Certainement. Il s’est avancé vers lui, l’a dévisagé et l’a appelé : “Abdelilah“. Le jeune homme a tourné sa tête vers Abdelhadi et s’est jeté sur lui comme s’il ne l’avait pas rencontré depuis leur enfance. Ils étaient pleins de joie puisqu’ils ne se sont pas rencontrés depuis quelques mois. Main dans la main, Abdelhadi a invité aussitôt son ami à un café. Sirotant des verres de thé, les deux amis et voisins du même douar ont trop conversé entre eux au point que personne d’entre eux n’a remarqué les trois heures qui sont passées depuis qu’ils sont au café. Ils se sont souvenus de leur enfance et leur adolescence, de leur naïveté et leur innocence.
Au moment où ils se sont levés pour quitter le café, Abdelhadi a invité Abdelilah à dîner et passer la nuit chez lui. Sans hésitation, ce dernier a accepté de l’accompagner. En chemin, ils ont continué à se rappeler de leur enfance. Ils se sont rentrés dans l’appartement. Abdelilah n’aurait jamais oublié le dîner délicieux que lui avait préparé son ami si rien ne s’est passé par la suite.
Que s’est-il passé ? Abdelilah était en plein sommeil quand il a senti une main qui relèvait le drap et tentait de lui ôter le slip. Bouleversé, il a sursauté de sa place comme s’il a été piqué par un scorpion. C’était son ami, Abdelhadi. Et que voulait-il de lui ? Il n’en savait rien au départ. Seulement les comportements agressifs vont dévoiler les intentions maléfiques de ce dernier. Sans pudeur, il a allumé la lumière, alors qu’il est tout nu. Un couteau à la main, il a ordonné son ami de se déshabiller. Abdelilah l’a supplié de le laisser sortir et aller ailleurs. Cependant, Abdelhadi ne pensait qu’à ses instincts bestiaux. Il l’a menacé de mort s’il n’obtempèrait pas. Abdelilah qui n’avait pas le choix entre la mort et la vie a ôté ses vêtements avant de se plier devant Abdelhadi. Ce dernier a abusé de lui, toujours sous la menace du couteau. Après quoi, il lui a demandé de garder le secret. Sinon? Il l’a menacé de meurtre. Vers 2h du matin, Abdelilah a quitté l’appartement. Il s’est planté dans un coin d’une ruelle en pensant de ce qui lui est arrivé et de ce qu’il devait faire.
Deux heures plus tard, il s’est rendu au commissariat de police qui assurait la permanence pour déposer plainte. La loi ne permet pas à la police de surprendre un malfrat chez lui avant 6h du matin. Et pourtant, quelques éléments ont accompagné Abdelilah jusqu’au seuil de l’appartement. Ils ont frappé à la porte et ont arrêté Abdelhadi qui s’est disculpé.
Après la rédaction du procès-verbal, les enquêteurs ont conduit le mis en cause vers la Cour d’appel de Kénitra qui est compétente territorialement pour statuer sur les crimes perpétrés à Sidi Kacem.

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