Assoul Marouane, membre actif de la Salafia Jihadia, a été condamné vendredi dernier à la prison à vie. Les magistrats de la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Rabat ont prononcé la perpétuité à son encontre. En plus de son appartenance à la mouvance intégriste, les poursuites judiciaires à son égard sont très graves. Au moment de son arrestation, il avait tenté, à l’aide d’une arme blanche, de tuer un gendarme de la brigade de Salé. Il lui avait enfoncé l’arme à plusieurs reprises dans différentes parties de son corps. Le gendarme avait été sauvé grâce à l’intervention rapide des médecins de garde, il s’en est sorti après avoir subi deux opérations chirurgicales. Que s’est-il passé exactement ? Après les attentats terroristes du 16 mai, Assoul Marouane qui était activement recherché par la brigade nationale de la police judiciaire, décide de quitter la capitale économique. Un mandat d’arrêt a été lancé à son encontre et au cours d’un contrôle routier à la sortie de Salé, il a été interpellé en compagnie d’un groupe de takfiristes. Conduit au poste de la gendarmerie d’El Arjate, il demande à sa victime de l’autoriser à se laver pour faire sa prière. Au moment où il avait quitté sa cellule, il aperçoit un couteau sur une table. Il s’empare alors de l’arme et attaque le gendarme au nom du jihad contre les hommes de l’autorité. Mais cette tentative d’assassinat n’est pas la seule accusation, Assoul est un membre actif de la Salafia Jihadia(groupe de Casablanca) impliqué dans plusieurs agressions. La seconde affaire qui a été débattue par la même cour relate le dossier n° 22/2003/1006. Ce dossier implique un seul accusé. Saioud Hamid, marié et père de trois enfants avait intégré la mouvance des salafistes à Casablanca avant de partir à Fès pour faire partie du groupe d’Abou Hafs. Durant l’audience de vendredi, Saioud avait refusé de répondre aux questions du président et il a fallu attendre plus de dix minutes avant qu’il ne se décide à parler et de passer aux aveux. Il a avoué sa responsabilité dans une affaire d’agression à main armée sur la personne d’un chauffeur d’Itissalat Al Maghrib. Ce dernier portait chaque jour l’argent de la caisse à la banque. Avant de passer à l’action, il l’a guetté pendant plusieurs jours pour s’assurer de l’heure exacte de ses déplacements. Cette opération a échoué non pas à cause de la résistance de la victime, au moment où Saioud s’était emparé de la sacoche qui contenait l’argent, il n’y avait pas un seul centime à l’intérieur. Ce jour-là, le chauffeur devait transporter des documents. Il a aussi avoué sa culpabilité dans une autre affaire d’agression sur la personne d’une femme mariée et mère de deux enfants. Elle venait juste de quitter son travail avant de se faire attaquer par l’accusé qui s’était emparé de son sac à main sous la menace d’une arme blanche. Saioud est impliqué dans une autre affaire d’attaque à main armée. Cette fois-ci, la victime est le chauffeur du Groupe 4, lui aussi se chargeait de transporter l’argent de ladite société à la banque. Pour se défendre, Saioud a raconté le malheur de ses enfants qui n’avaient rien à manger. Il avait intégré la Salafia Jihadia pour répondre aux besoins de sa famille. Mais l’accusation la plus grave à son encontre, est celle d’avoir fabriqué un poison à base d’herbes naturelles mélangées avec de l’huile et des insectes. Il enterrait le tout pendant une semaine et une fois le poison prêt, il le livrait au groupe de Fès. Selon les accusations du procureur général, Saioud est impliqué aussi dans l’affaire de l’assassinat d’Albert Rebibo tué le 11 septembre dernier par deux salafistes toujours en fuite. Pour finir, Saioud est accusé d’avoir livré son passeport à des terroristes qui ont quitté le pays vers l’Afghanistan afin d’y suivre des stages de commandos. Après délibération, il a été condamné à vingt ans de réclusion criminelle. Le troisième dossier qui a été débattu en ce vendredi 26 décembre est celui de Khalid Boukri. Il est poursuivi d’avoir offert son logement à un terroriste recherché. Pire encore, il lui avait laissé sa propre carte d’identité pour l’aider à s’échapper aux contrôles des autorités. Selon la plaidoirie de son avocat, maître Zehraje, l’accusé a offert sa maison à un membre de sa famille pour une seule nuit et ne savait absolument pas qu’il était recherché dans le cadre de la loi antiterroriste. Quant à la carte d’identité, elle lui a été dérobée par le mis en cause. Khalid Boukri a été condamné à cinq ans de prison ferme. Quatre autres dossiers ont été reportés au 2 janvier, un autre au 9 et l’affaire des deux jumelles condamnées à cinq ans, leur avocat a fait appel au jugement, elle sera débattue le 14 janvier.