Société

Ils voulaient fuir en Algérie

Hassan Taoussi, l’un des trois kamikazes qui ont renoncé au dernier moment à se faire exploser, et trois autres kamikazes de réserve avaient l’intention de franchir clandestinement la frontière maroco-algérienne afin de rejoindre l’un de leurs «frères». C’est ce qu’a révélé Hassan Taoussi à la police judiciaire. La Chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca devait entamer, hier après-midi, son interrogatoire ainsi que celui de 18 kamikazes de réserve qui projetaient de se faire exploser à Marrakech, Essaouira, Agadir et Tanger. Il s’agit de Hassan Ben Haffou, Saïd Mellouli, Hicham Alami, Mohamed Mouhim, Mohamed Falafil, Redouane Lamfadel, Abdelkrim Bouhaji, Driss Naji, Jawad M’chellak, Mohamed Assal, Yassine Abied, redouane Chaouki, Mohamed Mounaïm, Saïd Amzil, Abderrahim Madrak, Mohamed El Ghalfi, Mohamed Laâtour et Redouane Khattabi. Hassan Taoussi, tête de liste de ce groupe, a précisé aux enquêteurs, que le vendredi 23 mai, une semaine après les évènements sanglants, Mohamed Mohime, kamikaze de réserve, lui a demandé de regagner Oujda, en compagnie de deux autres kamikazes de réserve, Mohamed Laâtour et Abdelfettah Ridi (ce dernier est encore en fuite), afin qu’ils se préparent à s’infiltrer en territoire algérien via la plage de Saïdia. Voyageant vers cette ville, les deux derniers kamikazes de réserve, qui ont déjà marchandé avec un chauffeur de voiture qui se chargerait de leur transport, sont restés à attendre Hassan Taoussi et Mohamed Mouhim. Seulement, ces derniers ont été arrêtés par la police de Saïdia qui les ont renvoyés à Oujda après qu’ils eurent fourni de fausses identités. Hassan Taoussi a affirmé aux enquêteurs avoir été sollicité par Mohamed Omari et Abdelfettah Boulikdane, respectivement kamikaze ayant renoncé à se faire exploser et kamikaze-émir mort lors des attentats, à collecter les fonds nécessaires pour l’achat de produits explosifs. Il avait participé avec un billet de 200 dirhams. Sur instruction de Mohamed Omari, Hassan Taoussi avait passé cinq jours, du samedi 10 au mercredi 14 mai, chez lui, explique-t-il aux enquêteurs. Omari lui a rendu visite le dernier jour pour l’inviter à passer la nuit chez lui avec Boulikdane. Ils ont visionné une cassette-vidéo intitulée «Enfer des Russes» avant de s’endormir. Le lendemain matin, ils avaient écouté un cours de Cheikh Moriî, sur cassette-audio intitulé «Voyage à l’autre monde». Le soir, ils ont été rejoints par les autres kamikazes, dont Âbed Saïd, qui s’est chargé de la détermination des sites ciblés. Les 14 kamikazes se sont tous lavés le matin du vendredi 16 mai, pour se préparer à la prière, précise Hassan Taoussi. Après quoi, ils ont visionné une cassette-vidéo concernant un sujet intitulé «La mort et la terreur des tombes». Vers midi, Mohamed Omari est sorti pour faire la prière à la mosquée, alors que les treize autres kamikazes sont restés à la maison où ils ont fait la prière après avoir entendu un discours sur le Jihad présenté par Abdelfettah Boulikdane. Ils ont visionné une fois encore une cassette-vidéo concernant «Les amoureux de la Chahada (martyre)» et ont pris des dattes et du lait avant d’entamer le rasage de leurs barbes. Ils ont fait les deux prières d’Al Maghrib et d’Al-ÃŽcha en même temps avant de laisser Abdelfettah Boulikdane diviser les kamikazes en quatre groupes. Il était membre du quatrième groupe qui devait se faire exploser à l’hôtel Farah. En sortant de chez Mohamed Omari, avec son groupe, Hassan Taoussi s’est éloigné de son groupe d’une dizaine de mètre avant de changer de direction. Convaincu qu’ils ne se rendent pas compte de lui, il s’est enfui en direction de quelques ruelles pour se retrouver quelques minutes plus tard au boulevard de la Grande Ceinture. Il a pris un taxi à destination du quartier Attacharouk pour abandonner le sac à dos contenant les explosifs dans un terrain vague. C’est Abdelhak Bentassir, alias «Moule Sebbat», qui a choisi les kamikazes et les a divisés en groupes qui devaient se faire exploser à Casablanca et dans d’autres villes marocaines, a affirmé Hicham Alami, l’un des candidats-kamikazes aux enquêteurs. Par ailleurs, la Chambre criminelle près la Cour d’Appel de Casablanca a repris l’examen des dossiers des mis en cause impliqués dans les attentats du 16 mai. A ce propos, elle a interrogé dans l’audience matinale du jeudi, L’Husseine Lamrabti, Abdelhadi Raoui et Azzedine Ghorraf. Ces derniers ont nié être des adeptes de la Salafiya Jihadia et d’avoir participé à des actions appelant à redresser les torts en agressant les gens. Cependant, ils ont reconnu avoir assisté à des cours présentés par les théoriciens de ce courant, tel que Mohamed Fizazi. Ce dernier, ainsi que d’autres théoriciens et encadreurs de ce courant intégriste, à savoir Omar Haddouchi, Abdelkrim Chadili et Miloudi Zakaria, comparaissent, aujourd’hui, vendredi, devant la même Chambre.

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