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Immigration : le plaidoyer du Maroc

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L’Europe doit se départir de son rôle de donneur de leçons de morale et faire plutôt preuve de plus d’implication pour aider à résoudre le problème de l’immigration clandestine. Le propos est du ministre de l’Intérieur, Mostafa Sahel, qui s’exprimait, mardi 12 octobre, lors d’une rencontre avec la presse dédiée au sujet.
Le responsable marocain a indiqué que le Maroc a assumé jusque-là, seul et sans un seul euro de reçu, toutes ses responsabilités. Ce sont d’ailleurs les efforts du Maroc en la matière qui ont débouché sur l’état actuel des choses et les pressions exercées sur les deux présides occupés. Rien qu’en 2005, le Maroc a démantelé 400 réseaux d’immigration clandestine et fait échouer 26.000 tentatives dont celles de 20.000 ressortissants subsahariens. Le coût, jusqu’en septembre 2005 et selon les prévisions du ministère de l’Intérieur, atteigne 80 millions euros, selon le ministre de l’Intérieur. Coût très élevé par rapport aux moyens dont dispose le Maroc. Actuellement, le nombre de ressortissants subsahariens se trouvant au Maroc de manière illégale varierait entre 12.000 et 15.000 personnes.
Taeïb Fassi Fihri, ministre délégué aux Affaires étrangères et à la Coopération, présent à la même rencontre, a affirmé que le Maroc ne peut endiguer le phénomène tout seul et qu’une approche régionale est plus que nécessaire. La problématique n’étant pas maroco-espagnole, elle nécessite une sorte de plan Marshall, une action économique urgente pour plusieurs pays. De toutes les manières, le Maroc, à en croire les mêmes responsables, est prêt à apporter sa contribution et aussi son expérience dans la coopération avec les pays de l’Afrique subsaharienne. C’est cette approche globale qui ferait que chaque pays concerné prenne ses responsabilités, protège ses frontières et aide à la traque de réseaux mafieux agissant au su de tout le monde et responsables de plusieurs regroupements au Mali et au Niger en particulier.
C’est pour passer à une action commune que le Maroc et l’Espagne, premières victimes du phénomène, sont porteurs de la conférence internationale qu’abritera le Royaume prochainement comme indiqué dans la déclaration commune adoptée suite à la visite de M. Moratinos au Maroc. Les responsables marocains ont indiqué que le Maroc, lié au Sénégal, au Mali et au Nigeria par des accords de réadmission, est en train d’étudier la possibilité d’en sceller d’autres avec le reste des pays concernés. Un exemple que doivent suivre les pays européens pour des réadmissions directes. Mostafa Sahel a indiqué qu’il n’a nullement été question de réactiver l’accord de 1992 entre le Maroc et l’Espagne. Accepter 73 ressortissants subsahariens de ceux qui avaient donné les derniers assauts contre Sebta et Mellilia n’était pas plus qu’un geste amical et de solidarité envers l’Espagne, indique Sahel. Le Maroc continuera de procéder aux rapatriements, à ses frais, des ressortissants subsahariens. Jusque-là, ces mesures ont concerné près de 1.200 Sénégalais et Maliens. Hier mercredi, un vol Oujda-Bamako a ramené, chez eux, un groupe de 140 ressortissants maliens. L’immigration clandestine en provenance du Maroc ne représente que 5% (Marocains et Subsahariens compris) des contingents qui arrivent en Espagne, estime le ministre de l’Intérieur.

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