Société

Incendie à El Jadida et décès à Laâyoune

Le mois de novembre 2002 restera indubitablement gravé dans la mémoire des détenus de la prison civile de Sidi Moussa à El Jadida, et de leurs familles. Et pour cause. Deux incendies au cours du même mois dans ce pénitencier. Le drame du premier novembre, rappelle-t-on, avait fait cinquante morts et une quarantaine de blessés. Le deuxième incendie, qui s’est déclaré vendredi dernier vers 18h45, a été, heureusement, aussitôt maîtrisé par les gardiens à l’aide d’extincteurs, sans faire ni victimes ni dégâts.
Les autorités judiciaires et locales ainsi que la protection civile ont été alertées et se sont rendues vers 18h55 sur les lieux du sinistre. Entre temps l’incendie a été déjà maîtrisé. Le gouverneur de la province, le procureur du Roi et la police judiciaire se sont également rendus à la prison pour s’enquérir de la situation. Cet incendie s’est déclaré lorsqu’un linge, des couvertures et des vêtements, étendus sur une corde liée aux fenêtres de deux chambres se trouvant face à face dans la cour de récréation du pavillon « Al-Ghofrane » de la prison locale d’El Jadida ont pris feu. Le communiqué des autorités compétentes n’a pas donné d’autres précisions sur les causes ayant été derrière cet incendie. La thèse du «court-circuit» évoquée dans de telles situations n’a pas été de mise cette fois. Les enseignements tirés dans la précédente tragédie ont servi de leçon.
Le procureur général du Roi près la cour d’appel d’El Jadida a ordonné l’ouverture d’une enquête judiciaire approfondie pour déterminer les causes de l’incendie et déceler les responsabilités. Certains avancent qu’il s’agit d’un acte criminel.
La première enquête diligentée après la catastrophe du premier novembre se poursuit. Le ministère de la Justice avait fait état mercredi dernier de l’inculpation du chef de détention de la prison, Bouchaïb Meftal, pour homicide involontaire. Le mis en cause a été placé sous mandat de dépôt sur décision du juge d’instruction. Située dans le périmètre urbain d’El Jadida, la prison de Sidi Moussa, d’une capacité de 940 places, abritait 1.313 détenus au moment de l’incendie du 1er novembre. Question de surpeuplement dont souffrent plusieurs pénitenciers du pays. Jeudi dernier, à Laâyoune, le décès d’un détenu de la prison locale de la ville a suscité plusieurs interrogations. Natif de Sidi Yahia Gharb, le défunt, Mohamed Boucetta, 35 ans, marin de profession, avait déjà affirmé à ses soeurs, lors des visites, qu’il subit des châtiments corporels quotidiennement par les responsables de la prison. Elles ont déposé une plainte dans ce sens.
Le procureur du Roi près la Cour d’appel de Laâyoune a ordonné l’autopsie du corps afin de déterminer les circonstances de la mort. Et diligenter une enquête judiciaire « minutieuse et approfondie » pour jeter la lumière sur les circonstances de l’affaire, prendre les mesures juridiques qui s’imposent et répondre ainsi à une requête de la famille du défunt. Il faut dire que le deuxième incendie de la prison de Sidi Moussa qui coïncide avec ce décès dans la prison locale de Laâyoune pose avec acuité la question des conditions de détention dans les prisons du Royaume.

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