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Incendies de forêts : 145 hectares ravagés du 1er janvier au 30 juin 2017

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La hausse des températures risque d’aggraver la situation

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La zone la plus affectée reste la région de l’Oriental avec 23 départs de feu et une superficie de 65 hectares ravagée.

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Les efforts du Haut-Commissariat aux eaux et forêts et à la désertification ont porté leurs fruits dans la lutte contre les incendies de forêts. Les derniers chiffres publiés par le Haut-Commissariat montrent une baisse sensible des départs de feu. Du 1er janvier au 30 juin 2017, 96 départs de feu ont été enregistrés au niveau national. Ainsi, 145 hectares de forêts ont été ravagés. A noter que 80% de cette superficie est constituée essentiellement d’essences secondaires et de formations herbacées. La zone la plus affectée reste la région de l’Oriental (Nador, Berkane, Taourirt, Jerada) avec 23 départs de feu et une superficie de 65 hectares ravagée. Vient ensuite la région du Nord-Est (Taounate, Al Hoceima, Guercif, Taza) avec 10 départs de feu et 45 ha brûlés. Il est important de relever que bien que le nombre d’incendies ait augmenté de façon régulière au cours des 10 dernières années, les superficies parcourues par les feux ont baissé très significativement. La superficie incendiée a même diminué de 51% durant la période 2013-2016, pour atteindre seulement 1.812 ha/an. Le bilan 2016 fait état d’une limitation du nombre d’incendies et des superficies touchées (2.585 hectares pour 422 incendies déclenchés), soit une moyenne de 6 ha par incendie alors que la moyenne méditerranéenne est de 16 hectares par incendie. Le nombre d’incendies enregistrés en 2016 a connu une baisse de l’ordre de 6% par rapport à la moyenne des dix dernières années. Il en va de même pour les superficies incendiées qui ont connu une baisse de 16% par rapport aux superficies moyennes décennales (3.136 incendies). Autre constat à signaler : 89% des incendies qui se sont déclarés en 2016 ne dépassent pas une superficie de 5 ha et dont 77% sont inférieurs à 1 ha. Ceux de plus de 50 ha ne représentent que 3,5% du nombre total d’incendies. Cela dit, ils ont affecté 77% de la superficie totale incendiée.

Risque élevé pour l’année 2017

2017 est une année où le risque d’incendie pourrait être élevé. Cette situation s’explique en partie par une biomasse combustible abondante et très sèche. Cette biomasse importante est prédisposée aux processus d’éclosion et de propagation des feux de forêts. Ce risque d’incendie est important surtout à Tétouan, Larache, Ouazzane, Chefchaouen et Nador où la biomasse est très importante et supérieure à la normale. Un autre indicateur confirme ce pronostic alarmant. Il s’agit de la hausse des températures qui avait été annoncée par la Direction de la météorologie nationale en mai, juin et juillet 2017. Les experts se fondent sur des probabilités allant de 40 à 60% et prévoient un état thermique supérieur de 2°c à la normale saisonnière. Cette hausse des températures va favoriser le dessèchement de la biomasse déjà importante, ce qui a pour conséquence d’augmenter le risque des incendies de forêts. Il faut noter à ce sujet que les changements climatiques dans les décennies à venir continueront à augmenter la courbe des risques et des menaces d’incendies qui pèsent sur les écosystèmes forestiers du Royaume.

Le programme de prévention

Un budget total de 184.200.000 DH a été alloué au programme 2017 de prévention et de lutte contre les incendies de forêts. Celui-ci se décline en plusieurs actions préventives (s’attaquant aux causes des départs et extensions des feux de forêts) et opérationnelles.

Il s’agit essentiellement des travaux d’entretien de tranchées pare-feu, d’aménagement de points d’eau, de l’ouverture et de la réhabilitation de pistes forestières, de la construction et de l’entretien de postes vigies et de la mobilisation de guetteurs pour l’alerte des départs de feux. Sur le plan opérationnel, on notera le renforcement des moyens humains avec la mise en place de 1.250 guetteurs et des moyens matériels, notamment aériens (5 avions Canadairs). Il faut aussi rappeler que le Haut-commissariat aux eaux et forêts et la lutte contre la désertification a mis en place l’année dernière un nouveau Centre national de gestion des risques climatiques forestiers (CRCF). Ce centre a pour mission d’assurer l’amélioration de l’efficacité et de l’efficience des processus de coordination inter-partenaires afin de suivre en temps réel les données sur les incidents de feux et l’état d’une part,  et d’autre part procéder à l’établissement, la supervision et le suivi à l’échelle nationale, des programmes de prévention, de prévision et d’intervention contre les feux de forêts.

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Ce que recommande le Haut-Commissariat aux eaux et forêts

Le Haut-Commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la Désertification a émis plusieurs recommandations en vue de lutter contre les incendies de forêts. Parmi celles-ci figure l’achèvement des opérations de débroussaillement des tranchées pare-feu et des abords des voies de circulation ( pistes, routes…). Il est aussi question de renforcer les investigations pour l’aboutissement des enquêtes relatives aux causes des incendies. Ce travail est mené par le HCEFLCD en collaboration avec la Gendarmerie royale, la police et les autorités locales.

On notera également l’utilisation et l’optimisation du recours au système de gestion préventive du risque d’incendies basé sur les cartes «cartes de risque dynamiques» qui permettent de collecter en temps réel l’ensemble des données relatives au sol, à la configuration du terrain, aux espèces végétales et leur inflammabilité, les conditions météorologiques (température, hydrométrie, vents….).

Il s’agit également de recruter et de former le personnel en charge des premières interventions contre les feux de forêts. A l’instar des années précédentes, le HCEFLCD appelle les citoyens et tous les utilisateurs des espaces forestiers (camping, apiculteurs, éleveurs, ouvriers…) à la vigilance pour éviter l’utilisation du feu pendant la période estivale. En cas de départ de feu ou de tout autre indice pouvant occasion un incendie, les citoyens doivent alerter dans les plus brefs délais les autorités compétentes.

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