Société

Incendies de forêts : Le Souss et le Rif en première ligne

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Les services des eaux et forêts sont heureux  de ce que l’été touche à sa fin sans avoir laissé un trop fort goût de cendres. Au Haut-Commissariat on se félicite presque autant qu’au ministère de l’agriculture voisin de ce que septembre et ses nuées frappent aux portes et que la période  des grandes chaleurs soit passée sans trop de dégâts pour le couvert végétal. Pour la 2ème année consécutive, clame-t-on non sans fierté dans les bureaux de l’observatoire des forêts, les incendies ont fait maigre. En tout cas ont–ils fait moins que les quelque 3000 hectares de couvert végétal qui partaient chaque année en fumée avant 2010. Depuis 2 ans, le  feu de forêt prend moins, et le Haut-Commissariat n’est pas loin de considérer que le mérite en revient à sa seule stratégie. A la mi-juillet, indique cette administration, moins de mille hectares ont été perdus. Si on raisonne en linéaire, ce sont au pire 2000 hectares qu’on risquerait de perdre dans l’année. Probablement beaucoup moins si l’on prend en compte le fait que l’arrivée de la saison des pluies au mois de septembre réduit considérablement les risques. Cerise sur le gâteau : les  feux sont de moins en moins destructeurs. En tout cas le sont–ils  au Maroc, avance-t-on,  où un incendie  réduit  actuellement à l’état de cendres  en moyenne 4,5 ha quand il en brûle 5 fois plus dans les autres pays du pourtour méditerranéen. Pour les eaux et forêts, l’explication coule  de source. Si le feu fait moins de dégâts, c’est parce qu’on ne lui en laisse pas le temps. Et si on est capable de faire vite et de tuer le danger dans l’œuf, c’est  parce que le schéma national de lutte contre les incendies de forêt va plus vite que le vent. Les services des eaux et forêts ne sont pas peu fiers de ce dispositif où assumant le rôle de cheville ouvrière, ils font front commun avec la météo, l’armée, la gendarmerie, les forces auxiliaires… «pour s’informer des risques potentiels,  mettre en défens quasiment dès le constat du départ du feu, freiner la progression du sinistre par épandage de  retardants, circonscrire et enfin maîtriser en réduisant à néant les fumerons, ces retours de flammes à retardement  qui couvent sous la cendre et qui souvent attaquent derrière les lignes  quand on a la tête ailleurs». Point nodal du système : la prévention du risque. Côté  cour, c’est la lecture quotidienne et fréquente des bulletins de la météorologie nationale avec examen de la  situation climatique, étude de la  vitesse du vent, du degré hygrométrique et de la  sécheresse ambiante, voire de la nature des activités humaines alentour.  Côté jardin, il y a des zones à sinistrabilité plus marquée que d’autres. Les experts des eaux et forêts le relèvent sans véritablement y accorder trop d’importance. Pourtant le phénomène était déjà présent dans l’assertion qui voulait que les incendies de forêt au Maroc soient 5 fois moins destructeurs qu’ailleurs sur le pourtour méditerranéen. Si le fait est avéré, c’est sans doute aussi qu’il y a 5 fois moins d’arbres. Mais il y a plus grave. Les services des eaux et forêts reconnaissent que certaines régions sont plus exposées que d’autres. Il se trouve que ce sont les zones du Rif et du Souss; deux aires où le couvert végétal est également  menacé par la surexploitation. Ce sont de surcroît les régions les plus excentrées par rapport à l’aire de la logistique directe des eaux et forêts. Si elles sont capables de déplacer leur centaine de véhicules mobiles et leurs 2 canadairs en n’importe quel point névralgique, cette action n’est pas aisée dans l’Anti-Atlas et le Rif. Deux régions qui ont battu des records d’incendie l’année dernière.

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