Chaque fois d’énormes dégâts matériels sont occasionnés, et dans certains cas, des morts et des blessés. Des bilans lourds qui interpellent à plus d’un titre. Vendredi dernier, quelque cinq cents baraques ont été complètement détruites par un incendie qui s’est déclaré à la Joutia d’Aït Melloul, dans la préfecture d’Inzegane, peu avant la rupture du jeûne. Le feu s’est déclaré vers 17h30 au moment où les marchands s’apprêtaient à quitter les lieux qui connaissaient à cette heure une affluence moins importante que d’ordinaire, ce qui a permis d’éviter le pire, selon des témoignages recueillis sur place. Les dégâts subis par les commerçants sont énormes, a indiqué un conseiller municipal, de la commune urbaine de Aït Melloul, qui a déploré l’insuffisance de moyens à la disposition de la protection civile pour faire face à une telle situation.
L’absence de bouches d’incendie aux alentours de la Joutia a compliqué la tâche des éléments de la protection civile qui ont du s’approvisionner en eau loin du lieu du sinistre. Le dimanche 30 octobre un autre sinistre frappe les commerçants de Fès. En effet, cent soixante baraques ont été ravagées par un incendie qui s’est déclaré au marché Lakli’a de Bab Ftouh. Selon les premiers éléments de l’enquête, une bonbonne de gaz serait à l’origine de l’incendie au marché Lakli’a, situé près d’un dépôt de bouteilles de gaz de 13 et 3,5 kilogrammes.
La même source, qui affirme que le dépôt contenait environ 2.000 bonbonnes de gaz, a précisé que les éléments de la protection civile ont pu maîtriser le feu, non sans difficultés, vu les moyens de bord. Dans la même ville, il y a quelques mois, un autre incendie, dû également à une bonbonne de gaz, a ravagé plusieurs baraques, provoquant d’énormes dégâts matériels. Pratiquement dans toutes les villes du royaume, Casablanca, à Derb Ghallef, Lokréaâ, Mahammadia, Salé, Inzegane, Nador, ces genres d’incendies dans des lieux pareils, marchés aux puces, sont devenues monnaies courantes. Les installations des échoppes sont souvent effectuées de manière non réglementaire et sans mesures de sécurité contre ces catastrophes, notamment en ce qui concerne le réseau électrique qui alimente l’ensemble du marché, en plus de l’utilisation des bonbonnes de gaz, soit pour l’éclairage, soit pour la préparation du thé, etc. Et lorsque le drame arrive, la thèse du court-circuit ou de la bonbone de gaz refait surface. La question qui se pose est que tout le monde, communes et services des préfectures, sait la situation de ces marchés et n’ignore pas que les commerçants utilisent des bonbonnes de gaz sans précaution. En plus tous ces commerçants paient des redevances aux communes, taxes ou loyers. Tant qu’il n’y a pas de problèmes, les communes ferment les yeux sur cet état de choses, en continuant, bien entendu, de bénéficier des différentes taxes engendrées par cette activité. Et lorsque la calamité arrive, ce sont les commerçants qui en paient le prix. A qui incombe la responsabilité de ces drames qui risquent de devenir de simples faits divers ? Telle est la question que se posent les habitants limitrophes des lieux en question.