Société

Instaurer la culture des espaces verts

Depuis dimanche dernier, les bus de transport en commun ne s’arrêtent plus aux places de la Concorde et de Oued Almakhazine à Casablanca. L’objectif de cette opération qui sera généralisée à d’autres zones de la wilaya, notamment les places Maréchal et Sraghna, est de décongestionner la circulation et surtout d’atténuer la pollution résultant d’une grande concentration de bus dans ces places. Les travaux sont en cours pour les transformer en espaces verts. Une décision qui vient à point nommé.
Il faut dire que la ville de Casablanca, compte tenu du nombre de ses habitants, des véhicules qui sillonnent ses boulevards chaque jour et des unités industrielles installées dans certains quartiers résidentiels, a du mal à respirer. Les poumons verts de la ville où se retrouvaient dans le temps les amoureux de la nature ont été altérés, non pas par les parasites et l’assèchement mais par le facteur humain et l’inflation vertigineuse du secteur immobilier. Plusieurs boulevards casablancais ont perdu leur charme. Le doux vert du feuillage des arbres, les innombrables espèces de plantes et l’environnement gai et rendant heureux, a cédé le pas à la rigueur du soleil, à la laideur du béton et à la banalité de l’asphalte.
L’exemple le plus frappant se trouve au Boulevard Ba H’mad, quartier du Belvédère.
Depuis des années, le patrimoine floral et forestier de la capitale économique du pays va de mal en pis. Il n’y avait pas de vraies plantations qui permettraient à la ville de ne plus s’étouffer.
Et ce qui existait déjà est mal entretenu, non rajeuni. Le parc de la Ligue arabe, par exemple, est en délabrement continuel. Ses pelouses, qui ont été transformées en terrains de foot, faute de gardiens et d’entretien, disparaissent peu à peu.
Et le revêtement des allées n’a jamais été refait depuis l’époque coloniale. Pis encore, ce prestigieux espace est en passe de devenir un lieu de délinquance par excellence. Le parc « Sindibad » n’a pas échappé à la règle. L’ancienne « Forêt de Sidi Abderrahmane » a subi un déboisement incroyable.
La forêt de Bouskoura, à son tour, connaît le même sort, sinon pire. Mal entretenue, elle se trouve dans un état lamentable. La même constatation reste de mise, presque dans tous les petits espaces verts : la “Arsat” de Bab Jdid, le parc Murdoch, la place Maréchal, Sidi Bernoussi, Aïn Chok, etc.
Dernièrement, le wali de la région de Casablanca, Driss Benhima a annoncé, lors d’une rencontre avec la presse, sa politique des espaces verts et la prochaine récupération de la Casablancaise.
Chose qui permettrait à la ville, où la pollution atmosphérique franchit le seuil de l’urgence dans certaines zones, de mieux respirer. Plus que jamais, les espaces verts jouent un grand rôle dans les équilibres atmosphériques.
Le grand Casablanca n’a pas encore perdu la bataille. Dans une ville qui se veut moderne, ouverte sur sa population, il est temps d’instaurer la culture du jardinage et de réhabiliter le métier de jardinier.

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