L’usage d’Internet est de nos jours une évidence. Cet outil a réussi à s’imposer comme moyen primaire d’information et de communication. Accessible pratiquement à tous les foyers, Internet est désormais une arme à double tranchant. Prisé généralement par la population juvénile, Internet a revêtu une dimension plus attractive que ludique ou éducative. Autre face du revers, une addiction incurable qui sévit dans les rangs des adolescents. Et par conséquence, l’impact de cette dépendance est considérable notamment sur le comportement estudiantin de l’enfant. En premier constat, les familles s’abonnent à Internet afin d’initier leurs enfants aux différentes ressources éducatives fournies par cet univers binaire. Cependant, ils ne tardent pas à s’apercevoir qu’il s’agit d’une drogue néfaste menaçant la vie intellectuelle de leurs petits. Face à cette situation, nombreux sont les parents qui tirent la sonnette d’alarme. Les proches se plaignent des innombrables heures écoulées par leurs enfants devant les écrans d’ordinateurs. Alibi: recherches, exercices en ligne ou bien échange d’information entre camarades de classe. Or, la majorité des mineurs délaissent leurs cours en faveur des réseaux sociaux et applications de discussions instantanées. L’emploi du temps occupé par l’usage d’internet varie de 5 à 16 heures par jour, et ce en fonction de la disponibilité de l’enfant. «Dès qu’il rentre à la maison, l’enfant saute sur son ordinateur sans même prendre une petite heure de pause après une longue journée à l’école», révèle Naima Herrak, enseignante dans un collège à Casablanca. Et d’ajouter que «perdu dans sa toile, l’enfant consacre peu de temps à ses devoirs, voire il oublie de les effectuer». L’enfant internaute néglige également ses heures de sommeil. Outre les devoirs bâclés, il se présente à l’école dans un état de fatigue et un manque de concentration apparents. Ainsi, les mauvaises notes s’accumulent engendrant un échec flagrant et une perte d’estime de soi. L’usage défaillant d’Internet introduit également la passivité et la lassitude. «En tant qu’encadrant, nous remarquons une détérioration des capacités intellectuelles de nos élèves. En se livrant à la toile, les élèves ne lisent plus et ne consentent aucun travail personnel», souligne Mme Herrak. Compte tenu de la consistance d’informations fournies par ce média, les élèves optent pour la facilité notamment en matière des recherches académiques et exposées. Ils n’hésitent en aucun moment de présenter un travail pré-élaboré et téléchargé en quelques minutes avant sa présentation à l’enseignant. «On se retrouve avec des recherches dupliquées. Nous avons beau les initier à une méthodologie de travail loin du plagiat, mais ils s’attachent toujours à Internet comme source d’information. Ce qu’ils ignorent le plus est que l’Internet n’a jamais été une source fiable de données vu le fait que certaines informations ne sont pas tout le temps actualisées», relève l’enseignante. Soulignant que «le corps professoral, enseignants et professeurs universitaires, s’active corps et âme afin de lutter contre cette forme de plagiat». Cependant cette lutte doit commencer principalement du foyer. Les parents doivent initier leurs enfants à adopter un comportement sain. Pour remédier à l’utilisation à outrance d’Internet, les parents doivent aider leurs enfants à identifier la nature de leur besoin sur Internet.
De même, ils doivent les accompagner durant les heures de connexion afin de les guider et leur fournir des explications sur le thème recherché. Afin d’éviter que leurs enfants sombrent dans une dépendance virtuelle, les familles doivent entamer, avec eux, des discussions franches sur leurs préférences et activités dans ce monde numérique et surtout d’imposer une limite de temps réservée à la toile. Toutefois, les parents marocains ne maîtrisent pas, en majeur partie, l’outil informatique. Pour pallier à cette situation, il est indispensable qu’ils alimentent les acquis intellectuels de leurs enfants, en leur offrant des livres à résumer ou les inviter à découvrir le monde des expositions et manifestations culturelles.