Intoxications : 4.225 cas recensés au Maroc en 2022

Durant l’année 2022, 4.225 cas d’intoxication et 30 décès ont été notifiés par le Centre Antipoison du Maroc (CAPM), un chiffre en baisse de 32% par rapport à 2021. Les médicaments sont la première cause d’intoxication. Les détails.

Le Centre Antipoison du Maroc (CAPM) a publié récemment son rapport de toxicovigilance au titre de l’année 2022. Il ressort de ce rapport que le CAPM a reçu 4.225 déclarations de cas d’intoxication en 2022 (en dehors des piqûres et envenimations scorpioniques), soit une diminution de 31,88% par rapport à l’année 2021. Selon le CAPM, l’année 2022 a connu l’enregistrement de 30 cas de décès, soit une mortalité de 0,08 pour 100.000 habitants et une létalité générale de 0,71% contre 0,40% en 2021. Notons que le nombre total des cas d’intoxication enregistrés au niveau national de janvier 1.980 au 31 décembre 2022 s’est élevé à 230.475. L’incidence globale des intoxications en 2022 était de 11,4 pour 100.000 habitants. L’incidence la plus élevée des déclarations a été enregistrée au niveau de la région de Beni Mellal- Khénifra (17,9 pour 100.000 habitants), suivie de la région de Laâyoune-Sakia El Hamra (17,6 pour 100.000 habitants). L’analyse de la gravité a montré que les signes d’intoxication étaient prononcés (grade 2) chez 38,7% des cas. Le CAPM fait remarquer que les grades extrêmes, tels que le grade 0 (18,4%) représentant l’absence de signes ou des signes non liés à l’intoxication, et le grade 4 (0,4%) correspondant aux décès, étaient plus faibles. Par ailleurs, l’évolution était inconnue chez une part significative des cas (36%). Les adultes sont plus exposés avec 43,9% des cas. L’âge médian des intoxiqués était de 17 ans et le sex-ratio (M/F) était de 0,88, donc avec une prédominance féminine. Les cas d’intoxications déclarés se sont produits essentiellement en milieu urbain (82,7%) et à domicile (85,8%), dans des lieux publics (10,7%) ou dans d’autres lieux (milieu professionnel, prison, écoles et institutions de santé) dans 3,5% des cas. Ces intoxications se sont produites dans une circonstance accidentelle dans 74,68% des cas et sous forme isolée dans 86,1% des cas.

Les médicaments toujours en tête
Le CAPM a recensé 1.647 cas d’intoxications médicamenteuses aiguës au cours de l’année 2022 représentant ainsi 39% des intoxications. Le nombre de décès dus à ces intoxications était de 5 cas avec un taux de létalité de 0,3%. La région la plus représentée était Rabat-Salé-Kenitra (20,5%), suivie de Casablanca-Settat (17,6%) puis Fès-Meknès (13,3%) et l’Oriental (11,6%). La moyenne d’âge des intoxiqués était de 17,1 ans. Les tranches d’âge les plus représentées étaient celle de l’adulte (35,5%) et du bébé marcheur (32,8%), suivie de l’enfant (13,2%). Ces intoxications sont survenues particulièrement en milieu urbain (91,3%) et particulièrement à domicile (70,5%). La circonstance accidentelle prédominait dans 61,6% des cas et la circonstance suicidaire a représenté 37,6% des cas. L’intoxication médicamenteuse était sans gravité chez 34,9% des cas. Viennent ensuite les aliments avec 575 cas (13,6%) et 2 décès. Parmi ces cas d’intoxication, 42,2% étaient collectives. Les régions les plus représentées étaient Béni Mellal-Khénifra (37,4 %), Souss-Massa (13,5%) et Drâa-Tafilalet (11,3 %). Les aliments les plus incriminés étaient les produits laitiers (13,2%), poisson et produits de la pêche (6,6%). Les produits étaient inconnus dans 44% des cas. La tranche d’âge la plus représentée était celle des adultes avec 40 % des cas et les enfants ( 29,2%). Ces intoxications sont survenues surtout en milieu urbain (59%) et à domicile (38%) ainsi que dans un lieu public (24% des cas). L’intoxication était de gravité modérée dans 79,7%, sévère avec risque vital dans 2% et le décès a concerné 2 cas, avec un taux de létalité de 0,35% des cas. En troisième position figurent les intoxications par les pesticides et les produits agricoles. Le CAPM a recensé 462 cas d’intoxication par les pesticides. Ces derniers ont représenté 10,9% de l’ensemble des intoxications déclarées. La région la plus représentée était la région de Rabat-Salé-Kenitra (24,2%), suivie par les régions de Casablanca-Settat et Fès-Méknes avec 12,7%, la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima avec 11%, puis Marrakech-Safi (4,7%) et Beni Mellal-Khénifra (8%). Les pesticides les plus incriminés étaient les pyréthrinoïdes (11,9%), les organophosphorés (7,4%) puis l’alphachloralose (6,2%). Par ailleurs, 74,5 % des pesticides avaient une composition inconnue. Ces intoxications sont survenues particulièrement en milieu urbain (53,7%) et sont survenues surtout à domicile (66,6%). La circonstance volontaire prédominait (45,4%). L’intoxication était surtout de gravité modérée (36,1%) avec évolution favorable dans 53,4%. Le taux de létalité était de 1,52% avec 7 décès . Les intoxications par les produits gazeux arrivent en quatrième position avec 373 cas (8,8%). Le gaz le plus impliqué dans ces cas d’intoxication est le monoxyde de carbone. Les intoxications par le monoxyde de carbone prédominent avec 335 cas (90,54%), suivis de 16 cas d’intoxication par le butane (4,77%). Les régions les plus touchées sont Tanger-Tétouan-Al Hoceima avec 161 cas (43,51%), suivie de la région de Beni Mellal-Khénifra avec 82 cas (22,16%) et la région de l’Oriental avec 41 cas (11,08%). Parmi ces intoxications, 198 cas sont survenus à domicile (53,51 %) avec prédominance en milieu urbain (70,54 %) . Cinq décès ont été notifiés, soit un taux de létalité de (0,01%), tous imputés au monoxyde de carbone.