Les médicaments toujours en tête
Les intoxications sont en légère hausse au niveau national. Selon le Centre antipoison du Maroc (CAPM), 16.906 cas ont été notifiés en 2017 contre 16.843 cas en 2016, ce qui représente une hausse de 0,38%. Dans son rapport, le CAPM fait remarquer que ce chiffre ne comprend pas les piqûres et envenimations scorpioniques qui ont représenté à elles seules 27.944 cas. Quant au nombre de décès, le Centre a recensé 122 cas, soit une mortalité de 0,35 pour 100.000 et une létalité de 0,72%. Parmi les causes des intoxications, celles par les médicaments arrivent en tête avec 4.108 cas contre 4.697 en 2016, soit une baisse de 12%. Signalons que 4 cas de décès ont été enregistrés. La circonstance accidentelle représente 65% des cas et la circonstance suicidaire (35% des cas). Ces intoxications sont survenues particulièrement en milieu urbain (86,6%) et surtout à domicile (98,9%). Dans la majorité des cas, l’intoxication était de gravité modérée. Les adultes et les bébés marcheurs sont les plus touchés par ce type d’intoxication avec respectivement 47,7 et 22,9% des cas.
En seconde position, on retrouve les intoxications alimentaires avec 2.656 cas dont 43,7% sont des cas collectifs. Parmi les éléments les plus incriminés on retrouve la viande et les produits carnés (25,8%), les produits laitiers et similaires (17,1%), les aliments composites (13,4%) puis le poisson et les produits de la pêche (10,6%). Dans son rapport le CAPM relève 8 cas de décès. Ces intoxications sont survenues surtout en milieu urbain (77,2%) et à domicile (70,8%). La tranche d’âge la plus représentée était celle de l’adulte (51,5%) suivie de l’enfant (26,5%). Pour ce qui est des intoxications par les produits gazeux qui arrivent en troisième position, 2.500 cas ont été recensés. Le gaz le plus impliqué dans ces cas d’intoxication est le monoxyde de carbone dans 91,6% des cas, suivi du gaz propane dans 2,8%, les bombes lacrymogènes et le gaz butane dans 1,3% chacun. En 2017, 9 cas de décès ont été signalés. Ils sont tous imputés au monoxyde de carbone.
Le CAPM estime que ces chiffres restent en dessous de la réalité dans la mesure où les décès qui se produisent à domicile échappent au système de déclaration du Centre. Pour leur part, les intoxications par les animaux venimeux ont représenté 1.738 cas. Concernant les intoxications par les pesticides, 1.705 cas ont été notifiés en 2017. Au total, 43 intoxiqués sont décédés. Les groupes chimiques des pesticides les plus rencontrés étaient les organophosphorés (58%), suivis de l’alphachloralose (16%) et des pyrétrénoides (12%). S’agissant des produits d’entretien ménagers, le CAPM a recensé 830 cas d’intoxication. Les produits d’entretien ménagers responsables étant l’eau de javel (62,5%) et l’esprit de sel (6, 8%). Deux cas de décès ont été signalés. Pour leur part, les intoxications par les produits industriels ont représenté 730 cas et 1 décès. Le produit industriel le plus incriminé était le diluant dans 34,8% des cas. Pour ce qui est des intoxications par les drogues, 339 cas ont été notifiés. Notons que les intoxications par les plantes ne sont pas négligeables avec 197 cas enregistrés. Les produits incriminés sont le ricin, Lharmel, l’huile de cade, Lmkhinza et Zrît lkattan. Quatre cas de décès ont été signalés, à savoir 3 enfants âgés tous de 9 ans et une femme de 40 ans. En examinant la répartition des déclarations des cas d’intoxication selon les régions, on constate que l’incidence la plus élevée des déclarations a été enregistrée au niveau de la région de Laâyoune-Sakia El Hamra (131,79 pour 100.000 habitants), suivie de la région de Beni Mellal-Khénifra (77,02 pour 100.000 habitants) et de la région de Rabat-Salé-Kénitra (76,85 pour 100 000 habitants). L’incidence des déclarations par les professionnels de santé était de 261,92 par 1.000 professionnels de santé et celle du public était de 31,63 déclarations par million
d’habitants.
