Le Bureau de l’Unesco pour le Maghreb dresse un état des lieux
«La moyenne mondiale est de 100 journées d’école perdues à cause de la pandémie et des fermetures d’école. Ainsi dans les cinq pays du Maghreb, ce sont en moyenne 79 journées dont ont été privés les élèves et les étudiants, avec des variations notables entre l’Algérie (67 jours) et la Mauritanie (92 jours)». Ce sont les données annoncées par le Bureau de l’Unesco pour le Maghreb, à l’occasion de la 3ème édition de la journée internationale de l’éducation. Selon la même source, ces pertes d’apprentissage sont encore très présentes, affectent particulièrement des systèmes d’éducation et de formation déjà en péril de ne pas atteindre les cibles de l’Objectif de développement durable 4.
Ainsi d’après les données de l’Unesco, la fermeture des écoles, des universités et autres établissements d’enseignement, ainsi que l’interruption de nombreux programmes d’alphabétisation et d’apprentissage tout au long de la vie, ont bouleversé la vie de 1,6 milliard d’apprenants dans plus de 190 pays.
«Partout, les gouvernements ont rapidement proposé des solutions de remplacement, mais au moins un tiers des apprenants de par le monde n’ont pu accéder à l’enseignement à distance, tandis que, selon les estimations, près de quatre mois de scolarité ont été perdus dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure contre six semaines dans les pays à revenu élevé», relève-t-on.
Accompagner les enseignants et tous les acteurs de l’équipe éducative
Pour le Bureau de l’Unesco pour le Maghreb la pandémie a amplifié d’une part les inégalités sociales, économiques et numériques. «Toute une génération s’expose au risque d’une catastrophe éducative, mais elle a également fait ressortir à quel point l’éducation jouait un rôle central dans toutes les sociétés, en tant que bien public commun et fondement de la cohésion sociale, du bien-être et des possibilités d’action», souligne-t-on. Dans ce contexte, la même source recommande à cet effet que les systèmes résilients doivent accompagner les enseignants et tous les acteurs de l’équipe éducative à être mieux armés et protégés afin d’assurer la continuité éducative. «Les jeunes, force vive du Maghreb, doivent notamment être aidés dans leur acquisition des compétences nécessaires à leur transition vers le marché du travail, et à être des citoyens du XXIème siècle acteurs du développement de la paix», note-t-il.
Ceci étant, face aux perturbations causées par la pandémie, la même source note que l’Unesco a débloqué et inspiré de nouveaux partenariats, comme en témoigne la Coalition mondiale pour l’éducation de l’Unesco, qui a fédéré 160 partenaires depuis son lancement en mars 2020. «Cette dernière rassemble diverses organisations résolues à mener des actions de sensibilisation et de mobilisation en faveur de l’éducation, illustrées entre autres par la campagne «Sauvez notre avenir». Elle a été le moteur de la coopération intergouvernementale dès les premiers jours de la crise», souligne-t-on. Et de mentionner qu’à travers «l’Académie, l’Unesco met à la disposition de ses pays membres les contributions de partenaires de la Coalition spécifiquement dans le domaine des compétences pour l’employabilité, avec l’objectif de former un million de jeunes et d’adultes d’ici juillet 2021».
Intensifier la collaboration et la solidarité internationale
En ce qui concerne l’enseignement à distance, le Bureau de l’Unesco pour le Maghreb a fait savoir qu’au Maroc et en Tunisie, à travers la plateforme PIX, «plus de 30.000 bénéficiaires jouissent ainsi d’un positionnement de leurs compétences numériques et de parcours pour renforcer ces dernières, tandis que les acteurs nationaux bénéficient de formations pour concevoir et déployer les campagnes». La même source appelle en effet à l’intensification de la collaboration et la solidarité internationale en vue de placer l’éducation et l’apprentissage tout au long de la vie au centre des efforts de relance et de transformation vers des sociétés plus inclusives, plus sûres et plus durables. «Il est temps d’investir afin de mieux adapter les systèmes éducatifs du monde entier à la réalité de l’interdépendance que la pandémie a précipitée, et de faire de l’éducation un moyen de promouvoir la justice sociale, la paix, le respect de la diversité, les droits de l’Homme et les valeurs démocratiques», préconise-t-il.
[box type= »custom » bg= »#fddeef » radius= »5″]Une célébration sous le signe de l’innovation
La Journée internationale de l’éducation, célébrée ce 25 janvier, sera axée sur trois thèmes principaux : les héros de l’apprentissage, l’innovation et le financement. Elle sera organisée en partenariat avec le Bureau de liaison de l’Unesco à New York, le siège de l’ONU, le Partenariat mondial pour l’éducation et le Centre d’études interdisciplinaires (CRI), et pourra compter sur la présence de partenaires de la Coalition mondiale pour l’éducation. Dans l’esprit de cette Journée, le CRI et l’Unesco coordonnent le #LearningPlanet Festival – ou «Festival de l’Apprendre», destiné à célébrer l’apprentissage dans tous les contextes et à partager les innovations permettant de réaliser le potentiel de chaque apprenant, quelles que soient les circonstances dans lesquelles il se trouve. À cette occasion, le CRI annoncera également les noms des gagnants du concours de rédaction «Le Petit Prince».
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