Levée de boucliers de nombreuses organisations sociales et non gouvernementales ainsi du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE). Les organisations et le parti ont dénoncé, mardi, l’annonce par les autorités locales de la ville occupée de Melillia de mesures d’expulsion à l’encontre de mineurs marocains ayant commis des délits. Au lieu de menacer les familles des mineurs marocains impliqués dans des délits d’expulsion, les ONG ont placé le gouvernement espagnol devant ses responsabilités, lui demandant de promouvoir un programme de réinsertion de ces mineurs.
Le président du comité espagnol de l’UNICEF, Francisco Gonzalez Bueno, a estimé que cette mesure est en contradiction avec les intérêts suprêmes du mineur, alors que le porte-parole de l’Association des travailleurs immigrés marocains en Espagne (ATIME), Mustapha M’rabet, la considère carrément comme étant «inconstitutionnelle».
La centrale syndicale commissions ouvrières s’est inscrite dans cette vague de protestations, rejetant l’initiative gouvernementale espagnole de recourir à l’expulsion de familles marocaines en situation régulière en Espagne, sous prétexte que leurs enfants mineurs sont impliqués dans des délits. Pour sa part, la Commission espagnole d’aide aux réfugiés considère que cette mesure viole carrément le principe de la légalité. Le leader du PSOE, José Luis Rodriguez Zapatéro, qui se trouvait dans la ville occupée de Sebta au moment de l’annonce, a tout de suite critiqué cette mesure. Son parti a annoncé, mardi en fin d’après-midi, qu’il comptait demander au premier vice-président du gouvernement et ministre espagnol de l’Intérieur d’expliquer à la Chambre basse les fondements légaux de cette mesure.