Société

La curiosité mortelle

Le chef de la brigade de la Gendarmerie Royale d’El Brouj, province de Settat, vient de terminer sa réunion avec ses éléments, ce matin du lundi 29 avril 2002.
Soudain, il fut surpris par un jeune homme qui vient se présenter devant lui : «C’est moi, Mustapha, que vous recherchez depuis quelques jours…».
Le chef s’est contenté de lui dire de s’asseoir et de relater son histoire.
Mustapha est né en 1974 à El Brouj. Quand il a terminé ses études primaires, sa famille s’est rendu à Settat. Là, son père l’a mis entre les mains d’un cordonnier pour qu’il apprenne le métier. Quand il est arrivé à l’âge de vingt et un ans, il s’est marié avec Fatima, une fille de sa région âgée de dix-sept ans. A défaut de moyens lui permettant de vivre indépendamment avec sa femme, il a occupé une chambre avec ses parents. Plus d’une année plus tard, un enfant est venu égayer leur foyer. Ils étaient très contents et très heureux. Les parents ont accueilli, leur petit-fils avec une grande joie.
L’enfant est arrivé à ses trois printemps. Sa mère commence à se révolter, à s’énerver, à se disputer avec son mari, avec sa belle-mère, son beau-père et ses belles-soeurs et beaux-frères. «Je ne peux plus supporter de vivre sous le même toit avec tes parents, tes frères et soeurs…Je ne les supporte plus…», avouait-elle souvent à son mari.
«Mais je ne dispose pas d’argent suffisant pour louer au moins une chambre…», lui répondait-il.
Fatima ne voulait rien entendre. Elle avait une seule idée en tête : vivre seule avec son mari et son petit enfant. Mustapha l’apaisait à chaque fois en lui promettant qu’il ferait son possible pour résoudre ce problème. Mais en vain.
«Je vais me rendre chez mes parents et le jour où tu auras ton propre foyer je reviendrai…», lança-t-elle un jour à son mari.
Mustapha n’a pas réagi. Il est resté perplexe après son départ. Un mois plus tard,il l’a rencontrée au Souk hebdomadaire d’El Brouj.
«Pourquoi tu es têtue…Il faut que tu retournes chez toi…Qu’estce que tu fais maintenant chez tes parents ? Notre enfant a besoin de nous deux…», lui a-t-il confié. Elle s’est révoltée, elle a commencé à crier, à l’insulter : «Tu n’es même pas capable d’avoir ton propre foyer… En plus, ce n’est pas à moi qu’il faut parler, mais à mon frère, Mokhtar…».
Effectivement, Mustapha s’est rendu chez ses beaux-parents. «Je dois te parler, on doit trouver une solution à ce problème…», demanda-t-il à sa belle-mère. «Je ne peux rien te dire…Il n’y a que Mokhtar qui peut s’arranger avec toi…», lui a-t-elle répondu.
Mokhtar n’a pu retenir ses nerfs quand il a remarqué Mustapha. «Tu dois sortir de chez nous, nous n’avons rien à te dire…» lui dit-il en le poussant vers l’extérieur. Mustapha refuse de sortir : «Je ne sortirai qu’avec ma femme et mon enfant…».
Mokhtar s’énerve, va à la cuisine puis revient avec un couteau. Il avance vers Mustapha, tentant de le menacer. Le couteau glisse de sa main, tombe par terre. Mustapha s’en est rapidement saisi. Et en un clin d’oeil, il lui a asséné deux coups. Mokhtar rendit l’âme sur-le-champ et Mustapha disparut avant de se présenter devant les enquêteurs quelques jours plus tard.
La Cour d’appel a rendu son verdict quant au dossier n°194/02 en condamnant Mustapha à 20 ans de réclusion.

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