La dépollution du bassin de Bouregreg en marche

A travers la réalisation de plusieurs stations d’épuratio

Traitement
Pour dépolluer le bassin du Bouregreg, Rabat Région Aménagements travaille sur la réalisation de plusieurs stations d’épuration.

Dépolluer le bassin du Bouregreg. C’est l’objectif des projets de mise en place de plusieurs stations d’épuration actuellement en cours dans la région. En effet, la société Rabat Région Aménagements planche sur la construction de ces ouvrages. Il faut dire que les stations d’épuration visent à réduire la nocivité des eaux usées (par voie biologique et/ou physico-chimique) avant rejet dans le milieu naturel (rivières) et donc les assainir avant leur rejet dans les cours d’eau. En phase de prétraitement les eaux usées sont tout d’abord débarrassées des gros déchets puis du sable et des matières lourdes et des substances légères. Elles sont soumises par la suite à un traitement biologique et à la valorisation des boues. Par ailleurs des échantillons sont prélevés aux différents stades du processus d’épuration pour en contrôler le bon fonctionnement et voir si l’eau s’aligne aux standards fixés.

Dimensionnement à l’horizon 2035
Les projets en préparation concernent la réalisation des stations d’épuration des centres Ait Ikkou, Brachoua, Houderrane, Laghoualem, Tarmilet et Tiddas (en filtres plantés de roseaux) ainsi que l’extension de la STEP du centre Ain Sbit. Au niveau du centre Ait Ikkou, les ouvrages sont dimensionnés pour traiter les charges hydrauliques et polluantes à l’horizon 2035. Pour cette station, la charge hydraulique est de 176 m3 /j et la charge polluante est de 81 kg/j. Ainsi, la taille de la station d’épuration de ce centre est de 2.700 Equivalent Habitant (E.H30g). Pour ce qui est du centre Laghoualem, les ouvrages concernés visent à traiter sur la même période les charges hydrauliques de 142 m3/j et la charge polluante qui est de 61 kg/j.

La taille de la station d’épuration du centre Laghoualem est de 2.000 E.H. Du côté du centre Houderrane, les ouvrages sont dimensionnés pour traiter les charges hydrauliques (248 m3/j) et polluantes (107 kg/j) à l’horizon 2035. La taille de la station d’épuration du centre Houderrane atteindrait 3.600 E.H. Concernant le centre Tiddas, les charges hydrauliques et polluantes à traiter à l’horizon 2035 s’élèveraient successivement à 318 m3/j et 150 kg/j. Dans ce sens, la taille de cette station atteint 4.900 E.H à cette même échéance. S’agissant du centre de Ain Sbit, il fera l’objet d’une réhabilitation et une extension.

Ainsi, la capacité de traitement de la STEP existante est d’environ 1.800 EH. Pour l’extension, le procédé d’épuration retenu est le filtre planté de roseau à deux étages et écoulement vertical. De même, les ouvrages sont aménagés pour traiter les charges hydrauliques de 221 m3/j et polluantes de 110 kg/j à l’horizon 2035. La taille de cette station d’épuration y compris l’extension du centre Aïn Sbit à l’horizon 2035 est de 3.600 E.H. Quant au centre Tarmilet, les données de la société Rabat Région Aménagements dévoilent que la taille de cette station à l’horizon 2035 serait de 800 E.H avec un traitement des charges hydrauliques et des charges polluantes qui atteindraient respectivement 53 m3/j et 23 kg/j. La réalisation de ces projets doit répondre à plusieurs critères. Ainsi, les eaux épurées à la sortie de la station d’épuration doivent respecter les concentrations maximales conformes à la norme marocaine relative aux déversements d’eaux usées domestiques dans un milieu récepteur.

Procédés utilisés
L’épuration des eaux usées repose sur plusieurs phases de traitement opérées par les STEP. Le processus adopté dans le cadre des projets dans le pipe au niveau du bassin de Bouregreg se fonde sur des procédés spécifiques recevant l’eau de façon séquentielle. Dans ce sens, Rabat Région Aménagements explique que la filière «filtre planté de roseau à écoulement vertical» se classe parmi les filières de traitement biologique aérobie (c’est-à-dire qui a besoin de l’oxygène de l’air pour fonctionner) à culture fixées sur support (gravier, sable et racine des roseaux). Ce système est composé de deux étages, chaque étage étant lui-même composé de plusieurs filtres. Le premier étage est constitué de 3 filtres, le deuxième de 2 filtres.

Le filtre vertical est alimenté par bâchée en surface sur le 1 er étage constitué par une masse filtrante en graviers fins, l’effluent brut arrive au premier étage après le dégrillage (opération qui consiste à débarrasser les eaux usées des polluants solides). «Le liquide percole au travers des graviers, puis est collecté au fond du filtre par une couche drainante constituée de gros graviers, disposés autour d’un réseau des tuyaux de drainage. Ce réseau est connecté à l’atmosphère par des cheminées d’aération. L’oxygénation ou le transfert d’oxygène est assurée par diffusion et convection (Diffusion est liée aux gradients de concentration d’oxygène entre l’atmosphère et le massif filtrat, Convection est liée aux mouvements d’air dans le massif filtrant et des eaux pendant l’infiltration). L’oxygénation permet à la biomasse bactérienne qui se développe dans la masse filtrante et les racines des plantes de dégrader la fraction carbonée et d’assurer une nitrification partielle», détaille la même source.

Le deuxième étage affine par la suite la dégradation de la fraction carbonée et assure la nitrification poussée selon les conditions d’oxygénation et de température. «L’optimisation de l’oxygène dans le filtre passe par la répartition uniforme des bâchées sur l’ensemble de la surface du filtre. La période prévue pour le curage des filtres du premier étage est de 11 ans, ces boues seront stockées dans une zone temporaire et évacuées vers la décharge publique. Les refus du dégrilleur sont stockés dans une benne en plastique puis évacués vers la décharge publique», relève-t-on.