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La DGM dévoile son rapport sur l’état du climat au Maroc

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Enregistrant un déficit pluviométrique de 48%, l’année 2023 a été l’année la plus sèche depuis au moins 80 ans. C’est ce que révèle le dernier rapport de la Direction générale de la météorologie qui fait un état des lieux du climat au Maroc et son impact notamment sur l’agriculture.

La Direction générale de la météorologie vient de présenter son rapport 2023 qui décrypte les indicateurs climatiques ainsi que les phénomènes météorologiques extrêmes ayant eu des impacts socio-économiques importants. Ce document met en lumière les tendances climatiques récentes et souligne les défis que pose le changement climatique pour le Maroc. En effet, 2023 se distingue comme l’année la plus chaude jamais enregistrée au Maroc depuis le 20ème siècle. En plus, l’été a été marqué par des records de chaleur, avec des températures dépassant pour la première fois les 50°C. Pour ce qui est de la pluviométrie, 2023 a été l’année la plus sèche depuis au moins 80 ans, avec un déficit pluviométrique de 48%. Concernant les événements météorologiques extrêmes ils ont été variés et nombreux selon les régions, comme l’explique ce rapport. En été, quatre vagues de chaleur, caractérisées par leur intensité et leur durée, ont touché plusieurs régions en particulier la région du Souss où un nouveau record national de températures a été enregistré. En hiver, une vague de froid a touché les zones montagneuses et des chutes de neige exceptionnelles sont tombées sur la région de Ouarzazate. Par ailleurs, des vents forts ont été recensés provoquant des tempêtes de poussière sur certaines régions du Royaume et ont impacté aussi bien la circulation sur les autoroutes que le trafic aérien.

Pluviométrie : Etat des lieux et impacts sur l’agriculture
Les conditions climatiques ont un effet direct sur l’agriculture, notamment en raison de sa dépendance aux précipitations. «En termes de pluviométrie, la campagne agricole 2022-2023 (du 1er septembre au 31 août) a été sévèrement sèche, spécialement pendant les phases critiques du cycle céréalier, et a été accompagnée d’une hausse exceptionnelle des températures. Le Maroc a enregistré un cumul moyen national des précipitations de l’ordre de 134 mm présentant un déficit de 29,22 % par rapport à sa normale climatique, calculée sur la période 1981-2010, classant ainsi la saison agricole 2023 comme la 7ème saison la plus sèche », révèle ce rapport. Et de préciser : « Cette campagne agricole s’est caractérisée par des premières pluies au mois de septembre au niveau des versants sud-est et sur le sud du Haut Atlas. Ces pluies ont été suivies par deux mois à déficit pluviométrique quasi généralisé (octobre et novembre) puis par un mois de décembre où les précipitations ont arrosé les régions situées à l’ouest du Haut et Moyen Atlas avec un écart relatif positif un peu marqué sur le nord-ouest par rapport aux autres régions», notant que le mois de février a enregistré des chutes de neige et des précipitations sur le Haut et l’Anti Atlas et leurs régions avoisinantes. «Cependant, les mois de mars et avril ont été remarquablement secs, notamment sur les zones agricoles du centre et du nord du pays avec des déficits dépassant les 75% par endroits. La température a été anormalement chaude durant les mois de mars et d’avril sur la majeure partie du pays », souligne la même source. S’agissant du déficit pluviométrique à l’échelle des bassins hydrauliques, il s’élève à 47 % au niveau du bassin de Tensift et a varié entre 20 et 39 % sur les autres bassins hydrauliques mis à part celui du sud du pays. Se référent aux données du ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, ce rapport rappelle que la campagne agricole 2022/2023 a connu une hausse de 62% de la production céréalière par rapport à la campagne précédente, malgré des conditions climatiques défavorables et des déséquilibres conjoncturels. Par ailleurs, les réserves des barrages à usage agricole se chiffrent à 3,6 milliards de m³ au 31 août 2023, contre 3,2 milliards de m³ lors de la campagne précédente, soit un taux de remplissage de 26%, contre 23%. Comme le précise la DGM dans son rapport, les impacts notables de cette campagne incluent l’Indice de végétation (NDVI) (un profil nettement inférieur à la moyenne des 20 dernières années, illustrant l’impact sévère des conditions climatiques sur la végétation), les températures (Une variabilité importante des températures minimales et maximales a provoqué des chocs thermiques, perturbant les cycles de production de cultures clés, notamment les tomates en février et les céréales en mars et avril) et les phénomènes climatiques extrêmes (Les vagues de chaleur ont significativement affecté la floraison, la nouaison, et le remplissage des fruits dans les principales filières arboricoles, particulièrement dans les régions de Marrakech-Safi et Béni Mellal-Khénifra).

Des vagues dangereuses détectées
Les côtes atlantiques marocaines situées au nord d’Essaouira jusqu’au détroit de Gibraltar ont connu des vents forts dépressionnaires de force comprise entre 34 à 47 nœuds (63 à 87 km/h), de secteur Sud sur les côtes atlantiques et de secteur Est sur le détroit, et ce durant la journée du dimanche 22 octobre 2023. « Ces vents forts ont été liés à la dépression 986 hPa, qui a évolué sur le proche atlantique ibéro-marocain en balayant la partie nord du Maroc et le détroit. Les vents forts liés à cette dépression ont amplifié davantage les vagues, qui ont enregistré les 22 et 23 octobre 2023 des hauteurs de 4 à 6 mètres sur les côtes atlantiques au nord de Tan-Tan et des hauteurs de 3 à 5 mètres sur le détroit», souligne le même rapport.
Par ailleurs, les côtes atlantiques marocaines situées entre Asilah et Tarfaya ont été intéressées par des vagues dangereuses de hauteur significative comprise entre 4 à 6 mètres et de période de 12 à 17 secondes du dimanche 5 au lundi 6 novembre 2023. Selon la DGM, ces observations ont été prises par les quatre radars HF marine installés aux ports de Temara, Casablanca, El Jadida et Safi. « Ces vagues dangereuses ont été générées par des vents forts de 35 à 45 kt (64 à 83 km/h) soufflant sur un fetch de 3.500 km orienté vers le Maroc, ces vents sont liés à la dépression du Nord Atlantique 965 hPa centrée sur les îles britanniques », précise la même source.

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