Environ 7100 taxis blancs sillonnent les boulevards de Casablanca. Ils allègent, certes, la crise du transport à l’intérieur de la capitale économique, mais, force est de constater que leur délabrement, le non-respect du code de la route par leurs conducteurs et l’excès de vitesse mettent en péril la vie des usagers qui ne peuvent pourtant pas s’en passer.
Aux alentours de l’avenue Mohammed V, l’intersection avec le boulevard Hassan II, certains conducteurs de ces engins blancs bloquent carrément la circulation, notamment pendant les heures de pointe. Les lieux en question sont exploités comme des « places de taxis » avec des courtiers qui crient à haute voix, à gauche et à droite. On dirait qu’on est dans un petit village et non pas au centre de la capitale économique du pays.
L’état de la majorité de ces engins blancs, communément appelé par les Casablancais, « vache folle », laisse à désirer. Il s’agit d’une carcasse à quatre roues, ni plus ni moins, sans aucun confort pour les clients ni encore la sécurité pour eux et pour les autres. Les conducteurs, qui se plaignent du coût de la vie élevé et les nombreux engagements qui les accablent, mensualités de la voiture acquise à crédit, agrément, diesel, frais quotidiens, pièces de rechange et bien d’autres contraintes, font fi du code de la route et des lois en vigueur. Le temps c’est de l’argent, disent-ils pour expliquer l’excès de vitesse. Au diable donc la sécurité des usagers de ce moyen de transport.
Les chauffeurs de taxis, petits ou grands, doivent être normalement des professionnels de la conduite, avant d’avoir le permis de confiance pour exercer le métier de conducteur de taxi. Mais, lorsqu’on constate que leur façon de conduire provoque des accidents parfois mortels on reste perplexe.
La circulation à Casablanca est déjà congestionnée. L’embouteillage est énorme. Et ce sont eux qui doivent contribuer à la fluidité de cette circulation notamment pendant les heures de pointe et non pas le contraire en bloquant certaines artères et en transformant d’autres en boucan d’enfer avec leurs klaxons. Plus de 520.000 véhicules circulent à l’intérieur de la ville de Casablanca, soit 36 % de l’ensemble du parc national, à raison de 150 voitures pour 1000 personnes. Si tous ces véhiculent roulent avec la même vitesse que les taxis blancs, l’on imagine le nombre d’accidents qui seront occasionnés. Le conducteur de taxis transporte six passagers. Il est responsable sur leur sécurité du départ jusqu’à l’arrivée. Rouler à grande vitesse, c’est mettre en péril la sécurité de ces passagers.