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La généralisation des écoles pionnières en marche

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«Une phase pilote sera lancée avec 232 établissements du secondaire au cours de l’année 2024/2025, pour être étendue à 730 établissements au cours de l’année 2025/2026».

Coup d’accélérateur de la labillisation des écoles pionnières. Dans ce sens, un nouveau texte vient d’être adopté par l’Exécutif. Selon le ministère de l’éducation nationale, du préscolaire et des sports, le projet de décret relatif au label «écoles pionnières», adopté en Conseil de gouvernement, est un programme structurant qui vise à améliorer le processus d’apprentissage et hisser le niveau de maîtrise des apprentissages. Ce programme qui ambitionne d’opérer une transformation globale des performances des établissements labellisés se décline à travers plusieurs initiatives majeures portant sur trois axes, à savoir l’élève, l’enseignant et l’établissement scolaire, précise le ministère dans un communiqué. En vertu de ce projet de décret n° 2.44.144, une prime financière sera allouée aux cadres de l’enseignement titulaires de certificats en matière d’approches pédagogiques relevant des établissements scolaires publics portant le label «écoles pionnières», poursuit la même source. Cette prime bénéficiera également aux fonctionnaires qui adhèrent directement à l’ensemble des opérations relatives au processus d’obtention de ce label, et ce après avoir obtenu un certificat de participation aux sessions de formation et contribué à l’appui du projet de l’institution en tenant compte des principes d’équité et d’égalité des chances dans les différentes opérations et mesures relatives à l’obtention dudit label. S’inscrivant dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route 2022-2026 pour une école publique de qualité ainsi que dans le sillage de la concrétisation de l’accord signé le 26 décembre 2023 entre la commission tripartite ministérielle et les représentants des syndicats les plus représentatifs concernant le statut unifié des fonctionnaires de l’éducation nationale, ce projet vise à définir les axes fondamentaux à travers lesquels sont prises les mesures nécessaires à la mise en œuvre du programme «écoles pionnières». Pour rappel, le projet des écoles pionnières est un programme structurel visant à améliorer le processus d’apprentissage par le biais de l’adoption d’une méthodologie multidimensionnelle en mettant en place des conditions de qualité au niveau des établissements de l’enseignement public. Ce programme se base sur nombre d’initiatives clés en vue de créer une transformation globale de ces établissements, s’articulant autour de trois axes, à savoir l’élève, l’enseignant et l’établissement scolaire. Au cours de l’année scolaire 2023/2024, ce projet a été mis en place au niveau de 626 écoles primaires publiques, dans les milieux urbains, semi-urbains et ruraux, avec un nombre de bénéficiaires à hauteur de 322.000 élèves, la participation volontaire et mobilisation de 10.700 enseignants et en faisant appel à 158 inspecteurs pédagogiques pour encadrement et accompagnement.

Objectif : Un tiers d’élèves
L’évaluation préliminaire interne réalisée par les enseignants et le personnel du corps d’inspection, ainsi que l’évaluation qualitative externe réalisée par l’Observatoire national du développement humain, ont révélé des progrès significatifs dans le niveau des apprenants dans ces établissements, grâce au travail de l’équipe pédagogique et administrative, en plus de la grande importance de la mobilisation des acteurs impliqués dans la réussite du projet. Une évaluation quantitative externe de l’apprentissage sera réalisée par le laboratoire J-PAL, en collaboration avec l’Université Polytechnique Mohammed VI (UM6P), en plus de l’évaluation des établissements d’enseignement impliqués dans ce projet, qui est actuellement réalisée par l’Instance nationale d’évaluation, relevant du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique.

A la lumière des données positives enregistrées, le ministère s’emploie à élargir progressivement le nombre des «écoles pionnières» de 626 actuellement à 2.626 établissements primaires au cours de la prochaine année scolaire 2024/2025, avec un nombre de bénéficiaires devant atteindre 1.300.000 élèves, soit l’équivalent de 30% des élèves du primaire, avec l’objectif de généraliser ce projet et d’atteindre 8.630 établissements primaires au cours de l’année scolaire 2027/2028. Aussi, une phase pilote sera lancée avec 232 établissements du secondaire au cours de l’année 2024/2025, pour être étendue à 730 établissements au cours de l’année 2025/2026, en vue d’une généralisation pour l’année 2028/2029. A noter qu’en mai dernier, le ministre de l’éducation nationale, du préscolaire et des sports, Chakib Benmoussa, s’est enquis, lors d’une visite au Centre régional des métiers de l’éducation et de la formation de la région Casablanca-Settat, du déroulement d’une session de formation sur les nouveautés pédagogiques des «écoles pionnières». Cette visite a été l’occasion de s’enquérir du déroulement des ateliers d’échange qui visent à doter les inspecteurs pédagogiques impliqués dans le projet «écoles pionnières» de nouvelles méthodes pédagogiques et d’approches efficaces.
Au cours de ces ateliers, plusieurs activités sont proposées dans le but de surmonter les difficultés d’apprentissage des élèves dans les trois matières de base du cycle primaire. M. Benmoussa a également assisté à nombre de cours programmés, dont bénéficient 59 inspecteurs pédagogiques de la région Casablanca-Settat, sur 407 inspecteurs bénéficiaires au niveau national. Ces ateliers s’inscrivent dans le cadre de la préparation de la phase d’élargissement du modèle des écoles pionnières au niveau primaire, à travers l’implication de 2.000 nouveaux établissements d’enseignement public à travers le Royaume au titre de l’année scolaire 2024/2025. Ceci permettra à environ un million d’élèves de bénéficier de ces approches efficaces à la prochaine rentrée scolaire.

Formation
Inspecteurs. Le ministre de l’éducation nationale, du préscolaire et des sports, Chakib Benmoussa, a souligné l’importance de ces ateliers de formation, notant qu’une opération de formation théorique et de terrain a été lancée au profit d’environ 400 inspecteurs supplémentaires. Ces inspecteurs assumeront plusieurs tâches, principalement la formation des enseignants des écoles pionnières prévues pour l’année prochaine, a-t-il expliqué, ajoutant qu’environ 32.000 enseignants seront formés à partir de la fin du mois de mai. M. Benmoussa a, en outre, relevé que la formation des enseignants est la base de la qualité à laquelle le ministère de l’éducation nationale, du préscolaire et des sports aspire pour les écoles pionnières. De son côté, le directeur du Centre régional des métiers de l’éducation et de la formation de Casablanca-Settat, Fadil Douhed, a fait savoir que ce Centre accueille cette semaine cinq ateliers de formation pour préparer les inspecteurs de la région, notant que les inspecteurs bénéficiant de ces ateliers encadreront les enseignants, ce qui permettra au personnel enseignant d’acquérir des compétences pratiques. A cette même occasion, le ministre s’est enquis du déroulement d’une session de formation sur l’enseignement de la langue amazighe au cycle primaire et qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du plan du ministère en la matière visant la généralisation progressive de l’enseignement de cette langue au niveau du primaire, grâce notamment à la mise à disposition de ressources humaines qualifiées. A noter que les ateliers d’échange susmentionnés, organisés du 6 mai au 9 mai, se focalisent sur l’enseignement selon le niveau approprié (TaRL) et la méthode pédagogique explicite, et comprennent des formulations sur le renforcement des capacités des professeurs dans la mise en œuvre de ces approches pour la langue arabe, le français et les mathématiques, ainsi que des mécanismes de suivi, qui combinent les volets théorique et pratique en classe à l’aide d’outils pédagogiques spéciaux qui ont été élaborés à cet effet.

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