L’Organisation mondiale de la santé (OMS) coordonne la lutte contre les maladies infectieuses, y compris la grippe aviaire, mais cette agence de l’ONU dépend dans une large mesure de la bonne volonté et des capacités de détection de ses 192 Etats membres. Son système d’alerte repère toute flambée épidémique et recommande des mesures (vaccination, contrôle aux frontières, restriction des voyages vers la zone affectée). Un réseau spécifique pour la grippe relie 112 laboratoires agréés dans 83 pays. Dans le cas de la grippe aviaire, alerte et analyse rapides sont essentielles car c’est la transformation du virus actuel H5N1 en une souche transmissible entre humains qui donnera le signal de la pandémie redoutée. Cette mutation peut survenir du jour au lendemain si le H5N1 se combine avec le virus humain de la grippe dans le corps d’un animal réceptif comme le porc. « Il nous faut un meilleur système de surveillance », explique Christine McNab, porte-parole de l’OMS. « Nous devons obtenir les résultats (d’analyses) rapidement pour déterminer s’il s’agit du même virus ou d’une nouvelle souche ».
Mais les Etats membres n’ont pas toutes les mêmes capacités ni la même volonté de transparence. La préparation à une pandémie « étant coûteuse, les pays riches sont actuellement les mieux préparés» alors que c’est dans des pays pauvres que le H5N1 s’installe et fait des victimes, constate l’OMS. Pour l’instant, seule une quarantaine de pays ont un plan d’action anti-grippe aviaire, «plus ou moins complet». Pour Margaret Chan, responsable de la grippe pandémique à l’OMS, il faut « aider les pays qui n’en ont pas les moyens à mettre en oeuvre des capacités de surveillance de la maladie, de dépistage des volailles et de réponse au risque de pandémie».