Société

La guerre des frères ennemis

Les dirigeants de l’USFP sont au bout de leurs nerfs et ils ont comme directives de répondre à toute personne qui tenterait de porter atteinte à leur intégrité ; surtout quand les critiques les plus acerbes à l’égard de l’expérience de l’alternance viennent de ceux qui sont censés la défendre.
Certes, les militants de ce parti estiment qu’il est tout à fait normal que les milieux de l’opposition ou de la gauche radicale puissent voir de mauvais oeil l’avènement des socialistes au pouvoir. Les premiers parce qu’ils s’estiment dépaysés dans leur nouveau statut, et surtout pour avoir perdu les privilèges du pouvoir. Les seconds parce qu’il s’agit d’une position quasi naturelle qui fait du combat contre la gauche modérée et de la victoire sur cette mouvance, un passage obligé et une voie incontournable pour le triomphe final de leurs idéaux et idéologie.
Mais quand les cibles les plus envenimées viennent de ceux avec qui ils se partagent le destin, du moins depuis une dizaine d’années, cela devient intolérable et indigeste. Pour l’USFP, l’Istiqlal serait le dernier habilité à critiquer la gestion de l’expérience gouvernementale. Durant le mois du ramadan, Mohamed Elyazghi, avait annoncé que son parti avait sauvé le PI d’une mort certaine ; faisant ainsi allusion à la participation de ce parti au gouvernement. Car, à l’opposition, il n’avait probablement aucune chance de survivre. Ou du moins, vivre comme il le fait aujourd’hui. Un pied dedans, un pied dehors.
Dans le même ordre de tractations, l’organe de presse du parti du Premier ministre ne laisse plus passer les critiques de ses alliés sans répliques. Alors que l’Istiqlal épingle l’USFP sur le terrain de la gestion de la conjoncture et des affaires publiques, ce dernier lui réplique en insistant sur les connivences de ses dirigeants avec certains anciens responsables dans des affaires qui frisent la légalité.
Face à Abderrazzak Afilal, membre du Comité exécutif du Parti de l’Istiqlal et Secrétaire général de l’UGTM, qui estime que la gestion gouvernementale actuelle ne diffère en rien de celles qui l’ont précédé, ( notamment en ce qui concerne la paupérisation des masses et la soumission aux instances monétaires internationales soucieuses du maintien des équilibres budgétaires), on lui fait sortir des archives municipales, l’achat frôlant le doute d’une villa à Aîn Sebaa.
Aussi, quand Abdelkrim Ghellab distille son venin et le livre à ses alliés de l’USFP dans l’emballage de sa chronique «Avec le peuple» (Al Alam du 6 février), un responsable de «Al Ittihad Al Ichtiraki,», également dirigeant local du parti à Casablanca, lui rafraîchit la mémoire sous un pseudonyme en lui rappelant dans un article cinglant à la Une intitulé «Avec le peuple contre Ghellab» le deal conclu avec les autorités au détriment de la démocratie en 1977. Ceci étant, politiquement, rien n’a changé, les deux partis continuent à se proclamer de la Koutla, un cadre qui n’a que trop sommeillé.

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