La question des participants aux 7ème Congrès de l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) a de nouveau refait surface. Cette fois, c’était dans le cadre de la dernière session du Comité central du parti, tenue dimanche 8 mai à Rabat. Baptisée « Mustapha El Karchaoui» en hommage au défunt journaliste et responsable du parti, cette session a été consacrée à l’examen de deux projets modifiant le règlement intérieur du parti en matière du choix des congressistes en perspective du Congrès, prévu du 10 au 12 juin 2005.
Cette modification introduit un système de quota. Un quota qui concerne, comme prévu, l’élément féminin du parti et dont la représentativité lors du prochain congrès a été établie à 20% de l’ensemble des congressistes. Les jeunes de moins de 30 ans bénéficient, eux, d’un quota de 10%. Mais la nouveauté reste l’introduction de ce que Mohamed Karam, membre du Bureau politique de l’USFP, qualifie de « bonus ». Si les membres détenteurs de cartes d’adhérents, selon les statistiques 2004, peuvent participer de plein droit au congrès, le bonus pré-signalé est établi à 25% du total des voix obtenues dans une province ou une préfecture donnée.
La philosophie d’une telle démarche se résume, nous déclare Mohamed Karam, au « souci du parti de garantir plus d’équilibre entre les différentes régions, en donnant la possibilité aux membres non encartés du parti de prendre part au Congrès. Une manière à la fois d’exalter l’énorme travail que plusieurs parmi eux accomplissent régulièrement lors des élections et d’encourager l’ensemble des régions à participer aux travaux du congrès, en élargissant la base représentative des participants ». Quant à la manière dont cette catégorie de participants va être choisie, on apprend d’ores et déjà, et à titre d’exemple, que 25% des sièges seront réservés aux élus des conseils municipaux, des Cham-bres professionnelles, des commissions paritaires ainsi que les délégués des personnels. Autres 25% seront réservés aux cons-eillers ittihadis. Le Comité central a également décidé d’accorder le titre de congressistes à tous les présidents de communes usfpéistes.
Innovante, cette démarche n’en pose pas moins le problème des régions où l’USFP est sous-représentée soit en termes de militants, soit en termes de voix récoltées lors des précédentes élections. Ce qui risque d’entraîner le mécontentement de plus d’un. L’établissement de quotas sous-entend que les membres fraîchement encartés au sein de l’USFP ne seront pas tous de la fête. Idem pour les militants qui s’activent dans des régions où l’USFP a peu de succès. Des risques que le bureau politique du parti tend à minimiser, « les régions ayant été plus que satisfaites par cette mesure ». « Et même pour les régions où nous ne comptons pas beaucoup d’élus, et suivant un calcul qui reste à établir, les voix obtenues seront converties en cartes d’adhérents », apprend-on. Toujours est-il que plusieurs de ceux et celles qui ne sont adhérents au parti qu’après 2004 risquent de ne pas faire partie de ce que Mohamed El Yazghi, secrétaire général de la formation socialiste, et lors de la même réunion, a annoncé comme une étape pour un parti fort, solide… et surtout ouvert, « qui constitue la plus hospitalière de toutes les demeures, pour tous les socialistes ».