Intervenant lors de la 8-ème session de la Conférence des ministres de l’Intérieur des pays de la Méditerranée occidentale, tenue les 9 et 10 juillet en Jamahiriya libyenne, le ministre de l’intérieur, Driss Jettou a souligné « l’intérêt de ce forum qui est venu consolider les liens tissés entre les différents partenaires réunis à cette occasion » ainsi que l’importance des thèmes discutés dans cette conférence tels que le terrorisme et le crime international organisé.
« Il s’agit là de phénomènes qui s’imbriquent et s’interpénètrent et, par conséquent, nécessitent une approche globale particulièrement depuis les événements survenus le 11 septembre 2001 aux USA », a-t-il estimé. Après avoir rappelé les nombreuses ratifications de la convention des Nations-Unies contre la criminalité organisée transnationale, il a souligné qu’elles constituent une preuve irréfutable de la bonne volonté des Etats et de leur ferme détermination à intensifier la lutte contre ce fléau.
En considérant que la libre circulation des personnes est un principe fondamental, il a affirmé que la multiplication des flux migratoires doit être encouragée, et que leur gestion est une responsabilité partagée. Précisant que « l’immigration illégale constitue un problème global à caractère multidimensionnel qu’il convient de gérer dans un cadre global », M. Jettou a estimé que « la seule approche sécuritaire faisant de l’espace Schengen une forteresse, en plus du fait qu’elle a montré ses limites, n’est pas conforme à l’esprit d’ouverture, de dialogue et de communication caractérisant les peuples du bassin euro- méditerranéen ». Il a, par ailleurs, mis en exergue les sacrifices consentis par des Etats de la rive sud, transformés eux aussi en pays de destination, sans assistance des partenaires du nord, soulignant la nécessité d’une approche « développementaliste » visant à prendre en charge le développement des régions, origines et sources des flux migratoires illégaux pour aider à la fixation des populations sur place. Les travaux de cette conférence ont porté sur la lutte contre le terrorisme et le crime international organisé, la circulation des personnes et la lutte contre l’immigration illégale, la coopération dans le domaine des collectivités locales et la coopération dans le domaine de la protection civile.