à la veille de la rentrée sociale et à quelques jours des élections de renouvellement du tiers de la Chambre des conseillers, les centrales syndicales montent au créneau. Les syndicats représentés au Parlement menacent de reprendre la marche de protestation qu’ils avaient décidé de reporter au mois de mars dernier. La raison de cette escalade, c’est que les syndicats estiment que le gouvernement n’a jusqu’à présent rien fait pour répondre à leurs revendications. Ainsi, ils se disent prêts à faire rassembler plusieurs travailleurs et salariés dans le cadre d’une marche revendicative, avec comme cheval de bataille, l’amélioration de la situation des salariés et le respect des libertés syndicales. «La marche qui a été prévue au mois de mars dernier, par la FDT, l’UMT, l’UNTM et l’ODT a été reportée et non pas annulée», a précisé Abderrahmane El Azzouzi, le secrétaire général de la Fédération démocratique du travail (FDT). «Depuis le mois de mars dernier, les syndicats se sont engagés dans un dialogue sérieux avec le gouvernement, mais malheureusement, ce que nous constatons aujourd’hui c’est que le gouvernement n’a toujours pas tenu ses promesses. Le conseil national de la FDT a débattu de ce constat. Nous sommes en train de préparer notre programme de militantisme contenant les mesures à prendre face à cette situation avec comme éventualité la reprise de la marche de protestation», a ajouté M. El Azzouzi.
A rappeler que la marche qui a été prévue pour le dimanche 22 mars dernier a été reportée suite à l’intervention de la Primature.
Une intervention qui s’est traduite par une réunion tenue entre le Premier ministre Abbas El Fassi et les représentants des syndicats au mois de mars dernier. A l’issue de cette réunion, Abbas El Fassi avait fait part de son désir d’aller de l’avant et de prévoir les solutions adéquates aux revendications des syndicats. La tension a été considérablement apaisée mais, à l’heure actuelle et après six mois de cette réunion, les syndicats affirment, sur un ton de déception, qu’aucune avancée considérable n’a été enregistrée. «La rentrée sociale de cette année sera, sans aucun doute, impactée par les résultats du dialogue social de l’année précédente qui a débouché sur l’impasse», a déclaré à ALM, Mohamed Yatim, secrétaire général de l’Union nationale du travail du Maroc (UNTM). «L’année précédente a été marquée par plusieurs actes de protestation notamment la marche qui a été reportée. Le gouvernement n’a pas répondu aux revendication des travailleurs. A la veille de la rentrée sociale de cette année, nous nous sommes convenus d’accorder au gouvernement un peu de temps avant de décider des mesures à prendre», a précisé M. Yatim. Les syndicats, toujours insatisfaits de l’action gouvernementale, réclament, entre autres revendications, l’amélioration de la situation des salariés à travers l’augmentation des salaires, la mise en œuvre de la décision de la suppression des échelles de 1 à 4, la suppression de l’article 228 du Code pénal et l’élargissement de l’assurance maladie.