Société

La ruée vers l’Espagne reprend

© D.R

C’est la fête foraine devant le consulat d’Espagne à Casablanca ! C’est devenu le carrefour des rencontres de toutes les populations marocaines venues des Douars et d’ailleurs. Et c’est en plein-centre de la métropole que cela se passe ! On vous laisse imaginer à défaut de visiter les lieux. Mais gare à vos poches des pic-poquets! Ce grand rendez-vous est à l’occasion de la légalisation des fiches anthropométriques de nos clandestins en Espagne.
En effet, depuis que le coup d’envoi a été donné pour permettre à nos Herragas de rompre avec la clandestinité, la foule n’a de cesse de grandir devant le portillon du consulat. Femmes et hommes, tout âge confondu, font la file et la foule. Ce sont les parents des clandestins, qui se soumettent au parcours du combattant pour la multi-légalisation des fiches anthropométriques de leur progéniture. «Je suis là depuis 6h00. J’ai fait faire la fiche antropométrique à mon fils en Espagne depuis plus de deux ans à Béni Mellal. J’ai été chez un cabinet de traduction pour la traduire en espagnol. Après, je me suis rendue au Tribunal de première instance pour une première légalisation. J’ai dû aussi partir au Ministère des Affaires étrangères à Rabat pour une deuxième légalisation. Et là, je dois légaliser la fiche au consulat d’Espagne», explique Khadija, une quadragénaire à moitié endormie. Cette femme, dont les quatre enfants sont tous installés en Espagne, a essayé vaillamment d’affronter la foule pour se frayer une place depuis le petit jour, en vain. «Les places sont à vendre. Il y a des jeunes hommes qui en ont fait leur métier du jour. Le prix va de 200DH à 600DH selon l’éloignement de la porte », continue-t-elle non sans étonnement. Selon certains commerçants avoisinant le Consulat, la foule a pris de l’ampleur voilà plus de deux semaines. « En plus des personnes qui viennent pour la régularisation de la situation des leurs, il y a ces autres qui traînent en tant que spectateurs, sans oublier quelques voyous qui cherchent à piquer dans les poches », explique un gardien de maison avoisinante. Et de continuer : «Il faut savoir que cela ne cesse pas. La nuit, ces gens campent et dorment ici de peur de perdre leur tour dans la file! ». Manifestement, tous les moyens sont bons et tous les obstacles sont surmontables pour faire une place dans la lumière aux Herragas. « Mon fils cadet, contrairement à ses frères correctement établis, travaille dans l’ombre tout en étant privé de beaucoup de ses droits. Je ferais tout pour lui permettre d’échapper à la clandestinité », fait remarquer Khadija. Le cas de cette dernière n’est pas isolé. «Ils nous ont demandé de partir. Apparemment, il faut envoyer la fiche au concerné pour effectuer la légalisation en Espagne», fait part Mohammed, un jeune homme qui s’occupe de la fiche de son frère, dans l’espoir de le rejoindre un jour. «Je ne peux pas partir alors que je suis si proche du but», déclare-t-il obstinément.
Décidément, même après l’annonce du ministère délégué chargé de la Communauté marocaine à l’étranger de la simplification des formalités de légalisation de la fiche anthropométrique, la foule s’avère récalcitrante. « Les formalités de légalisation de la fiche anthropométrique et sa traduction en espagnol auprès des consulats d’Espagne au Maroc ne sont pas nécessaires. Il suffit d’accomplir ces formalités auprès des bureaux de légalisation relevant du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération ouverts à Rabat, Nador, Tanger, Beni Mellal et Agadir et auprès des consulats marocains en Espagne », explique clairement le communiqué du ministère délégué. Cette annonce a été convertie en « avis important » affiché et distribué. Toutefois, la foule n’est pas prête à se dissiper. Il faut reconnaître qu’elle est composée en grande partie de personnes comme notre Mohammed.
L’annonce informe aussi que :«les services consulaires marocains à Madrid, Barcelone, Séville, Alméria, Valence, Algésiras, Las Palmas et Burgos sont mobilisés pour faciliter aux intéressés la délivrance et la traduction sur place de la fiche anthropométrique demandée ». Encore faut-il que cela tombe dans les bonnes oreilles !

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