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La scolarisation d’un enfant coûte 11.943 DH dans le privé contre 938 DH dans le public

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19% des ménages ont contracté un prêt pour financer la rentrée scolaire de leurs enfants

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La scolarisation d’un enfant issu des 10% des ménages les plus aisés coûte 13,3 fois plus que celle d’un enfant issu des 10% des ménages les moins aisés.

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Le Conseil supérieur de l’éducation, de la Formation et de la recherche scientifique a dévoilé, mercredi 12 juin, les résultats de l’enquête nationale sur «Les ménages et l’éducation : perceptions, attentes, aspirations et coûts». Pour rappel, cette enquête a ciblé 3.000 ménages, soit 12.800 personnes, répartis sur l’ensemble des régions du Maroc (2.000 en milieu urbain et 1.000 dans le rural).  Il ressort de cette enquête  que le niveau d’éducation des parents, le revenu de la famille et le milieu de résidence  impactent sur  la scolarité des enfants.

S’agissant des dépenses des ménages dans l’éducation, l’enquête révèle que  près de 19% des ménages ont déclaré avoir contracté un prêt pour financer la rentrée scolaire de leurs enfants. Ces prêts sont accordés généralement par une personne proche ou une amie. Les dépenses d’un enfant scolarisé  au titre de l’année scolaire 2017-2018 se sont élevées  en moyenne à 2.679 DH par ménage. Par cycle scolaire, la dépense globale des familles s’est chiffrée à 3.100 DH par enfant au préscolaire, 2.508 DH au primaire; 2.508 DH au secondaire collégial et 3.454 DH par enfant au secondaire qualifiant. Autre constat à relever: la dépense unitaire s’élève à 11.943 DH pour le privé contre seulement 938DH pour le public.

Autrement dit, la scolarisation d’un enfant dans le privé coûte  12,7 fois plus que celle d’un enfant dans le public. En milieu urbain, les écarts entre le secteur public et privé sont alarmants. Selon l’enquête la moyenne des dépenses en éducation du ménage dans le milieu urbain est de 767 DH pour le préscolaire dans le public contre 4.623 DH dans le privé. Pour le primaire public, un ménage dépense en moyenne 745 DH pour la scolarisation de son enfant contre 11.697 DH dans le privé, ce qui représente un écart de 10.952 DH. Pour le collégial, il faut compter en moyenne 1.129 DH dans le public contre 16.603 DH dans le privé.

Concernant le secondaire qualifiant la moyenne des dépenses se chiffre à 1.851 DH dans le public contre 20.672 DH dans le privé. D’autre part, la scolarisation d’un enfant citadin coûte 4,8 fois plus cher que celle d’un enfant résidant dans le milieu rural, tous cycles confondus. Le coût de scolarisation d’un enfant citadin est de 3.749 DH, celui d’un enfant habitant le milieu rural est de 776 DH.  L’enquête fait remarquer que la scolarisation d’un enfant issu des 10% des ménages les plus aisés coûte 13,3 fois plus que celle d’un enfant issu des 10% des ménages les moins aisés. Par ailleurs, il est important de relever que 77,6% des adultes de 25 ans et plus sont contre la contribution aux frais de scolarité dans l’école publique. Les raisons du refus s’expliquent en premier lieu par le fait que 64,9% estiment que l’école publique doit rester gratuite même si l’on devait assister à une augmentation de qualité de l’éducation.

45% des élèves accusent un retard d’âge dans le secondaire qualifiant

Selon l’enquête, le retard scolaire inter-cycle ( retard par rapport à l’âge théorique du cycle)  devient de plus en plus important au fur et à mesure que l’on progresse dans les cycles d’enseignement. Ainsi, 45% des élèves du secondaire qualifiant sont en retard par rapport à l’âge théorique du cycle.

Ces derniers sont âgés de 18 à 22 ans. A noter que 38% des élèves accusent un retard d’âge dans le cycle secondaire collégial et 17,2% sont en retard dans le cycle primaire. Notons que 84 ,1% des enfants et jeunes âgés de 3 à 22 ans sont scolarisés dans le secteur public  contre seulement 15,9% dans le privé.

S’agissant de la non scolarisation des 6-22 ans, l’enquête signale que le pourcentage des non scolarisés n’ayant jamais accédé à l’école est beaucoup plus important chez les jeunes de 18 à 22 ans avec un taux de 8,2% contre 4,5% chez les enfants de 6 à 11 ans et 0,8% chez les 12 à 14 ans. Quant à la déscolarisation des enfants et des jeunes entre 6 et 22 ans, il est important de noter que 19,8% ont été déscolarisés, c’est-à-dire qu’ils ont abandonné l’école sans obtenir de diplôme ou de certification.

Plus de 49% des ménages préfèrent l’école privée

S’agissant des préférences des ménages pour l’école publique ou privée, l’enquête révèle que 49,6% des ménages estiment que l’école privée est meilleure alors que 40,1% optent pour l’école publique. Parmi les raisons avancées pour les personnes qui préfèrent le privé figurent en premier lieu les enseignants. Plus de 80,5% estiment que les enseignants du privé sont meilleurs que ceux du public. Viennent ensuite les infrastructures qui sont jugées  meilleures, la sécurité, l’administration qui est à l’écoute des parents, la disponibilité de la cantine et de l’internat. Les personnes qui préfèrent l’école publique avancent pour principale raison le fait que le public est gratuit (88,5%). Quant aux préférences pour les langues enseignées, trois langues arrivent en tête, à savoir l’arabe, le français et l’anglais. Ainsi, 73,1% des familles optent pour l’enseignement de ces trois langues de manière simultanée contre seulement 4,5% pour l’arabe, le français et l’amazigh.

Pour 44%, l’école dispense un enseignement de mauvaise qualité

L’enquête s’est aussi intéressée à la perception des ménages par rapport à la qualité de l’enseignement. Ainsi, ils sont 44% à estimer que l’école dispense un enseignement de mauvaise qualité. En revanche, 52,2% des ménages considèrent que  l’école garantit un apprentissage de qualité. Signalons que 60,4% des ménages résidant dans le milieu rural estiment que l’école dispense un enseignement de qualité. Cette proportion baisse  à 49,2% pour les ménages du milieu urbain. De manière générale, 86,2% des adultes ont évoqué l’apprentissage de la lecture et de l’écriture comme rôle principal de l’école. 65,2% pensent que l’école doit garantir l’avenir des enfants, inculquer la culture à l’enfant (54%) et préparer l’enfant pour la réussite professionnelle (43,3%).

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