La chaîne de télévision parlementaire sera lancée «dans les plus brefs délais». C’est ce qu’a annoncé, mercredi dernier, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Nabil Benabdallah.
En réponse à une question sur l’état d’avancement du projet de création de la chaîne parlementaire, le ministre a indiqué que son département avait pris toutes les dispositions nécessaires pour la mise en place des équipements techniques dans l’enceinte du Parlement. Reste maintenant à savoir la nature de la diffusion de cette nouvelle chaîne, sachant bien que le Maroc n’a pas de moyens supplémentaires pour une diffusion terrestre. A ce propos, M. Benabdellah a précisé que la diffusion se fera par voie satellitaire.
Partant de ce constat, le Maroc est appelé à se donner les moyens de son plan pour la libéralisation du champ audiovisuel. L’absence de moyens techniques continuera sans doute à contrecarrer la mise en œuvre de nombreux projets de création de chaînes de télévision au Maroc. En attendant, le département de la Communication fait avec les moyens du bord. M. Benabdellah a déclaré à ce sujet que son département est en train d’introduire la diffusion numérique permettant la multiplicité de chaînes, «ce qui facilitera le passage terrestre l’année prochaine dans les villes Casablanca et Rabat, avant de s’étendre progressivement aux autres villes du Royaume», a souligné le ministre, cité par la MAP.
Maintenant, de quoi sera fait le contenu de la chaîne parlementaire?
La tâche incomberait au Parlement et non au département de la Communication, tranche Nabyl Benabdallah. Quoi qu’il en soit, on peut facilement se faire une idée de la grille des programmes de la chaîne de télévision parlementaire. Cette chaîne veillera naturellement à la diffusion en direct des séances des questions orales posées par les députés, des séances consacrées à la discussion portant sur les projets de loi et leur adoption, sans oublier évidemment les activités nombreuses des Commissions parlementaires. La naissance de cette chaîne permettra ainsi de briefer le commun des citoyens sur les rouages de la vie parlementaire, aussi bien à la Chambre des représentants qu’à la Chambre des conseillers. Au-delà du fonctionnement de l’appareil législatif, et de son rapport à l’éxécutif, il convient de souligner l’importance de cette initiative dans l’établissement des règles du jeu démocratique, qui doit passer d’abord par le respect du principe de transparence. Or, cette chaîne parlementaire s’avère un outil indispensable à l’enracinement de ce principe dans un pays en transition vers la démocratie comme le nôtre. Miroir de la vie parlementaire, cette chaîne, espérons-le, devrait veiller à mettre le citoyen au courant de la réalité de ce qui se passe au sein du Parlement. Sinon, elle aura failli à son devoir de rendre compte de ce qui se passe et au droit du citoyen à être informé, en dehors des coups de ciseau. Une tâche qui n’est certes pas facile, quand on sait qu’une bonne partie de «nos députés respectables» ont toujours brillé par leur absence, sinon par leur «somnolence» et pour tout dire par leur passivité alarmante, loin des yeux de la caméra. La création de la chaîne parlementaire permettra-t-elle de les sortir de leur léthargie légendaire ?
C’est le moins que l’on puisse demander…