ALM : Comment voyez-vous le pôle de gauche moderniste par rapport à l’Alliance de la gauche démocratique ?
Laâziz Abdeslam : Les partis composant l’Alliance de la gauche démocratique (AGD), à savoir le PSU, le CNI et le PADS, ont entamé cette alliance politique avant les élections législatives de 2007 conformément aux dispositions de la loi sur les partis politiques. Nous avons des instances communes et nous travaillons dans le cadre de cette alliance. Nos camarades du PSU travaillent actuellement sur un projet d’une fédération de la gauche. Nous sommes conscients de la nécessité d’unir les efforts de la gauche. Ceci dit, je pense que la démarche unioniste du PPS, du PT et du FFD, une alliance tripartite, n’est pas une démarche en contradiction avec l’AGD. Mieux encore, il pourrait y avoir complémentarité entre les deux alliances. Ce qui importe, selon moi, c’est qu’il y a désormais une dynamique au sein des partis de la gauche. A partir du moment où la situation politique au Maroc connaît un recul, il est plus que jamais obligatoire d’unifier les composantes de la gauche marocaine. Notre objectif principal est de mettre fin à l’effritement de la gauche marocaine.
Quelles sont les causes qui empêchent, aujourd’hui, les partis de la gauche de jouer un rôle de premier plan?
Je pense que l’effritement et la fragmentation sont les principales causes qui concourent à affaiblir l’action de la gauche. Durant les dix dernières années, la gauche au Maroc a connu un recul énorme. Afin de remédier à ce constat et avant d’entamer une réflexion sur les formes organisationnelles, il y a des préalables. En effet, il faut tout d’abord se poser la question de savoir pourquoi l’action de la gauche s’est dégradée et a débouché sur la situation actuelle. La réponse à cette question va nous permettre d’évaluer la situation actuelle de la gauche. Il est question ensuite de préparer un projet visant à promouvoir l’action de la gauche. Ce sont-là des préalables incontournables sinon on va rester au stade de la répétition des expériences qui n’ont pas abouti.
A quand le grand le parti de la gauche?
Vu la situation actuelle il est difficile de répondre à cette question. C’est un travail de longue haleine. Nous n’allons pas déboucher sur un grand parti de la gauche du jour au lendemain. Et il y a également une question qui se pose et qui est celle de savoir si les différents partenaires veulent réellement aller vers ce grand parti. Et c’est très important. Ceci étant, ce qui est sûr aujourd’hui, c’est que nous constatons des prémisses qui pourraient déboucher sur quelque chose. Il faut à présent ouvrir des débats entre les dirigeants des partis politiques. Organiser des colloques à même de permettre aux instances des partis de la gauche de discuter. Le volet communication est très important afin d’aller de l’avant et d’éviter de répéter toujours des slogans vidés de leur sens.