Le Libyen Abdelbaset Ali Mohamed Al-Megrahi, condamné à la prison à vie en Ecosse pour l’attentat de Lockerbie et qui est atteint d’un cancer, risque de mourir en détention faute de pouvoir être transféré dans un hôpital, a averti jeudi son épouse. «Son état de santé s’est considérablement détérioré. Il est en danger de mort», a déclaré Aïcha al-Megrahi à l’AFP, affirmant que la maladie s’est propagée dans son corps.
En novembre dernier, la justice écossaise avait rejeté une demande de libération conditionnelle de M. Al-Megrahi qui souffre d’un cancer de la prostate en phase terminale selon ses avocats. «Ils ont refusé de le libérer. C’est clair que les Britanniques préfèrent qu’il meurt en prison», a accusé Mme Al-Megrahi. Selon elle, son mari a récemment été victime d’hémorragies à plusieurs reprises et les hôpitaux refusent toujours de l’héberger en raison de la surveillance exagérée accompagnant son transfert. «Son corps ne réagit plus aux médicaments, selon le rapport de son médecin», a-t-elle indiqué, précisant avoir rendu visite à son mari trois fois en février. «Notre seul souhait, c’est qu’il soit transféré dans un hôpital ou dans notre maison en Ecosse pour qu’il passe le temps qui lui reste à vivre parmi sa famille», a-t-elle encore dit. Les avocats de M. Al-Megrahi, 56 ans, avaient demandé en novembre que leur client soit remis en liberté conditionnelle provisoire dans l’attente de l’examen cette année d’un deuxième appel de sa condamnation. M. Al-Megrahi s’est toujours déclaré innocent. Il a été condamné à la prison à vie avec un minimum de 27 ans en 2001, pour avoir causé l’explosion d’un avion , au-dessus de la ville écossaise de Lockerbie, tuant les 259 personnes à bord et 11 autres à terre. Cette attaque reste à ce jour l’attentat au bilan le plus lourd jamais perpétré en Grande-Bretagne. Le 21 décembre 1988, un boeing 747 de la PAN AM qui assurait une liaison entre New York et Londres explosait en vol et s’écrasait au-dessus de Lockerbie en Ecosse, tuant 259 personnes à bord. En novembre 1991, le département d’Etat à la justice accusait 2 agents des services secrets libyens, Abdelbaset Ali Mohamed Al-Megrahi et Lamen Khalifa Fhimah, d’être responsables de l’attentat.