Société

L’année de la tension

Durant les douze mois de l’année 2002, la crise entre les deux pays a été d’actualité et s’est imposée comme un sujet de préoccupation politique et médiatique tant au Maroc qu’en Espagne, s’érigeant même, à un certain moment, comme une crise ayant une dimension internationale. Ainsi, la crise, que l’année 2002 avait hérité de son ancêtre 2001, avait commencé par la décision du Maroc de rappeler pour consultations son ambassadeur à Madrid, Abdessalam Baraka, en guise de protestation contre les attitudes espagnoles négatives vis-à-vis de certains intérêts du Maroc. La polémique était servie.
Les organes de presse ibériques, habitués à mener des campagnes de dénigrement systématiques contre le Maroc, y ont trouvé une occasion de faire un excès de zèle en multipliant les articles diffamatoires contre le Maroc et ses institutions. Soudain, l’hypocrisie de certains journalistes espagnols installés au Maroc et qui était imposée par des intérêts personnels allait céder la place à des « agressions » médiatiques sans précédent. Les politiciens et plus précisément les proches collaborateurs du président du gouvernement espagnol, José Maria Aznar, ont participé à une escalade verbale en faisant des déclarations ayant un caractère outrageux envers le Maroc. L’exemple le plus marquant étant celui de l’ex-ministre des Affaires étrangères, Josep Piqué.
Ce dernier cherchait à faire de l’escalade dans la crise entre Rabat et Madrid « l’affaire de sa vie ». Mais, sa mauvaise gestion du dossier finit par enterrer définitivement sa carrière diplomatique et Aznar, lui choisit une voie de garage, pour le mettre à l’écart du premier plan de la vie politique espagnole. Ce fut, certes une décision sage, mais elle avait trop tardé. Car, au mois de juillet, la tension, jusqu’alors diplomatique, allait se transformer en une crise militaire lors de l’affaire du fameux îlot marocain Tourah. L’installation par le Maroc de quelques éléments de la gendarmerie sur ce « petit caillou » situé à quelques dizaines de mètres des côtes marocaines allait être suivie d’un débarquement militaire espagnol sans égal. En une nuit, qui restera d’ailleurs toujours gravée dans la mémoire des Marocains, Madrid avait mobilisé toute une armée pour reconquérir et occuper un îlot marocain. La crise s’était alors mondialisée.
Les observateurs politiques estiment que c’est cette réaction espagnole, et ce à l’encontre de ce que prétendaient les Espagnols, qui allait incliner la balance en faveur du Maroc. Suite à la crise de Tourah, Rabat a principalement tablé sur deux niveaux : la sensibilisation de l’opinion publique internationale aux revendications sur Sebta et Melillia et la réaffirmation de la réputation internationalement reconnue du Maroc sur la scène internationale comme un pays défendeur de la paix et du dialogue et ce en considération de sa réaction sage face à l’invasion militaire espagnole. Mais la leçon la plus importante que le Maroc a donnée à l’Espagne est, bien entendu, le geste solidaire magistral que Sa Majesté le Roi Mohammed VI a eu à l’égard des sinistrés pêcheurs espagnols de la Galice en leur permettant d’opérer dans les eaux marocaines sans contrepartie. C’est le meilleur cadeau que l’on puisse offrir en fin d’année, car il montre à quel point le Maroc sait pardonner et tourner son regard vers l’avenir.

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