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L’apprentissage de l’arabe, un outil de socialisation pour les enfants marocains en Andalousie

© D.R

Comme chaque mardi après-midi, Imane (10 ans) et son frère Yassir (8 ans) se dirigent vers le centre civique de leur quartier, situé à quelques encablures de leur domicile, dans un arrondissement périphérique de Séville (sud-Espagne), pour apprendre l’arabe. « C’est leur cours préféré. Ils ont toujours hâte d’y être », déclare fièrement leur maman à la MAP.

Grâce à ce programme financé par le ministère chargé des Marocains résidant à l’Étranger et des Affaires de la migration et piloté par la Fondation Trois Cultures de la Méditerranée et l’ONG locale Sevilla Acoge, une vingtaine d’enfants originaires du Maroc reçoivent des cours d’arabe et de culture marocaine.

Derrière les pupitres, les enfants écoutent attentivement les explications prodiguées par Youssef, le jeune professeur en charge de les initier à cette langue. Durant cette session, l’enseignant alterne le dialecte marocain et le castellan afin que ses élèves saisissent le message.

« Cet apprentissage est une grande opportunité pour eux. Il leur permet de garder le contact avec leurs origines et se sentir intégrés dans les deux sociétés, marocaine et espagnole », affirme-t-il à la MAP. « Outre sa valeur instructive, ce cours est un facteur de socialisation avec des retombées favorables sur leurs performances scolaires », ajoute-t-il. « C’est un projet fort louable », indique Khadija, mère de trois écoliers bénéficiaires de cette initiative. « Les enfants sont motivés et nourrissent une grande curiosité à l’adresse de cette langue », poursuit cette mère de famille originaire de Casablanca.

Pour préparer ses leçons, l’instituteur s’est inspiré des programmes adoptés par le système éducatif marocain. Youssef estime toutefois que sa mission dépasse le simple fait de leur fournir les notions de base de la langue.

« A travers cette matière, nous inculquons aux apprenants aussi l’amour de l’arabe, cette belle langue qui véhicule une culture riche et diversifiée. La plupart des écoliers qui suivent ces cours parlent ou comprennent le dialecte marocain. Nous nous efforçons donc à ce qu’ils cultivent de la curiosité pour vouloir approfondir leur connaissance en la matière, au-delà des deux heures hebdomadaires dispensés ici », soutient-il. Et les résultats sont au rendez-vous.

Pour Hakima El Fassi, dont trois de ses chérubins suivent ce programme, le niveau de ses enfants, lesquels avaient déjà quelques notions de base avant d’intégrer ce cours, s’est nettement amélioré depuis qu’ils ont commencé à assister à ces classes.

« A présent, ils lisent les livres en arabe et maintiennent une conversation fluide », affirme t-elle, le verbe fier.

Le professeur regrette toutefois que certains enfants ne soient pas assidus et désertent durant de longues périodes les bancs de cette classe.

« Nous menons un travail colossal de sensibilisation auprès des parents afin qu’ils prennent conscience de l’importance de cet apprentissage et ses avantages, aussi bien sur le plan personnel qu’académique et professionnel », affirme le professeur.

Le projet promu par le département marocain concerne non seulement les enfants de la communauté établis dans le pays d’accueil mais touche aussi leurs parents.

A cet effet, des cours de castellan sont dispensés à leur profit, afin de combler leurs lacunes dans cet idiome.

« C’est intéressant car bon nombre de femmes ont appris l’espagnol et à présent que leurs enfants sont scolarisés, elles doivent apprendre correctement cette langue pour pouvoir épauler leurs enfants dans leur cursus, communiquer avec les professeurs, etc », précise Youssef. Certains parents espèrent que la prochaine étape serait l’apprentissage du Coran.

« Nous aimerions que nos enfants apprennent les versets coraniques et les préceptes de notre religion, tels que nous l’avions apprise chez nous au Maroc », suggère Khadija, mère de deux filles.

Outre ces cours d’apprentissage, le programme mis en place par le département en charge des MRE accompagne les parents d’élève marocains dans leur mission, à travers des réunions informatives. Celles-ci visent à sensibiliser les familles sur les thèmes qui préoccupent de nos jours tout parent ayant un enfant scolarisé.

« Nous nous réunissons avec des éducateurs de l’association pour débattre des problèmes auxquels sont confrontés nos enfants dans le milieu scolaire, tels que la violence, le harcèlement scolaire, un phénomène très répandu dans les milieux éducatifs espagnols », souligne Malika, originaire de Guelmim tout en reconnaissant l’importance de ces échanges et leur utilité pour accompagner ses enfants dans leur cursus scolaire.

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