Dès que le conducteur débarque dans un parking, pour stationner sa voiture, pour quelques heures ou pendant toute la nuit, il démonte sa radio-auto et la dissimule sous les coussins de son véhicule ou l’emmène avec lui. Désormais, cette formule fait partie des autres consignes que l’automobiliste applique strictement. Un réflexe.
Et pour cause, le phénomène du vol de ces radios-autos prend de plus en plus de l’ampleur dans notre société. En effet, des malfaiteurs se sont spécialisés dans le cambriolage de ces pièces, qu’ils revendent dans les marchés aux puces de Dérb Ghallef ou chez les marchands ambulants qui sillonnent les boulevards des grandes villes. Dans la plupart des cas, ces malfaiteurs agissent en groupe de trois. Ils confectionnent des clés, passe-par-tout, chez des serruriers. Et pour les convaincre, généralement, ils présentent le prétexte comme quoi, ils viennent de perdre les clés de leur voiture en leur précisant la marque et les autres caractéristiques de l’engin visé.
Comment ils agissent sur le terrain ? Deux guettent de loin le secteur au moment où le troisième fait la reconnaissance du terrain. Ce dernier fait un tour dans le parking ou dans un espace de stationnement au long de la route et repère les voitures dans lesquelles est installé un radio-auto de luxe, comment il est monté à l’intérieur de l’engin et le type de clé qu’il faut utiliser en vue de pouvoir y glisser. Ensuite, il rend compte à ses autres amis qui surveillent le secteur. Et l’étape de l’exécution du forfait commence. L’opération s’effectue avec une grande rapidité, déclare un vieux gardien de parking dans le boulevard de la Gironde. «Lorsque le malfaiteur est à l’intérieur de la voiture, il agit tranquillement comme s’il s’agit de son propre véhicule. La porte est ouverte, il fait semblant comme quoi il est entrain d’arranger quelque chose dans son tableau de bord. De la sorte, il n’attire pas l’attention des passants», ajoute ce vieux gardien. Certains utilisent une autre ruse pour commettre leur forfait. Ils se présentent comme des personnes qui travaillent dans le nettoyage des voitures. Avec leurs outils et une blouse bleue, complètement maculée avec les taches de graisse, le conducteur, induit en erreur, leur laisse les clés de son véhicule.
Là, ils procèdent tranquillement au démontage de la radio-auto avant de prendre le large. Pendant le week-end dernier, trois voitures ont été visitées nuitamment dans un parking situé dans les parages du cinéma «Rialto», à Casablanca. «Ils parviennent à détourner l’attention du gardien. Parfois, l’un d’eux entame des discussions avec lui au moment où les autres commettent leur forfait. La seule solution est de ne rien laisser à l’intérieur du véhicule, radio-auto ou autres pièces de valeur, surtout pendant la nuit», souligne Mohamed, enseignant dans un lycée à Berchid, qui vient de perdre sa radio-auto.
Le tableau des victimes de ces lascars est beaucoup plus garni, dans toutes les villes du Royaume. Pour pouvoir écouter sa musique préférée en route, il vaut mieux démonter sa radio-auto une fois la voiture est stationnée dans un parking ou dans n’importe quel espace réservé au stationnement.