Société

L’assassin a aussi tué une vocation

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La Chambre criminelle près la Cour d’appel de Rabat a rendu son verdict dans l’affaire concernant le jeune étudiant Hassan. H, né en 1980, résidant à Yacoub El Mansour. Son meurtrier K.F, âgé de 30 ans, a été poursuivi dans le cadre de ce dossier n° 104/2001 d’homicide volontaire et condamné à 12 ans de réclusion criminelle. Une sentence jugée clémente par la famille de la victime qui déplore toujours avec amertume la disparition de celui qui incarnait l’espoir, l’endurance et la joie de vivre. Les faits de cette tragédie remontent à l’été de l’année 2001. Lors de cette saison estivale, Hassan qui venait d’obtenir son baccalauréat au lycée Ibnou Rochd avec mention ‘’très bien » décida alors de monter un commerce itinérant pour se faire des économies. Son objectif étant de partir en France pour suivre des études de médecine. Une ambition qu’il avait caressée depuis sa tendre enfance. Pour cette discipline, il avait toutes les aptitudes requises. Sa seule préoccupation étant de garantir les frais de voyage et les dépenses inhérentes aux premiers mois de son séjour à l’Hexagone. Avec l’aide de certains de ses proches, il devint vendeur de glaces itinérant aux alentours de son quartier et adorait offrir aux bambins des sorbets. De fil en aiguille son activité se développait favorablement à sa grande satisfaction étant donné ses bons rapports avec ses clients qui l’appréciaient pour son alacrité et ses paroles tout sucre tout miel. « Si mes affaires se maintiennent sur cette cadence, je pourrai réaliser mes projets sans encombres», se disait-il confiant. Par malheur, un incident imprévu mettra un terme à sa vie et à son espérance. Pendant qu’il s’apprêtait à rentrer chez lui après une longue journée de travail, il fut intercepté par deux lascars qui voulaient le délester de sa recette. L’un d’eux se retira par acquis de conscience, mais l’autre, en état d’ivresse et sous l’effet de la consommation des psychotropes, paraissait déterminé à lui chiper son blé. Hassan manifesta une grande résistance pour ne pas se laisser faire. Dans le feu de la bagarre, K.F brandit son poignard et lui asséna un coup en plein coeur. Le coup était fatal, Hassan a rendu l’âme avant l’arrivée des sapeurs-pompiers qui ont été avertis par des passants en état de choc. Le meurtrier a essayé de prendre la clef des champs, mais il a été appréhendé par une patrouille de la police qui se trouvait dans les parages. Après son arrestation et sa présentation devant la justice, le protagoniste, pour se disculper, a déclaré devant le Parquet général de Rabat qu’il était sujet à des troubles neurologiques. Il avait si bien simulé la maladie mentale qu’on a dû le soumettre à plusieurs examens médicaux pendant une longue période. Ainsi, devant les magistrats de la cour qui le poursuivent pour homicide volontaire, vol qualifié, et possession d’arme blanche, le même argument est revenu sur le tapis de la bouche même de l’accusé qui espérait bénéficier des circonstances atténuantes. Certes, il a reconnu sa tentative de vol, mais il a en outre précisé que par le coup mortel de son poignard, il voulait seulement se défendre contre le feu roulant des coups violents de Hassan, sans avoir nullement l’intention de le tuer. Toutefois, d’après les résultats de l’enquête policière, étayée par le rapport d’expertise médicale établi par un éminent docteur en neuropsychiatrie, la Cour s’est rendue compte de l’évidence. Il s’agit tout simplement d’une supercherie orchestrée par le prévenu pour fourvoyer la justice. Celui-ci avait commis son forfait en dehors de tout dérangement psychique, mais bel et bien sous le double effet de l’alcool et de la drogue. Après délibération, le meurtrier a été condamné à 12 ans de réclusion criminelle.

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